couverture
©Dargaud/Bocquet, Olivier

T1 - Les bois de justice
La colère de Fantomas

pour 7 notes.

Polar-Thriller - /
Edition Dargaud - 18/01/2013
EAN : 9782205070194 | ID-BDovore : 148945

Synopsis : Ce 1er épisode de La Colère de Fantômas s'ouvre à Paris en 1911. Le peuple s'est rassemblé pour assister à l'exécution du plus grand criminel de la capitale. Fantômas a terrorisé les foules et mis les brigades de police sur les dents pendant seize longues années. Alors que l'inspecteur Juve regretterait presque cette période terrible mais palpitante, un événement spectaculaire vient secouer les esprits. Lors d'une représentation théâtrale mettant en scène la vie de Fantômas, celui-ci surgit d'outre-tombe et massacre acteurs et spectateurs.

source: éditeur



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Posté par le 2015-06-19 01:39:58

Rien à voir avec l'adaptation avec Louis de Funès, ici, on renoue avec la tradition. C'est sombre, puissant et terrifiant. Fantomas est un génie du mal, on pourrait meme dire le génie du mal par excellence. Un génie du mal qui a bien failli se faire exécuter et qui veut donc se venger de tous ses sous-hommes qui ont cru pouvoir le vaincre.
Le récit est porté par un graphisme déroutant, brumeux, viril et nuancé. Il est déroutant donc il faut faire un peu l'effort de lire une séquence et pas juste se dire que c'est "brouillon" car au contraire, c'est très précis.
Bref, un coup de coeur.




Posté par le 2014-01-24 10:52:58

http://lacasebd.overblog.com/2014/01/fantomast1.html

Voilà un challenge de derrière les fagots, faire redécouvrir au public à travers un prisme nouveau les aventures de Fantômas alors que l’imagerie populaire a toujours en tête le film ultra-kitch sorti dans les années soixante avec Jean Marais et De Funès dans le rôle-titre. Mais siiii rappelez-vous ce film mitonné d’humour et de cascades, qui a convaincu tout le monde que Fantômas était un genre de clown avec des préservatifs mauves sur la tête, qui roulait en « Citroën DS » kitée comme une voiture de James Bond ; et que l’inspecteur Juve était complètement abruti et survolté. Ridicule me direz-vous ? Il faut croire que les réalisateurs étaient sous l’emprise d’un savant mélange d’ecstasy et d’amphétamine car l’histoire n’a retenu que celle du condom bleu.

« Je t’aurai un jour Fantômas, je t’aurai ! »

Il faut tout de même savoir qu’à l’origine, les histoires de Fantômas sont des romans feuilletons écrits lors de l’avant-guerre par Marcel Allain et Pierre Souvestre (à qui nous envoyons le bonjour), et qui mettaient en scène un méchant méchant genre très méchant dans un Paris dépravé du début du XXe siècle. Ces romans à succès, qui ont inspiré une multitude d’auteurs célèbres de l’époque (Sartre, Apollinaire …), racontaient les histoires machiavéliques et diaboliques de cet anti-héros français, terroriste, ennemi public numéro un, pourchassé et traqué par le duo Juve et Fandor. Autant dire que tout cela faisait vibrer les pacemakers des papys mamys au son des pages tournées. Mais avant toute chose, back to the past, back to…

Paris, début du XXe siècle, il neige.

Juve, encore agent de police, se laisse distraire lors d’une de ces rondes routinières par un spectacle fascinant présentant le renouveau du théâtre, le cinématographe. Mal lui en prend car lors de la projection, une femme terrorisée surgit de nulle part et le supplie de protéger son fils car elle est pourchassée par un mystérieux homme masqué. Policier dans l’âme, Juve se lance à la poursuite de ce dernier et lors d’une lutte acharnée, alors que les deux adversaires ont un pied à terre, l’un deux se relève brusquement et avant de dire mot, lancera un regard qui scellera leur destinée à jamais : « Je suis Fantômas » (à noter que le lascar m’a l’air de mesurer 1m80, ce qui s’avère être une taille relativement moyenne par ce que je peux en juger dans le métro tous les jours).

Fantômas, génie du mal, gangrènera tout Paris et même l’Europe ; bien des années plus tard, le 21 août 1911, Fantômas est décapitée ! … mais même la tête sous la guillotine, il criera à la foule « Je me vengerai ».

La légende du maitre de l’effroi et le spectacle peuvent ENFIN commencer car … Fantômas ne perd jamais (musique siouplé).

Edité chez Dargaud avec Olivier Bocquet à la bouche et Julie Rocheleau (très sympa au passage à la brosse, les auteurs nous proposent, sous forme d’un triptyque, une série librement inspirée de l’œuvre initiale. Pour être honnête au début, quand on m’a parlé de triptyque j’ai rapidement fait l’amalgame avec le film qui lui aussi s’étalait sur 3 épisodes. Mais n’ayez crainte, c’est ici que s’arrête la parenté avec le film (ouf !).

La colère de Fantômas est avant tout une très bonne adaptation qui nous fait (re)découvrir la genèse de ce personnage mythique ainsi que l’origine qui poussera le commissaire Juve et son ami Fandor à rentrer dans ce jeu du chat et de la souris. Secondée par un scénario bien rythmé, vif et surtout expressif faisant la part belle à l’imagination, l’histoire arrive à mettre en abîme la société de l’époque, son ambiance et les personnages en trouvant le ton adéquat pour le récit. Fantômas, au final, incarne cette autre facette de Paris, celle de ses bas-fonds (un peu comme son opposé le Spirit de Wil Eisner).

Graphiquement on a une pâte graphique très stylisée, peu commune, voire singulière et qui rajoute un petit « plus » au côté immersif de l’histoire grâce à des jeux d’ombres subtils et un choix de couleurs puisant allégrement dans les tons orange, sang et neige. Maintenant c’est aussi cette singularité qui tranchera le lectorat entre ceux qui aimeront et les autres. Le trait, quant à lui, est tourmenté, parfois violent, et donne une belle impression morbide.

Cette bd redonne, à mon sens, toutes ses lettres de noblesse à la saga en la réhabilitant ; à tel point que j’ai presque eu envie de plonger dans les romans même (je ne vous le conseille pas, les romans ont mal vieilli, et ça pique aux yeux !).

Pour finir mes élucubrations de répondeur téléphonique, c’est donc une belle revisite du vil criminel avec un récit destiné principalement aux 14+ vu l’histoire et son côté sombre. À noter que le 2ème tome vient de sortir sous presse et mon petit doigt (le droit) me dit que cela va être du même acabit. Alors un conseil, laissez-vous emporter car le crime paie et ce soir, il va régler ses comptes !

Ps : Avec Fantômas, c’est Joie, détente et bonheur assurés…nan je plaisante ^^