Guerres et Dragons T3 : Le Kongamato, scénarisé par Nicolas Jarry et David Courtois, avec des dessins de Paolo Antiga et des couleurs d’Arif Prianto, est le troisième tome d’une série qui mêle habilement uchronie, histoire et éléments fantastiques. Ce volume nous plonge en Angola en 1975, en pleine guerre civile, à travers le destin d’Anica, une adolescente de 13 ans enrôlée de force comme enfant-soldat.
L’album aborde un sujet grave et toujours d’actualité : l’endoctrinement et l’utilisation des enfants-soldats dans les conflits armés. Le cadre de la guerre civile angolaise, avec l’opposition entre l’UNITA (soutenue par les États-Unis) et le MPLA (appuyé par l’URSS), est bien documenté et offre une toile de fond crédible. L’histoire d’Anica, qui lutte pour préserver son humanité tout en étant confrontée à la brutalité de la guerre, est touchante et immersive.
En abordant la perte d’innocence, la résilience face à l’adversité et la quête de liberté, l’album touche à des thèmes universels. La légende du Kongamato, bien que peu exploitée dans l’action, agit comme un symbole de l’espoir et de la force intérieure d’Anica, ce qui ajoute une dimension émotionnelle au récit.
Contrairement aux deux premiers volumes, où les dragons jouaient un rôle plus central, ici, ils sont relégués à un rôle symbolique et narratif. Le dragon du général Kassembe (Shetani) sert d’outil de terreur, tandis que celui d’Anica, le Kongamato, n’apparaît qu’à des moments clés pour symboliser sa détermination. Dommage!!!!

Dans la même veine fantastique que les 2 tomes précédents, on change toutefois de continent et on se retrouve au cœur de la guerre en Angola.
On suit avec intérêt le chemin de la petite Anica qui pour survivre doit faire bien des compromissions avec ses idéaux.
Un scénario qui tient la route et un dessin fort plaisant. Une belle aventure à suivre.