couverture
©Casterman/Villard, Marc

La guitare de Bo Diddley
La guitare de Bo Diddley

pour 3 notes.

Polar-Thriller - /
Edition Casterman - 23/09/2009
Collection Rivages/Casterman/Noir

EAN : 9782203009899 | ID-BDovore : 71992

Synopsis : Il était une fois une guitare rectangulaire de couleur bleu caraïbe—un modèle unique— sur laquelle était inscrit : « Bo Diddley, Blue Hawai n°1. »

Arsène, grand black fauché, la subtilise dans une voiture anonyme, puis la donne à Désiré, qui l’échange contre des faux-papiers à Farid, qui se la fait voler par Bob, qui…Et nous voilà donc, de propriétaires très temporaires en mains plus ou moins bien intentionnées, conviés à suivre le très riche, très pittoresque et très mouvementé parcours de cet instrument d’exception, et à découvrir au passage quelques tranches de vie particulièrement frappantes, pour ne pas dire saignantes… C’est aussi, et surtout, l’occasion d’une balade truculente et parfois presque burlesque dans les coulisses et les arrières cours du Pigalle bigarré et multi-ethnique d’aujourd’hui, avec ses filles, ses maquereaux, ses dealers, ses flics ripoux et ses musiciens dans la débine.

source: éditeur



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Posté par le 2010-04-05 22:43:57

Sex & drugs & rock & roll !!! Voilà le programme d'une bd qui ne chipote pas avec le violent et le sordide, en suivant les péripéties d'une guitare mythique. La Blue Haway n°1 de Bo Diddley ne porte pas bonheur à ceux qui croisent son chemin, qu'ils veuillent s'en débarrasser au plus vite, en tirer le pactole, l'échanger contre des faux-papiers, une dose, une pipe ou une levrette...
Overdose, coup de surin, bastos..., dans le sillage de cet instrument mythique mais apparemment maudit, les cadavres donnent le tempo à un rythme d'enfer.
Les survivants se retrouveront au concert de Bo Diddley himself , légende du rock'n'roll à l'instar de Chuck Berry, Jerry Lee Lewis...
La guitare elle-même recroisera le chemin du vieux rocker mais ne survivra pas aux retouvailles, fracassée dans sa course folle comme à la fin de tout bon concert de rock !!!

A lire en écoutant "I'm bad", "Hey, Bo Diddley" mais surtout "I'm a man" ... de Bo Diddley (ou repris par les Doors, les Who, Hendrix, Beck, Clapton entre autres, excusez du peu!!!)




Posté par le 2010-01-15 10:01:57

La première question qui m’a traversé l’esprit quand j’ai vu cette BD en rayon a été : « Mais qui peut bien être ce Bo Diddley ? ». Connaissant la collection Rivages Noirs de Casterman comme adaptant des polars en BD – comme Shutter Island ou Pierre qui roule – j’ai trouvé le titre insolite et me suis donc empressé de lire le résumé en 4ème de couverture.
Dans « la guitare de Bo Diddley », on suit à la trace le parcours de la mythique « Blue Hawaï n°1» qui passe de main en main – plus ou moins volontairement – en causant pas mal de dégâts collatéraux – et le mot est faible. Autant dire que l’histoire est très mouvementée et riche en rebondissements.
Cette aventure m’a un peu fait penser à un vieux film des années 50, Winchester 73, qui racontait l’histoire de l’arme passant de main en main et tuant tous ses possesseurs à tour de rôle.

Marc Villard – l’auteur du roman himself – dépeint dans un décor sombre que sont les quartiers nord de Paris, des portraits de losers et de laissés pour compte de tout ordres.
On passe d’Arsène, le basketteur SDF à Martial, l’éducateur social sans oublié le chauffeur de taxi sans état d’âme, les voleurs à l’arraché, la prostituée russe, la junkie, les flics ripoux, les escrocs en tout genre … bref tout ceux qui sont plus ou moins marginalisés et que l’on fait semblant de ne pas voir – ou qu’il vaudrait mieux ne pas approcher. Les décors sont aussi très glauques : sex-shops, tours de cités, terrains vagues, carcasses de voitures.

Le récit est très fluide, passionnant et ce malgré la multitude de portraits qui se succèdent. Les dialogues sont très simples, parfois crus mais surtout efficaces Chauzy fait un excellent travail au dessin avec un trait simple et expressif, des couleurs très pastel, qui donne vraiment du caractère et des « gueules » aux personnages et de la profondeur aux décors

En résumé un très bon polar, bien rythmé, avec un décor et des personnages authentiques, crédibles. Il faut dire que l’adaptation d’un roman en BD par l’auteur originel est un vrai plus, bref je recommande fortement la lecture.


Mais au fait qui est Bo Diddley ?

Bo Diddley est un guitariste, chanteur et compositeur des années 50 mort en 2008. Son pseudonyme lui vient du nom donné à un instrument rudimentaire, constitué d'un morceau de fil de fer accroché à un mur sur lequel on faisait glisser un goulot de bouteille selon la technique du bottleneck, et qui remplaçait la guitare chez les apprentis musiciens noirs des débuts du blues.
L'une des guitares qu'il a conçues est d'ailleurs faite pour jouer en même temps en percussion sur les parties ajoutées




Posté par le 2009-10-06 11:19:21

Adaptation pour la BD d'un roman noir par son auteur (on n'est jamais si bien servi que par soi-même).
La guitare en question sert de prétexte à une ballade et à une rencontre de personnages principalement issus du Paris nocturne interlope. L'album s'articule autour d'une série de scénettes particulièrement noires, violentes et désespérées. Cet instrument, pratiquement surgi de nulle part et assez porte-poisse, passe de mains en mains dans une course effrénée, pour finalement revenir comme un boomerang dans les mains de son premier "acquéreur", et finir dans un état guère enviable. Guère d'optimisme ni d'humanisme à attendre à la lecture d'un tel ouvrage, mais un réalisme crû. Au passage, le mythe de Bo Diddley est égratigné (quoique ?!).
Le récit est fluide, passionnant, même si parfois l'on perd un peu le fil, étourdi par la foule de personnages qui défilent devant nos yeux. Dessin sympathique, aux traits simples bien servi par des couleurs pastel qui donnent de l'épaisseur aux personnages et décors.
Ma foi, tout cela est fort délicieux, une belle ode au Paris nocturne et à son petit monde caché !