Collection de wolfiz


Les avis de lecture de wolfiz

L'homme à la tête de vis et autres histoires déjantées

Série : L'homme à la tête de vis et autres histoires déjantées
Publié par wolfiz le 2015-05-16 12:37:58

http://lacasebd.overblog.com/2015/05/tetedevis.html

« L’homme à la tête de vis » est un agent gouvernemental très très spécial. Attendez une seconde, j’ai dit un agent « spécial » ?

Oui car « Tête de vis » n’est pas juste un surnom ! C’est vraiment une tête de vis, genre ampoule 200w, et qui s’emboite dans le corps, adaptée à sa tâche comme l’on enfile une chemise pour aller en soirée ou un maillot pour aller à la plage.

Au service du président Abraham Lincoln, sa prochaine mission sera de partir affronter le terrible et machiavélique empereur Zombie qui voudrait bien s’emparer de certains fragments anciens et qui rêve surtout de dominer le monde. Au menu ? Cavale et course poursuite désopilantes.

Loin de l’univers noir de Hellboy ou BPRD qui font encore aujourd’hui le succès de Mike Mignola, ici on est téléporté en pleine époque victorienne et Mary Shelley (boules). L’univers est sombre, empreint de néoromantisme, poétique, déjanté voire même ridicule.

Initialement publié chez Dark Horse (US) sous format d’épisodes, ce recueil est à prendre comme un side-project qui recompile les histoires courtes écrites fin des années 2000.

Ça fourmille de personnages absurdes et cocasses ; le dessin et le style graphique de l’auteur sont plus que reconnaissables puisqu’il arrive, comme toujours via quelques traits bien placés, à créer une ambiance et nous emporter directement dans son histoire ; indéniablement il est doué.

Teintées d’une atmosphère surnaturelle, c’est sous 77 pages que l’on suivra les aventures extravagantes de cet agent bizarroïde et d’autres aventures qui auront pour trame l’univers et pas, comme le titre le suggère erronément, le héros Tête de Vis.

En parlant de vice, justement il y en a un. Si le traitement graphique est superbe, l’ensemble pourrait manquer de cohérence ou sembler inégal pour l’aficionado et le néophyte.

Il ne faut pas s’y tromper ; le livre est à voir comme un point d’entrée pour ceux qui ne connaissent pas l’auteur et surtout les plus jeunes. Vous voyez, c’est le genre d’histoire que l’on peut raconter à nos chères têtes blondes/brunes/rousses/chauves/autres au coin d’un feu par une nuit de pleine lune sans trop les traumatiser, mais assez pour les faire frissonner.

D’ailleurs sa propre fille Katie Mignola, âgée à l’époque de 7ans (ouais), a été créditée en tant que co-scénariste pour l’une des histoires ; histoire qui a, par ailleurs et pour la petite anecdote, reçu pas moins que l’Eisner Award de la meilleure histoire courte en 2003 (Le magicien et le serpent).

À sa lecture, l’on entend l’innocence de l’enfance, l’aventure, le rêve, l’étrange, sans oublier une petite dose d’humour et de légèreté. Les inconditionnels de l’auteur et les doux rêveurs apprécieront.

C’est disponible à peu près partout, c’est édité aux éditions Delcourt pour la version frenchie ou chez Norma Editorial pour la version espagnole.

Pour résumer et comme dirait Peter Pan, un dessin qui fait mouche avec des histoires atypiques et tout en poésie. Un agent bariolé ? Un sorcier déjanté ? Un guerrier perdu en terre onirique ? Tentez l’expérience.

Breach , Tome 2

Série : Breach (V.O. espagnol)
Publié par wolfiz le 2015-05-06 09:41:35

http://lacasebd.overblog.com/2015/05/breach-de-marcos-martin-et-bob-harras.html

Les 80’s, Reagan est au pouvoir, Madonna se trémousse à « oualpé » dans Playboy et le programme Starwars bat son plein. Manque de bol, c’est aussi l’époque de la guerre froide où les Américains et les Soviétiques s’adonnent à leurs sports favoris : la course à l’armement et l’avancée scientifique. Bref comme on dit par chez nous : « À celui qui a la plus grosse », thème on ne peut plus machiste.

Le Major Zanetti est, un militaire pur jus bien patriote comme il faut mais pas trop, père de famille et qui opère, en plus, en tant qu’un des responsables d’une expérience militaro-scientifique assez foireuse ; d’ailleurs le jour J, suite à un problème technique, tout part en couille et presque tout le monde périt dans l’expérience (badaboum).

Unique survivant, et après un coma d’une bonne vingtaine d’années le coupant du monde, il se réveille enfermé dans un caisson, où il apprendra qu’il a perdu non seulement sa femme, son fils, ses amis, son chien, son chat, ses poils, une décoloration, un mal de tête de chien, une bonne déprime mais aussi sa propre identité lors du cataclysme (yeahhh) ; bon, tout n’est pas super noir non plus, il a tout de même gagné au change un super pouvoir qui tuera malheureusement tous ceux qui l’approchent, le condamnant à une solitude certaine… Oui bon, c’est pas la fête. J

Isolé, manipulé et dépossédé d’une partie de sa propre humanité, il cherchera à se reconstruire mais c’est sans compter sur de terribles pertes de mémoire et les étranges créatures cauchemardesques qui font fi des humains sur leur passage…

Initialement la saga avait été commandée par DC Comics pour refaire le reboot de Captain Atom et relancer la saga du même nom, parce que bon restons sérieux, PERSONNE ne connait Captain Atom !!! (si si, j’insiste, personne). Mais pour une raison obscure ($$$) et surement parsemée de droits d’auteur, le projet fut sabordé. Du coup, comme le scénario était déjà sous le coude et pas bancal, il n’en fallait pas plus pour que le récit soit adapté et publié. Bonne idée leur en a pris car l’on est loin des histoires à la moralité patriotique déversée par la culture U (ouf !).

L’histoire commence de manière classique avec une tragédie, un accident et une menace à affronter. Bien loin de cette trame conventionnelle, les auteurs nous abreuvent ici d’une histoire beaucoup plus savoureuse, humaine et complexe. Au-delà de la lutte entre le bien et le mal, le personnage principal est vraiment fascinant : un héros torturé, tragique, puissant et qui se voit lui-même en tant qu’une menace.

Dès les premières cases, on sent que l’on a des personnages consistants, avec une vraie épaisseur ; les auteurs arrivent à imprégner un rythme assez particulier loin de ceux où l’on peut rencontrer de l’esbroufe en slip rouge et des canons manichéens du super-héros.

Il faut dire que la dream-team aux commandes de cette saga de deux volumes est composée de Bob Harras pour le scénario, un gars qui a visiblement bien bourlingué dans le monde des comics US, et au dessin Marcos Martin, un autre gars super talentueux qui a déjà reçu le prix Will Eisner en 2012 parce qu’il dessine trop bien. Je ne serais pas exhaustif si je ne mentionnais pas le travail d’ancrage d’Alvaro Lopez et la mise en couleur par les studios « Javier Rodriguez ».

Au niveau du visuel, Marcos Martin fournit un travail dantesque parsemé d’une certaine frénésie impactant jusqu’à la découpe des dessins elle-même. Bref, du tout bon.

Se terminant par un cliffhanger de haut-niveau, cet intégral de plus de 250 pages en deux volumes est malheureusement inédit en français mais disponible en anglais aux éditions DC Comics et en espagnol chez ECC. Perso, je vous le conseille.

En conclusion, Bob Harras, Marcos Martin, Breach : clairement un cocktail explosif qui nous livre une fable servie par un trait dynamique au style défoulatoire et d’une efficacité brute. À conseiller aux amateurs du genre.

Breach , Tome 1

Série : Breach (V.O. espagnol)
Publié par wolfiz le 2015-05-06 09:41:17

http://lacasebd.overblog.com/2015/05/breach-de-marcos-martin-et-bob-harras.html

Les 80’s, Reagan est au pouvoir, Madonna se trémousse à « oualpé » dans Playboy et le programme Starwars bat son plein. Manque de bol, c’est aussi l’époque de la guerre froide où les Américains et les Soviétiques s’adonnent à leurs sports favoris : la course à l’armement et l’avancée scientifique. Bref comme on dit par chez nous : « À celui qui a la plus grosse », thème on ne peut plus machiste.

Le Major Zanetti est, un militaire pur jus bien patriote comme il faut mais pas trop, père de famille et qui opère, en plus, en tant qu’un des responsables d’une expérience militaro-scientifique assez foireuse ; d’ailleurs le jour J, suite à un problème technique, tout part en couille et presque tout le monde périt dans l’expérience (badaboum).

Unique survivant, et après un coma d’une bonne vingtaine d’années le coupant du monde, il se réveille enfermé dans un caisson, où il apprendra qu’il a perdu non seulement sa femme, son fils, ses amis, son chien, son chat, ses poils, une décoloration, un mal de tête de chien, une bonne déprime mais aussi sa propre identité lors du cataclysme (yeahhh) ; bon, tout n’est pas super noir non plus, il a tout de même gagné au change un super pouvoir qui tuera malheureusement tous ceux qui l’approchent, le condamnant à une solitude certaine… Oui bon, c’est pas la fête. J

Isolé, manipulé et dépossédé d’une partie de sa propre humanité, il cherchera à se reconstruire mais c’est sans compter sur de terribles pertes de mémoire et les étranges créatures cauchemardesques qui font fi des humains sur leur passage…

Initialement la saga avait été commandée par DC Comics pour refaire le reboot de Captain Atom et relancer la saga du même nom, parce que bon restons sérieux, PERSONNE ne connait Captain Atom !!! (si si, j’insiste, personne). Mais pour une raison obscure ($$$) et surement parsemée de droits d’auteur, le projet fut sabordé. Du coup, comme le scénario était déjà sous le coude et pas bancal, il n’en fallait pas plus pour que le récit soit adapté et publié. Bonne idée leur en a pris car l’on est loin des histoires à la moralité patriotique déversée par la culture U (ouf !).

L’histoire commence de manière classique avec une tragédie, un accident et une menace à affronter. Bien loin de cette trame conventionnelle, les auteurs nous abreuvent ici d’une histoire beaucoup plus savoureuse, humaine et complexe. Au-delà de la lutte entre le bien et le mal, le personnage principal est vraiment fascinant : un héros torturé, tragique, puissant et qui se voit lui-même en tant qu’une menace.

Dès les premières cases, on sent que l’on a des personnages consistants, avec une vraie épaisseur ; les auteurs arrivent à imprégner un rythme assez particulier loin de ceux où l’on peut rencontrer de l’esbroufe en slip rouge et des canons manichéens du super-héros.

Il faut dire que la dream-team aux commandes de cette saga de deux volumes est composée de Bob Harras pour le scénario, un gars qui a visiblement bien bourlingué dans le monde des comics US, et au dessin Marcos Martin, un autre gars super talentueux qui a déjà reçu le prix Will Eisner en 2012 parce qu’il dessine trop bien. Je ne serais pas exhaustif si je ne mentionnais pas le travail d’ancrage d’Alvaro Lopez et la mise en couleur par les studios « Javier Rodriguez ».

Au niveau du visuel, Marcos Martin fournit un travail dantesque parsemé d’une certaine frénésie impactant jusqu’à la découpe des dessins elle-même. Bref, du tout bon.

Se terminant par un cliffhanger de haut-niveau, cet intégral de plus de 250 pages en deux volumes est malheureusement inédit en français mais disponible en anglais aux éditions DC Comics et en espagnol chez ECC. Perso, je vous le conseille.

En conclusion, Bob Harras, Marcos Martin, Breach : clairement un cocktail explosif qui nous livre une fable servie par un trait dynamique au style défoulatoire et d’une efficacité brute. À conseiller aux amateurs du genre.

Intégrale Maus

Série : Maus
Publié par wolfiz le 2015-02-22 11:17:14

http://lacasebd.overblog.com/2015/02/maus-de-a-spiegelmans.html

Grosse brique, gros bouquin, dessin monochromatique et peu entreprenant, avec des animaux en guise de personnages et, pour couronner le tout, un sujet super déprimant et rébarbatif (la 2e guerre mondiale, youpiii) … bref ce bouquin avait déjà tous les éléments pour que je prenne mes tongs à mon cou.
À force de reporter le problème, il fallait bien un jour y plonger. Chose faite puisqu’après un passage à ma bibliothèque communale et avec le même air nonchalant qui me caractérise, je me suis dit « pourquoi pas ». Oui je sais, vous allez encore me rabâcher les oreilles en me rappelant que j’ai des piles (véridique) de bd et de romans qui s’entassent et que j’ai pas mal de retard dans mes rédactions, mais qui aime bien châtie bien. Bref, bien m’en a pris car, quelle surprise !!!!
Ce n’est pas souvent que je commence une critique par sa conclusion, mais ce livre est une vraie découverte, une petite perle qu’il est en mon devoir de partager avec vous tellement c’est bien.
Alors « non ! » je n’ai pas l’intention d’écrire une énième critique sur ce livre quoique « si ! » en fait ; pas par chauvinisme ni par amour de l’écriture mais tant qu’à faire les choses bien, autant le faire à fond ! Et puis ce livre mérite que l’on s’échine un peu pour en parler.
Alors soyons brefs et efficaces si vous le voulez bien. Maus, ce sont deux histoires en une qui s'enchevêtrent (c’est l’effet kiss-cool).
Celle d’Art Spiegelman, dessinateur underground, qui a décidé de retranscrire sous forme de bande dessinée l’histoire de Vladeck, son père, survivant d’Auschwitz… Le problème (et de taille) ; son père est un vieux râleur borné comme on n’en fait plus et ça ne va pas être de la tarte de lui soutirer les vers (pilés) du nez… Dialogue de sourds, deux mondes diamétralement opposés qui essayent de communiquer.
?
La deuxième histoire c’est celle de Vladeck et sa famille, juive et polonaise de surcroit qui, en pleine déportation, vont se voir happés par les véhémences xénophobes de l’Allemagne d’antan et son idéologie. Et pour survivre, il faudra faire des compromis voire même limite collaborer. Mais que n’est-on pas capable de faire dans de telles circonstances pour protéger les siens et par amour, alors que l’on côtoie en permanence des atrocités où se mélangent la haine et la peur ?
?
Bien plus qu’une simple bande dessinée, Art Spiegelman raconte avec une certaine élégance l’histoire biographique de son père tout en mettant en abime la relation conflictuelle qu’il a eue avec ce dernier, ainsi que la conception du livre.
Sans pour autant l’édulcorer (et pourtant cela aurait été bien facile), l’auteur arrive à nous délivrer une histoire tendre, émouvante voire comique malgré le sérieux du sujet ; grâce notamment à des dialogues d’une sincérité ébouriffante, une construction originale et l’utilisation des races animales pour représenter la nationalité des personnages (la souris pour les Juifs, les Allemands sont représentés par des chats, des cochons pour les Polonais, etc.) qui est en fait une référence directe à la propagande allemande qui utilisait le zoomorphisme pour véhiculer certains de leurs messages.
Une approche donc de la thématique de la Shoah, de la déportation, du racisme, etc. sous un aspect diamétralement différent qui permet d’avoir une vue plus humaine, didactique, sans faire de jugement ni s’apitoyer sur le sort des uns et des autres à l’instar des différents reportages que l’on nous montre et qui ont souvent une optique assez « nazi –arde » et donc, manichéenne.
D’ailleurs c’est grâce à ce livre qu’Art Spiegelman n’a pas dû se recycler en tant que danseuse de French cancan (merci pour nous) mais est devenu en quelque sorte un « people » du monde underground, un mythe sur pattes de la bd moderne, et qu’en plus il a reçu pas moins que le prix Pulitzer…
Visuellement le dessin, en noir et blanc, reste simple et basique, avec des personnages tout en ambigüité (ici pas de good guys ni de bad guys) et ayant une vraie portée artistique et poétique en lien avec les dialogues. Maus est donc une vraie invitation, agréable à lire, bouleversante et intelligemment construite, avec un rythme soutenu, ce qui fait qu’elle en devient presque incontournable.
En tournant la dernière page et au-delà du vrai coup de cœur (au cas où vous ne l’auriez toujours pas compris), j’ai vraiment eu l’impression que ce livre devrait être dans la liste des livres « recommandés » dans les instituts scolaires et chez tout le monde en fait… même si j’avoue que le bouquin est un poil trop volumineux avec ses 400 pages et qu’il faudra le lire en plusieurs parties.
Au final, clairement un must, à lire au moins une fois dans sa vie même si comme moi ce n’est pas votre tasse de thé.

La rédemption

Série : Aliens Salvation
Publié par wolfiz le 2014-12-16 15:52:36

http://lacasebd.overblog.com/2014/12/redemption.html

J’ai sous la main une petite B.D. de derrière les fagots puisque ce n’est pas moins que la version collector et limitée à 400 exemplaires d’Alien Salvation de Dave Gibbons et Mike Mignola.

Dave Gibbons (à ne pas confondre avec Dave Stewart du groupe new wave/age Eurythmics), c’est un écrivain qui a déjà pas mal baroudé avec son pote Alan Moore et dans l’univers des comics. Mike Mignola, lui, on ne va pas trop le présenter mais c’est le papa de Hellboy principalement, trois films et tout un univers rempli de mythes & légendes ; mais voilà, avant Hellboy il y avait autre chose et c’est là qu’on rentre dans le vif du sujet et que l’on part en pleine introspection.

À l’époque où les deux lascars se sont rencontrés, ils voulaient faire un projet ensemble. Et comme en plus le film de Ridley Scott avait le vent en poupe, le sujet était déjà trouvé.

Alien vous connaissez, non ? Mais siiii, 1979, un vaisseau, un gars qui accouche douloureusement d’une créature à la bouche phallique et j’en passe… pour ceux qui ne connaissent pas (honte à vous), le film en lui-même est un film genre survival-SF-horreur et raconte l’histoire de l’équipage du vaisseau spatial NOSTROMO qui se voient décongelés de leur hibernation pour cause de rescousse de la veuve et l’orphelin sur une base minière abandonnée. Après investigation, ils découvrent que presque tout le monde, ils sont morts de chez morts, sauf une gamine qui a des gènes de Bruce Willis. Manque de bol (comme toujours), la cause n’est pas naturelle mais plutôt la cause de plein de vilains monstres très laids, visqueux et bien baveux qui ne leur veulent pas du bien ou qui aimeraient bien s’accoupler avec, c’est tout dire ; pour le reste allez voir le film. Bref, ça c’est pour la base principale du film, et notre bouquin va s’en servir pour ne garder que l’ambiance et ces vilains Aliens évidemment. J

L’histoire du bouquin ? Le vaisseau NOVA MARU retourne sur terre avec sa cargaison chargée jusqu’à la gueule de boites de crabe et de sushis avariés sauf qu’en plein vol, une avarie va faire tout foirer et « patatras », voilà que c’est déjà la catastrophe. Le capitaine du vaisseau, pas con, prend Slivek, le cuistot, avec lui et se barre avec l’unique capsule de secours sur la plus proche planète et zut pour les autres qu’on abandonne lâchement. Sauvé oui, mais pas pour longtemps puisque la planète où la capsule de secours s’est écrasée est du genre assez sauvage ; et si c’était déjà pas assez la foire, le NOVA MARU va justement s’y écraser aussi pour y décharger sa cargaison de boites de crabe… ah non tiens, c’est pas du crabe, c’est des Aliens… Damned, vous voulez dire que la compagnie pour laquelle ils travaillent voulait ramener de l’Alien sur terre pour en faire une arme biologique et se faire plein de sous ? Noooooon, jamais. On n’est pas comme ça nous. Du coup, Slivek, super croyant avec Jésus et tout ça, va devenir un peu fou et va voir dans les Aliens, des démons de l’enfer. Le capitaine, lui, mentalement, a déjà lâché les amarres et est parti faire des crêpes. Culpabilité ? Recherche de la rédemption ? Perso je prends mes jambes à mon coup.

Dans un graphisme entre « le Cycle des Epées » et « Hellboy », Mike Mignola nous offre un dessin saupoudré d’aplat sombre faisant déjà référence à son style si connu. C’est très beau, obscur, rempli de symbolisme et s’accorde fidèlement à cette ambiance froide et si mortelle. Personnellement c’est une période graphique plus « intéressante » à mon gout, du dessinateur.

Dave Gibbons, comme d’habitude, nous offre ici un scénario introspectif, empli de psychanalyse et de questionnement où se mélangent religion et peur. Un style narratif lent, réfléchi et macabre pour ce bouquin pas mal du tout qui nous montre jusqu’où la foi et la folie peuvent aller dans des situations extrêmes.

Le tout est sans prétention puisque les auteurs eux-mêmes avouent dans un excellent aparté qui se trouve dans le bouquin, que leur but était de s’en mettre plein les fouilles.

Édition collector oblige, l’objet est super beau et d’excellente facture, même pour votre portefeuille, car malgré le fait que ce soit un truc tiré à 400 exemplaires chez WETTA, il est encore trouvable pour pas cher du tout (genre 10-15€) dans les bonnes librairies évidemment ou même dans certains e-shops. Certains vous diront que le nombre de pages est plus que léger et en aurait mérité quelques unes en plus, histoire de plonger encore plus dans la folie et les états d’âme des personnages mais l’histoire en vaut la peine malgré ce petit défaut.

La version normal quant à elle est nickel et n'a pas honte par rapport à la version collector.

Seul regret ? Que l’édition ne soit limitée qu’à 400 exemplaires… mais ça on n’y peut rien. Une très bonne lecture avant d’aller vous coucher.

S.O.S. météo

Série : Les aventures de Philip et Francis
Publié par wolfiz le 2014-12-12 22:13:01

http://lacasebd.overblog.com/2014/12/sos-meteo-les-aventures-de-philip-et-francis-baral-et-veys.html

Les fêtes de fin d'année approchent et les rotules des imprimeurs tournent à plein régime ; saviez-vous que 70% des publications annuelles se font en cette fin d'année ? Préparez-vous car entre intégral, compil, nouveauté et opportunisme, vous n’aurez que l’embarras du choix et c’est là que j’interviens, histoire de vous aider un peu dans vos achats (youpiii).
Cela tombe super bien car voici notamment le 3e opus de la saga de « Philip et Francis », les jumeaux parodiques de la série « Blake et Mortimer » de feu Edgar P. Jacobs.

Le professeur Philip Mortimer et le capitaine Francis Blake sont amis depuis Mathusalem et forment un tandem des plus efficaces en terre d’Albion contre les menaces extérieures. Mortimer, savant génial et complètement allumé, a un caractère genre crème des crèmes, super gentil à l’extrême… limite simplet si vous voyez ce que je veux dire. Le capitaine Blake, lui, est genre militaire jean-foutre glandeur professionnel et un gros Tanguy qui vit encore chez sa maman.
D’ailleurs le voilà qui débarque chez Philip Mortimer suite à une dispute avec sa maman sauf que là, ça a bien clashé et il rapplique avec ses valises et tout le ramdam. Philip est contraint mais en son for intérieur, il en a marre de chez marre et aimerait bien qu’on lui greffe une bonne grosse paire, histoire qu’il puisse s’imposer et dire « non » une fois pour toutes à tout ce qu’il n’a pas envie de faire. Qu’à cela ne tienne ; direction son labo, histoire de se préparer un bon cocktail à base de Whisky écossais, de testostérone, de couille de singe et de la bonne graine de crevard.
Succès presque atteint sauf que le dosage n’est pas bon et au lieu de créer une potion testostéronée qui va faire pousser les poils, le voilà avec une potion qui dédouble sa personnalité genre Dr Jeckyll et Mr Hyde… et quand il est en Mr Hyde, c’est sa partie noire et obscure qui le révèle en tant que super vilain.
Déjà qu’avec le Colonel Olrik ce n’était pas coton mais si en plus, la Grande Bretagne a un deuxième super méchant-vilain-encore-plus, ce n’est pas gagné. Unis pour le meilleur et surtout pour le pire, ils vont concocter un plan machiavélique qui aura de quoi faire trembler la reine mère elle-même.

Marketing oblige, ce numéro sort presque en même temps que SOS Météore, série éponyme des vrais Blake & Mortimer. Pierre Veys et Nicolas Barral, les auteurs, nous pondent ici un 3e volet à leur saga que l’on sent tout de même fait à la va-vite et sans grande inspiration ; on tourne trop en rond et l’humour fait beaucoup moins mouche.
Visuellement, les traits, au fil des pages, deviennent lourds voire pâteux et beaucoup moins fins que dans les précédents épisodes ; l’humour n’est pas en reste puisque l’humour so british caractéristique des deux précédents épisodes, et saupoudré de chauvinisme, est moins « comique ». L’histoire quant à elle, manque d’une réelle profondeur et l’on a juste une tranche de vie des héros parsemée de private jokes et de clins d’œil à Orange Mécanique, Churchill et à l’après-guerre.
Alors oui je pourrais dire que j’ai raté un truc, je suis méchant, je n’ai pas d’humour… j’ai relu 3 fois le bouquin et rien n’y fait ; en comparaison avec les épisodes précédents, celui-ci est nettement moins inspiré et l’unique chose que l’on peut souhaiter serait que la suite soit plus à la hauteur des exigences des héros et nous décrispe plus vertement la mâchoire.
Au final, un album juste passable et moyennement divertissant que l’on conseillera surtout à ceux qui ont la collectionnite aigüe ou ceux qui suivent la série. Quoi qu’il en soit, une chose est sûre ; si vous êtes arrivé jusqu’à ces lignes, je n’ai qu’une chose à vous dire et à vous conseiller : plongez sur les deux premiers volets, vous en aurez pour votre argent :)

La révolution des pinceaux

Série : La révolution des pinceaux
Publié par wolfiz le 2014-12-07 20:47:13

http://lacasebd.overblog.com/2014/12/la-revolution-des-pinceaux-de-busquet-mejan.html

Paris, une vieille France alternative, époque Charles Dumas, avec tutu rose, collants et barbiche. Ambiance cape & épée. Direction la commedia dell’arte. Rideau !

Philippe et Gaston sont deux gars sympas qui travaillent dans le monde bariolé de la bande dessinée. L’un est nègre pour une série à succès « Le vengeur écarlate », l’autre travaille dans le monde de l’édition, mais tous deux sont logés à la même enseigne : fauchés, mal payés, exploités et pressés comme des citrons par leurs employeurs qui ne pensent qu’à maximiser leurs gains (et qui ne voient que l’aspect pécuniaire). Ils survivent uniquement grâce à leur amour invétéré pour l’art crayonné et leurs passions pour celui-ci.

Évidemment, malgré ce contexte assez contemporain et d’actualité, certains résistent et s’expriment à leur manière ; comme Dominique, caricaturiste notoire et populaire, qui dénonce à coup de dessins acerbes et pimentés, cette oppression et le dictat ; d’ailleurs il n’y va vraiment pas avec le dos de la truelle envers ses détracteurs.

Et il en payera d’ailleurs le prix fort car malheur à ceux qui se rebellent ou s’écartent du droit chemin dicté par les éditeurs… Tout a un prix, même l’encre.

Sous pression, la famine gronde et le petit monde du dessin illustré sent la moutarde lui monter au nez… Vont-ils se révolter ? Une seule chose est sûre ; la révolution gronde !!! Alors affutez vos pinceaux, fourbissez vos pointes, le duel d’encre et de sang va commencer.

Sous ses 88 pages et sa belle couverture rigide, Pere Mejan & Josep Busquet, duo ibérique et auteurs de l’excellent « Puntos de Experiencias » récidive ici avec « La révolution des pinceaux » sorti aux éditions Diabolo Éditions… Et là je vois vos regards ébahis en vous disant : « Oh, un bouquin en espagnol ! Courage fuyons ! » Eh bien non, car celui-ci est bien dans la langue de Voltaire et ça, c’est complètement nouveau pour cette maison d’édition pure paella qui s’est donné pour mission de promouvoir la bande dessinée espagnole en terre saxonne. « Diantre !!! » me direz-vous. Une mission bien louable car attaquer le marché francophone avec un sujet aussi « chaud » que celui traité dans ce récit est assez couillu comme entrée en matière.

Les auteurs, afin de conter leur histoire, ont achalandé le tout comme une gigantesque pièce de théâtre ; mais personne n’est dupe car sous ses petits airs enfantins, cette bande dessinée aborde courageusement le malaise que beaucoup d’auteurs d’aujourd’hui subissent. Et même si le conflit est placé en pleine époque de Louis XIV mitonné Mai 68, personne n’est dupe ; c’est bien un pamphlet contre les pratiques capitalistes dictées par certaines maisons d’édition que l’on nous propose ici.

Au fil des pages, on nous dévoile l’envers du décor et l’on découvre avec ébahissement une ambiance lourde et ironique. Les maisons d’édition sont clairement présentées comme des royalistes, de vieux conservateurs qui étouffent l’art afin de le « standardiser », le censurer, et au final le sacrifier en tant qu’expression sur l’autel du profit (sic !).

Autant dire que le message est louable et le fait de replacer l’histoire chez M&Ms (Molière et Molaire) permet de dédramatiser l’histoire et rend le récit plus théâtral et accessible. Le sujet n’en est pas moins noir de café dans cette lutte des classes entre les partisans de la révolution et les « royalistes » au détriment de l’individu ; d’autant plus que la crédulité des auteurs est aussi sincère que naïve dans un monde où l’on ne fait que rarement ce que l’on a envie, et encore moins du côté artistique.

Le trait de Pere Mejan s’acclimate sans difficulté dans cette étrange époque et a un certain charme ; il insuffle un souffle inspiré aux différents personnages grâce à de petites touches sarcastiques et tragiques parcimonieusement dosées. On sent vraiment un trait dynamique même si le style graphique si caractéristique du dessinateur (mélange de gribouillis contrôlé ^^) risque de faire déchanter certains lecteurs.

Tous cela est bien gentil mais je sens que vous attendez que je vous donne mon avis sur le livre, alors crevons l’abcès : est-ce que c’est bien ? Est-ce que le bouquin en vaut la peine ? Eh bien, les amis, j’avoue que c’est assez moyen en fait. Autant le fond est bon, le dessin aussi est bon… mais alors où est la couille ? Dans le potage pardi !

Le fait de placer le récit dans une période Louis XIV fait que la sauce a du mal à prendre et j’ai vraiment eu toutes les peines du monde à y rentrer et j’ai sûrement dû y perdre quelques pinceaux au passage.

À peine remis de mes courbatures et si d’aventure vous aussi survivez à cette étape, vous arriverez à la plus grosse écuelle du livre… sa traduction ! Une bonne traduction est super importante et notamment avec les tournures de phrase. Malheureusement celle-ci bat des pieds et souffre d’une retranscription beaucoup trop littéraire, qui fait que les gags et private jokes tombent dans l’abime de l’oubli ; l’on sent même lors de certains passages, que l’on passe à côté de quelque chose. Du coup l’on se retrouve circonspect avec un book qui a un petit air d’inachevé.

En deux mots, « la révolution des pinceaux » ne sera pas, à mon sens, une révolution sur nos terres, mais plutôt destinée spécialement aux aficionados des auteurs émérites, de leurs détracteurs et évidemment à tous ceux sensibles à ce sujet.

Scaramouche, sauve-toi si tu le peux !

Doggybags, Tome 5

Série : Doggybags
Publié par wolfiz le 2014-10-27 20:24:25

http://lacasebd.overblog.com/2014/10/doggybags-5.html

Plus rugueux que Louca, voici DoggyBag n°5… back to the roots.

Quand mon libraire m’a conseillé la lecture de DoggyBag, j’avoue avoir été assez sceptique vu le style graphique de la bête, surtout que du mort-vivant on en a bouffé des tonnes dernièrement au risque d’avoir une indigestion, et qu’en plus le format en lui-même me laissait assez dubitatif. Du coup j’avais un peu laissé tomber l’affaire pour me concentrer sur des valeurs sûres genre Tintin.

Et puis dans mon subconscient, un DoggyBag ça veut dire ce que ça veut dire non ? C’est des restes de Canigou ? :)

Alors quand, par un détour complètement inattendu auprès de mon libraire, j’apprends qu’un des auteurs du bouquin, Kaninka, est présent en dédicace, je me laisse tenter par l’aventure. L’énergumène, avec ses petits airs de fossoyeur du matin, m’a tout de même fait une forte impression et rien qu’en le regardant, m’a confirmé dans l’idée qu’un dessinateur est du genre à se lever et se coucher tard voire même ne pas trop voir la lumière du jour. Alors si en plus, un des auteurs du « Petit Spirou », Dan (Verlinden) arrive, non pas pour tenir la chandelle mais pour y faire des dédicaces et qu’en sus, Kaninka m’annonce sur ces entrefaites « que ça sent la vieille bite tout à coup » ; j’aime de suite (NDM : je n’ai pas poussé le vice pour vérifier ^^, je vous jure, merci pour moi) , … et là, vous me direz que ça vous fait une belle jambe… ouais je confirme, à moi aussi et pourtant elle n’est pas épilée.

Alors quand on me parle de vieille bite, j’ai l’œil enflammé et j’achète le bouquin (et voilà cher libraire, toi qui me lis, comment attiser le chaland ^^, un bon mot et hop je m’emballe).

V’la pour la petite anecdote du jour, mais je ne vais pas vous raconter toute ma life mais plutôt vous parler du tome 5 de DoggyBag (did’ju) parce que l’air de rien, si vous êtes arrivé jusqu’ici, ce n’est pas pour des queues de cerise.

Première impression, il y a beaucoup à lire et on n’a pas vraiment l'impression d’être devant une bd mais dans un gros fanzine qui a des moyens ou un magazine genre Fluide Glacial ou Spirou en version plus trash tout de même.

DoggyBags #5 DoggyBags #5 DoggyBags #5
Édité sous le label 619 de chez Ankhma, DoggyBag porte super bien son nom et est un concept en tant que tel. En gros, c’est le genre de bouquin que tu lis où tu veux histoire de décompresser. Le concept est simple, des récits complets dessinés par un collectif d’auteurs tout aussi déjanté reprenant à chaque numéro trois histoires qui ne sont pas liées entre elles. Chaque histoire est calibrée format trentaine de pages sur la thématique époque «Reagan » ou « Clint Eastwood » voire « Plan B » d’Ed Woods. En gros, ça reprend l’univers Pulp tendance gauchiste avec une aisance tarantinesque sans pour autant être aussi décomplexé qu’un film de Guy Ritchie dans lequel on aurait allégrement mélangé zombie, hémoglobine livrée en hectolitres, culture underground, ambiance embrumée, roulage de mécanique, mariachi, petite pépète , humour et gros mots.

Mais avant toute chose, parlons de la maquette du bouquin. Les trois histoires sont emballées comme un magazine US avec sa section « courrier des lecteurs », de pub dithyrambique et ses fausses affiches racoleuses ; le tout avec un rendu vieilli qui utilise une charte graphique assez « oldies ». Les histoires sont indépendantes l’une de l’autre mais suivent une thématique commune.

Le tout est supporté par une ligne éditoriale menée par la main de fer et qui garantit des publications assez soutenues (on doit être autour du numéro 6 pour l’instant).

Clairement destiné à un public adulte ou averti, le concept permet de passer d’un univers graphique à un autre grâce justement à ce changement d’auteurs et d’histoires. Et pour le format, il est sympa, se situant entre le gros roman et la bd A4 classique.

Bref voilà pour la partie « emballage » sympa et tutti quanti… mais quid de l’histoire ? Est-ce que cela en vaut la peine ?

On va teaser un peu ; vous voulez le menu du jour ? Eh bien dans ce 5e opus (je précise, il n’y a aucun lien entre chaque numéro hein, c’est juste des « one-shots »), nous avons trois histoires complètement folles ayant pour titres : Death of Nations, Rampage & Trapped.

Death of Nations
À mon sens le plus réussi graphiquement des trois, tout en restant classique. C’est une histoire ayant pour thème les légendes urbaines ; un groupe de gangsters tout tatoués viennent de braquer une banque. Pourchassés par la police, ils sont contraints de s’enfuir dans les égouts… mais une chose terrible s’y terre. En sortiront-ils indemnes ? Ambiance et cotillons pour cette histoire qui sent bon la fosse septique.

Rampage
Une histoire en phase avec son époque. C’est l’histoire d’un ex-soldat américain ayant fait la guerre du Vietnam et qui est un peu dérangé… genre beaucoup même à tel point qu’il va sombrer dans une folie pas possible que seule une fin dramatique saura apaiser. Mal-être dérangeant, gros obus et tank en perspective.

Trapped
La plus intéressante et originale. Dans un future alternatif, la société ricaine a créé des parcs d’attractions un peu spéciaux puisqu’ils permettent à tout un chacun de revivre certains scènes-clés de l’histoire tel que l’assassinat de JFK en jouant le rôle de l’assassin ou de grandes batailles épiques ; du pur mauvais gout ! Qui joue la chair à canon ? Des Zombies affamés pardi ! Tout irait « pour le mieux » si le gardien du parc n’avait pas des vues sur une des visiteuses. Gore, macabre, malsain, ne lui manque qu’une touche de délire pour en faire le titre phare de ce numéro.
Vous avez compris, c’est de la bd de genre dans la grosse veine des séries Z comme on peut retrouver dans certains films d’exploitation.

Mais voulà, ce numéro a les qualités de ses défauts. On est censé être transporté dans des intrigues trash, un brin dérangeantes, et qui frôlent cette folie propre. Et là je n’ai pas été très surpris (je n’ai même pas dû retourner mon slip c’est pour dire) ; les histoires sont trop inégales que ce soit sur le fond ou la forme, et manquent cruellement de profondeur ce qui fait diminuer le plaisir et je n’aime pas quand on diminue mon plaisir. :)

Ne nous égarons pas et ne cherchons pas trop loin. DoggyBag est avant tout un(e) magazine/bd rafraichissant(e) qu’on peut emporter avec soi et lire n’importe où ; que ce soit à 4000m d’altitude en train de faire un free-jump ou coincé dans le métro, moi j’ai trouvé l’endroit idéal… les WC (chacun son truc).

Amateurs de Greenhouse, de films d’exploitation, je suis sûr que vous apprécierez. Quant à moi, je vous dis à très bientôt et je vais m’écouter le dernier album de François Valéry qui fait l’hymne aux zombies, bye bye.

De profundis

Série : Prophet
Publié par wolfiz le 2014-10-01 08:59:17

http://lacasebd.overblog.com/2014/09/prophet4.html

Suite et fin de la série Prophet commencée il y a déjà 16 longues années (pfiou ça passe vite), cette saga était et est devenue par la force des choses une vraie légende et ce, par deux fois (ouais, rien que ça) ; doublement donc parce que déjà à l’époque c’était une vraie tuerie graphique ne ménageant pas le lecteur, mais surtout à cause du fait que la série a arboré depuis le 3e tome un super pins genre « Arlésienne de la BD », car ouais, il a fallu attendre genre 9 grosses années de gestation avant d’avoir sa suite et toutes les mauvaises langues s’en sont donné à cœur joie entre-temps.

La faute à qui ? À plein de petites mésaventures en passant par les problèmes financiers des Éditions Humanoïdes Associés, le rachat par Glénat de la série et l’agenda des auteurs eux-mêmes (et sûrement un peu la motivation vu les aléas du projet mais on va encore dire que je suis mauvaise langue).

Bref, ce qu’il faut surtout retenir à ce niveau acrobatique des choses c’est que le pari fou est finalement atteint (autant que le cerveau de l’auteur c’est peu dire) et ce grâce à Mathieu Lauffray, qui est par ailleurs l’accoucheur de la série Long John Silver que je vous conseille vivement parce que, l’air de rien, ce jeune puceau a du talent derrière ses 3 poils pubiens.

Mais « Prophet » c’est quoi ? C’est l’histoire de Jack Stanton, un archéologue chevronné, égocentrique, à l’ambition dévorante et surtout ayant un énorme besoin d’être reconnu par ses pairs… bref un gros con. Lors d’une expédition dans les chaines montagneuses de l’Himalaya, lui et son groupe d’explorateurs vont faire une découverte qui pourrait remettre en question l’origine de notre monde : des vestiges pharaoniques creusés à même la roche et datant d’un autre âge. Qui a bien pu le construire ? Dans quel but ?

Malgré la mise en garde de certains de ses confrères et le décès/ (la) disparition inopiné(e) de presque tous ceux de l’expédition, Jack ne sait résister à l’appel de l’argent et de la popularité et s’en va publier sa découverte. Il devient ainsi le chouchou de tout le gotha avec tout le succès que l’on imagine et son cortège de tsoin-tsoin et de bling-bling. Mais voilà … survient l’impossible ! Quand Jack était rentré dans le sanctuaire « que-tout-le-monde-lui-disait-touche-pas-cela-petit-con », Jack a déclenché quelque chose et ce qu’il croyait des vestiges abandonnés était en fait une balise vers « autre chose », un autre monde qui lui, ne va pas se gêner pour déferler sur le nôtre. S’ensuivront des villes dévastées, des créatures immenses et étranges, avec destruction et génocide compris. Bref, le chaos et l’enfer sur terre.

Jack semble être le seul immunisé à cette apocalypse et sous ses yeux il verra le monde changer, gangrené et condamné à être dévoré et disparaitre. Comment vivre ? Comment survivre en sachant qu’à cause de son ambition, Jack est la cause de tout ce massacre ?

Naviguant entre rêve et folie prophétique, Jack sombrera-t-il dans la folie ? Arrivera-t-il à sauver son âme ou notre monde est-il condamné ? Est-il le « messie » que les survivants voient en lui ? Et quelle est cette étrange créature qui le pourchasse ?

Scénarisé initialement par Mathieu Lauffray et Xavier Dorison pour le premier épisode puis Lauffray tout seul comme un grand pour le reste, on nous propose ici une aventure fantastique saupoudrée de mysticisme et d’une réflexion sur l’individualisme et l’égoïsme, sur un ton de plus en plus sombre en avançant dans l’histoire. Mais d’abord faisons le tour du propriétaire.

Mathieu Lauffray, c’est un gars bien dans ses chaussettes et qui sait dessiner, genre vieille école avec pinceau et tout le toutim. De ce fait, graphiquement c’est une grosse claque avec de grandes mises en scène, de grandes cases, une maitrise au niveau du trait et un vertige graphique de derrière les fagots. Évidemment, on notera tout de même un changement de style entre les premiers albums et le dernier vu le temps qui les sépare (9 ans pour rappel). Le tout est finement rehaussé par un jeu de couleurs, parfois palpitantes, parfois froides et sombres mais toujours adaptées au contexte (c’est à un certain Anthony Simon qu’il faut dire merci… merci Anthony).

L’histoire quant à elle est découpée en 4 volumes et est remplie de cliffhanger qui motivera la lecture et, ça fonctionne ! Le récit est bien construit et ne faiblit pas même si toutes les promesses du premier volume ne sont pas rencontrées au fil des épisodes. Le rythme est soutenu, sauf peut-être pour le 3e épisode, et l’on ne s’ennuie nullement même si personnellement j’ai trouvé que le final avait un petit gout de marijuana sous acide et aurait mérité un 5e tome afin de répondre à toutes les questions et incertitudes ; mais au moins nous avons ici un récit complet et l’on sent l’envie de l’auteur de conclure l’histoire.

Au final une bonne série dans sa globalité qui démarre à tout berzingue et qui vous emmènera dans un trip étrange, faisant le grand écart entre aventure et introspection métaphysique. Une série sympa qui manque un peu de souffle et qui malheureusement a souffert de sa « réputation ».

Infernum In Terra

Série : Prophet
Publié par wolfiz le 2014-10-01 08:58:49

http://lacasebd.overblog.com/2014/09/prophet4.html

Suite et fin de la série Prophet commencée il y a déjà 16 longues années (pfiou ça passe vite), cette saga était et est devenue par la force des choses une vraie légende et ce, par deux fois (ouais, rien que ça) ; doublement donc parce que déjà à l’époque c’était une vraie tuerie graphique ne ménageant pas le lecteur, mais surtout à cause du fait que la série a arboré depuis le 3e tome un super pins genre « Arlésienne de la BD », car ouais, il a fallu attendre genre 9 grosses années de gestation avant d’avoir sa suite et toutes les mauvaises langues s’en sont donné à cœur joie entre-temps.

La faute à qui ? À plein de petites mésaventures en passant par les problèmes financiers des Éditions Humanoïdes Associés, le rachat par Glénat de la série et l’agenda des auteurs eux-mêmes (et sûrement un peu la motivation vu les aléas du projet mais on va encore dire que je suis mauvaise langue).

Bref, ce qu’il faut surtout retenir à ce niveau acrobatique des choses c’est que le pari fou est finalement atteint (autant que le cerveau de l’auteur c’est peu dire) et ce grâce à Mathieu Lauffray, qui est par ailleurs l’accoucheur de la série Long John Silver que je vous conseille vivement parce que, l’air de rien, ce jeune puceau a du talent derrière ses 3 poils pubiens.

Mais « Prophet » c’est quoi ? C’est l’histoire de Jack Stanton, un archéologue chevronné, égocentrique, à l’ambition dévorante et surtout ayant un énorme besoin d’être reconnu par ses pairs… bref un gros con. Lors d’une expédition dans les chaines montagneuses de l’Himalaya, lui et son groupe d’explorateurs vont faire une découverte qui pourrait remettre en question l’origine de notre monde : des vestiges pharaoniques creusés à même la roche et datant d’un autre âge. Qui a bien pu le construire ? Dans quel but ?

Malgré la mise en garde de certains de ses confrères et le décès/ (la) disparition inopiné(e) de presque tous ceux de l’expédition, Jack ne sait résister à l’appel de l’argent et de la popularité et s’en va publier sa découverte. Il devient ainsi le chouchou de tout le gotha avec tout le succès que l’on imagine et son cortège de tsoin-tsoin et de bling-bling. Mais voilà … survient l’impossible ! Quand Jack était rentré dans le sanctuaire « que-tout-le-monde-lui-disait-touche-pas-cela-petit-con », Jack a déclenché quelque chose et ce qu’il croyait des vestiges abandonnés était en fait une balise vers « autre chose », un autre monde qui lui, ne va pas se gêner pour déferler sur le nôtre. S’ensuivront des villes dévastées, des créatures immenses et étranges, avec destruction et génocide compris. Bref, le chaos et l’enfer sur terre.

Jack semble être le seul immunisé à cette apocalypse et sous ses yeux il verra le monde changer, gangrené et condamné à être dévoré et disparaitre. Comment vivre ? Comment survivre en sachant qu’à cause de son ambition, Jack est la cause de tout ce massacre ?

Naviguant entre rêve et folie prophétique, Jack sombrera-t-il dans la folie ? Arrivera-t-il à sauver son âme ou notre monde est-il condamné ? Est-il le « messie » que les survivants voient en lui ? Et quelle est cette étrange créature qui le pourchasse ?

Scénarisé initialement par Mathieu Lauffray et Xavier Dorison pour le premier épisode puis Lauffray tout seul comme un grand pour le reste, on nous propose ici une aventure fantastique saupoudrée de mysticisme et d’une réflexion sur l’individualisme et l’égoïsme, sur un ton de plus en plus sombre en avançant dans l’histoire. Mais d’abord faisons le tour du propriétaire.

Mathieu Lauffray, c’est un gars bien dans ses chaussettes et qui sait dessiner, genre vieille école avec pinceau et tout le toutim. De ce fait, graphiquement c’est une grosse claque avec de grandes mises en scène, de grandes cases, une maitrise au niveau du trait et un vertige graphique de derrière les fagots. Évidemment, on notera tout de même un changement de style entre les premiers albums et le dernier vu le temps qui les sépare (9 ans pour rappel). Le tout est finement rehaussé par un jeu de couleurs, parfois palpitantes, parfois froides et sombres mais toujours adaptées au contexte (c’est à un certain Anthony Simon qu’il faut dire merci… merci Anthony).

L’histoire quant à elle est découpée en 4 volumes et est remplie de cliffhanger qui motivera la lecture et, ça fonctionne ! Le récit est bien construit et ne faiblit pas même si toutes les promesses du premier volume ne sont pas rencontrées au fil des épisodes. Le rythme est soutenu, sauf peut-être pour le 3e épisode, et l’on ne s’ennuie nullement même si personnellement j’ai trouvé que le final avait un petit gout de marijuana sous acide et aurait mérité un 5e tome afin de répondre à toutes les questions et incertitudes ; mais au moins nous avons ici un récit complet et l’on sent l’envie de l’auteur de conclure l’histoire.

Au final une bonne série dans sa globalité qui démarre à tout berzingue et qui vous emmènera dans un trip étrange, faisant le grand écart entre aventure et introspection métaphysique. Une série sympa qui manque un peu de souffle et qui malheureusement a souffert de sa « réputation ».

Pater Tenebrarum

Série : Prophet
Publié par wolfiz le 2014-10-01 08:58:32

http://lacasebd.overblog.com/2014/09/prophet4.html

Suite et fin de la série Prophet commencée il y a déjà 16 longues années (pfiou ça passe vite), cette saga était et est devenue par la force des choses une vraie légende et ce, par deux fois (ouais, rien que ça) ; doublement donc parce que déjà à l’époque c’était une vraie tuerie graphique ne ménageant pas le lecteur, mais surtout à cause du fait que la série a arboré depuis le 3e tome un super pins genre « Arlésienne de la BD », car ouais, il a fallu attendre genre 9 grosses années de gestation avant d’avoir sa suite et toutes les mauvaises langues s’en sont donné à cœur joie entre-temps.

La faute à qui ? À plein de petites mésaventures en passant par les problèmes financiers des Éditions Humanoïdes Associés, le rachat par Glénat de la série et l’agenda des auteurs eux-mêmes (et sûrement un peu la motivation vu les aléas du projet mais on va encore dire que je suis mauvaise langue).

Bref, ce qu’il faut surtout retenir à ce niveau acrobatique des choses c’est que le pari fou est finalement atteint (autant que le cerveau de l’auteur c’est peu dire) et ce grâce à Mathieu Lauffray, qui est par ailleurs l’accoucheur de la série Long John Silver que je vous conseille vivement parce que, l’air de rien, ce jeune puceau a du talent derrière ses 3 poils pubiens.

Mais « Prophet » c’est quoi ? C’est l’histoire de Jack Stanton, un archéologue chevronné, égocentrique, à l’ambition dévorante et surtout ayant un énorme besoin d’être reconnu par ses pairs… bref un gros con. Lors d’une expédition dans les chaines montagneuses de l’Himalaya, lui et son groupe d’explorateurs vont faire une découverte qui pourrait remettre en question l’origine de notre monde : des vestiges pharaoniques creusés à même la roche et datant d’un autre âge. Qui a bien pu le construire ? Dans quel but ?

Malgré la mise en garde de certains de ses confrères et le décès/ (la) disparition inopiné(e) de presque tous ceux de l’expédition, Jack ne sait résister à l’appel de l’argent et de la popularité et s’en va publier sa découverte. Il devient ainsi le chouchou de tout le gotha avec tout le succès que l’on imagine et son cortège de tsoin-tsoin et de bling-bling. Mais voilà … survient l’impossible ! Quand Jack était rentré dans le sanctuaire « que-tout-le-monde-lui-disait-touche-pas-cela-petit-con », Jack a déclenché quelque chose et ce qu’il croyait des vestiges abandonnés était en fait une balise vers « autre chose », un autre monde qui lui, ne va pas se gêner pour déferler sur le nôtre. S’ensuivront des villes dévastées, des créatures immenses et étranges, avec destruction et génocide compris. Bref, le chaos et l’enfer sur terre.

Jack semble être le seul immunisé à cette apocalypse et sous ses yeux il verra le monde changer, gangrené et condamné à être dévoré et disparaitre. Comment vivre ? Comment survivre en sachant qu’à cause de son ambition, Jack est la cause de tout ce massacre ?

Naviguant entre rêve et folie prophétique, Jack sombrera-t-il dans la folie ? Arrivera-t-il à sauver son âme ou notre monde est-il condamné ? Est-il le « messie » que les survivants voient en lui ? Et quelle est cette étrange créature qui le pourchasse ?

Scénarisé initialement par Mathieu Lauffray et Xavier Dorison pour le premier épisode puis Lauffray tout seul comme un grand pour le reste, on nous propose ici une aventure fantastique saupoudrée de mysticisme et d’une réflexion sur l’individualisme et l’égoïsme, sur un ton de plus en plus sombre en avançant dans l’histoire. Mais d’abord faisons le tour du propriétaire.

Mathieu Lauffray, c’est un gars bien dans ses chaussettes et qui sait dessiner, genre vieille école avec pinceau et tout le toutim. De ce fait, graphiquement c’est une grosse claque avec de grandes mises en scène, de grandes cases, une maitrise au niveau du trait et un vertige graphique de derrière les fagots. Évidemment, on notera tout de même un changement de style entre les premiers albums et le dernier vu le temps qui les sépare (9 ans pour rappel). Le tout est finement rehaussé par un jeu de couleurs, parfois palpitantes, parfois froides et sombres mais toujours adaptées au contexte (c’est à un certain Anthony Simon qu’il faut dire merci… merci Anthony).

L’histoire quant à elle est découpée en 4 volumes et est remplie de cliffhanger qui motivera la lecture et, ça fonctionne ! Le récit est bien construit et ne faiblit pas même si toutes les promesses du premier volume ne sont pas rencontrées au fil des épisodes. Le rythme est soutenu, sauf peut-être pour le 3e épisode, et l’on ne s’ennuie nullement même si personnellement j’ai trouvé que le final avait un petit gout de marijuana sous acide et aurait mérité un 5e tome afin de répondre à toutes les questions et incertitudes ; mais au moins nous avons ici un récit complet et l’on sent l’envie de l’auteur de conclure l’histoire.

Au final une bonne série dans sa globalité qui démarre à tout berzingue et qui vous emmènera dans un trip étrange, faisant le grand écart entre aventure et introspection métaphysique. Une série sympa qui manque un peu de souffle et qui malheureusement a souffert de sa « réputation ».

Ante Genesem

Série : Prophet
Publié par wolfiz le 2014-10-01 08:58:09

http://lacasebd.overblog.com/2014/09/prophet4.html

Suite et fin de la série Prophet commencée il y a déjà 16 longues années (pfiou ça passe vite), cette saga était et est devenue par la force des choses une vraie légende et ce, par deux fois (ouais, rien que ça) ; doublement donc parce que déjà à l’époque c’était une vraie tuerie graphique ne ménageant pas le lecteur, mais surtout à cause du fait que la série a arboré depuis le 3e tome un super pins genre « Arlésienne de la BD », car ouais, il a fallu attendre genre 9 grosses années de gestation avant d’avoir sa suite et toutes les mauvaises langues s’en sont donné à cœur joie entre-temps.

La faute à qui ? À plein de petites mésaventures en passant par les problèmes financiers des Éditions Humanoïdes Associés, le rachat par Glénat de la série et l’agenda des auteurs eux-mêmes (et sûrement un peu la motivation vu les aléas du projet mais on va encore dire que je suis mauvaise langue).

Bref, ce qu’il faut surtout retenir à ce niveau acrobatique des choses c’est que le pari fou est finalement atteint (autant que le cerveau de l’auteur c’est peu dire) et ce grâce à Mathieu Lauffray, qui est par ailleurs l’accoucheur de la série Long John Silver que je vous conseille vivement parce que, l’air de rien, ce jeune puceau a du talent derrière ses 3 poils pubiens.

Mais « Prophet » c’est quoi ? C’est l’histoire de Jack Stanton, un archéologue chevronné, égocentrique, à l’ambition dévorante et surtout ayant un énorme besoin d’être reconnu par ses pairs… bref un gros con. Lors d’une expédition dans les chaines montagneuses de l’Himalaya, lui et son groupe d’explorateurs vont faire une découverte qui pourrait remettre en question l’origine de notre monde : des vestiges pharaoniques creusés à même la roche et datant d’un autre âge. Qui a bien pu le construire ? Dans quel but ?

Malgré la mise en garde de certains de ses confrères et le décès/ (la) disparition inopiné(e) de presque tous ceux de l’expédition, Jack ne sait résister à l’appel de l’argent et de la popularité et s’en va publier sa découverte. Il devient ainsi le chouchou de tout le gotha avec tout le succès que l’on imagine et son cortège de tsoin-tsoin et de bling-bling. Mais voilà … survient l’impossible ! Quand Jack était rentré dans le sanctuaire « que-tout-le-monde-lui-disait-touche-pas-cela-petit-con », Jack a déclenché quelque chose et ce qu’il croyait des vestiges abandonnés était en fait une balise vers « autre chose », un autre monde qui lui, ne va pas se gêner pour déferler sur le nôtre. S’ensuivront des villes dévastées, des créatures immenses et étranges, avec destruction et génocide compris. Bref, le chaos et l’enfer sur terre.

Jack semble être le seul immunisé à cette apocalypse et sous ses yeux il verra le monde changer, gangrené et condamné à être dévoré et disparaitre. Comment vivre ? Comment survivre en sachant qu’à cause de son ambition, Jack est la cause de tout ce massacre ?

Naviguant entre rêve et folie prophétique, Jack sombrera-t-il dans la folie ? Arrivera-t-il à sauver son âme ou notre monde est-il condamné ? Est-il le « messie » que les survivants voient en lui ? Et quelle est cette étrange créature qui le pourchasse ?

Scénarisé initialement par Mathieu Lauffray et Xavier Dorison pour le premier épisode puis Lauffray tout seul comme un grand pour le reste, on nous propose ici une aventure fantastique saupoudrée de mysticisme et d’une réflexion sur l’individualisme et l’égoïsme, sur un ton de plus en plus sombre en avançant dans l’histoire. Mais d’abord faisons le tour du propriétaire.

Mathieu Lauffray, c’est un gars bien dans ses chaussettes et qui sait dessiner, genre vieille école avec pinceau et tout le toutim. De ce fait, graphiquement c’est une grosse claque avec de grandes mises en scène, de grandes cases, une maitrise au niveau du trait et un vertige graphique de derrière les fagots. Évidemment, on notera tout de même un changement de style entre les premiers albums et le dernier vu le temps qui les sépare (9 ans pour rappel). Le tout est finement rehaussé par un jeu de couleurs, parfois palpitantes, parfois froides et sombres mais toujours adaptées au contexte (c’est à un certain Anthony Simon qu’il faut dire merci… merci Anthony).

L’histoire quant à elle est découpée en 4 volumes et est remplie de cliffhanger qui motivera la lecture et, ça fonctionne ! Le récit est bien construit et ne faiblit pas même si toutes les promesses du premier volume ne sont pas rencontrées au fil des épisodes. Le rythme est soutenu, sauf peut-être pour le 3e épisode, et l’on ne s’ennuie nullement même si personnellement j’ai trouvé que le final avait un petit gout de marijuana sous acide et aurait mérité un 5e tome afin de répondre à toutes les questions et incertitudes ; mais au moins nous avons ici un récit complet et l’on sent l’envie de l’auteur de conclure l’histoire.

Au final une bonne série dans sa globalité qui démarre à tout berzingue et qui vous emmènera dans un trip étrange, faisant le grand écart entre aventure et introspection métaphysique. Une série sympa qui manque un peu de souffle et qui malheureusement a souffert de sa « réputation ».

Halcyon (TPB)

Série : Halcyon (2010)(V.O.)
Publié par wolfiz le 2014-08-04 14:21:55

http://lacasebd.overblog.com/2014/08/halcyon.html

Halcyon est une surprise super bien agréable en cette période estivale ; Suivez le guide :)
C’est en visionnant le film Watchmen que les auteurs (couple dans la vie) Marc Guggenheim et Tara Butters se demandent ce qu'il arrivera si la guerre n'existait plus du jour au lendemain, si le crime, le mal et tous ces attenant disparaissaient ... c'est sûr que ça ferai chelou mais c’est sur cette idée que né Halcyon.
Dans un future proche, le crème de la crème des supers héros se sont réunions sous le nom Halcyon , genre de Justice League mais en plus up-to-date, regroupant des êtres au super pouvoir menant une lutte sans relâche contre le crime et les super-criminels (bouh !) ; Sauf que dernièrement un phénomène inexplicable envahie la Terre et ces vivants … le crime diminue, la délinquance disparait et des questionnement vont se poser dans la tête de nos super-héros : Que vont’ ils devenir ? Que vont’ ils faire ? Vendeur a McDo du coin ? Surtout que le super-criminel Oculus , genre le super méchant méchant, rend lui aussi les armes et remet son tablier à la justice. Le monde est-il devenu fou où est-ce un miracle ?
Même si tous cela semble « affreusement » bizarre, les hommes et nos héros vont accepter cet état de fait miraculeux, sauf Sabre, héros urbain, justicier, psychopathes à ces heures, qui décide d’enquêter à tambour battant sur l'origine de ce miracle … et si ce n’en n’étais pas un miracle mais que ce dernier hourdait (du verbe hourder) un quelque chose de pas honnête genre sinueux et machiavélique ?
Sous la plume de Guggenheim et Butters voici une intrigue complexe qui explore le côté relationnel entre les personnages et qui verra ces derniers affronter les fantômes. Un scénario bien construit mélangeant une histoire prenante avec de l’introspection sur la psyché des super-héros (des tarés en fait), de la super-baston (évidemment) surtout que c’est Mark Englert, dessinateur de la série zombie Revival , qui mène la truelle avec aisance et nous balance un dessin épuré et originale en phase avec cette intrigue.
Du coup, on se retrouve avec une aventure intelligente et des plus surprenantes qui vous empêchera de lâcher le bouquin avant d'arriver à sa conclusion. Un récit qui plaira aux amoureux d’histoire un peu moins main-Stream genre ce que nous pondent Batman, Superman, Spiderman et tous ce qui se termine en man.
Petit kwak, c’est disponible en VO chez Comics (pour la VO) et en espagnol chez Planeta DeAgostini mais pas de version frenchies en vue mais ce n’est pas ce genre de détails qui va vous faire peur hein ! ;) 132 pages de bonne bd cela ne se refuse pas.
Vous cherchez une histoire dynamique, si vous aimez les histoires bien chiadées, complexe, hors normes, qui malmènera les standards usuels des comics américains et avec une histoire qu'on n’a pas relue 30000 fois ? … Halcyon

Steampunk : de vapeur et d'acier

Série : Steampunk : de vapeur et d'acier
Publié par wolfiz le 2014-07-13 18:53:12

http://lacasebd.overblog.com/2014/06/steampunk.html

Aujourd’hui on sort des sentiers battus puisque je vais vous parler d’un livre voguant dans une autre dimension que celle de la bande dessinée, on va parler d’une de ses parentes : le livre illustré. Oui je vous vois venir avec vos charentaises cloutées pointure 64 et vos regards menaçants mais ce n’est pas un livre pour les tout petits, genre « Martine se fait tatouer le fessier » ou « Dora s’est encore perdue » (la conne), c’est un poil un peu plus « adulte ».

Alors vous pouvez sortir de votre caisson de cryogénisation et sortir vos montres à gousset et soyez les bienvenus dans l’univers de Steampunk, un livre rétro-futuriste (ou futuriste-rétro) édité par les Éditions LeClers.

Le bouquin en lui-même est une petite beauté des plus classes avec sa couverture en dur et qui nous propose pas moins d’une bonne centaine de pages (120 en fait) sur un papier des plus « glossy ». Évidemment, l’objet est beau, super classe mais est-ce que son contenu en vaut la peine ?

Ouech, bonne question que v’là. Histoire de faire mon oncle Paul : le Steampunk, kesako ?

Avant toute chose, le steampunk c’est une vision poétique, néoromantique et industrielle de l’évolution du temps à partir d’une altération temporelle. C’est exactement ça la thématique du steampunk, une autre vision de l’histoire vue d’une d’autre époque (comme ça, brut de coffre).

C’est un vrai mouvement esthétique (ahh cosplay quand tu nous tiens) et littéraire mélangeant paradoxe et uchronie ; certains vous sortiront des pamphlets pompeux genre qu’il prend ses racines aux alentours du XIXe siècle, époque charnière qui aurait au détour d’un évènement, bifurqué de la ligne temporelle que l’on connait (style Retour vers le Futur) ; d’autres viendront avec des explications alambiquées tournant autour d’une altération historique basée sur l’usage des machines à vapeur…

Comme je suis pour la paix des ménages, on va dire que la vérité est entre les deux ; mais ce dont je suis sûr, c’est que la terminologie et la mode steampunk sont vraiment apparues dans les années eighties, époque où la SF manquait cruellement de souffle et peinait à se renouveler. Pour rester simple, pour nous néophytes que nous sommes, c’est du révisionnisme (ouais m’dame) et qui plus est, très tendance à l’heure actuelle et dont les pères fondateurs n’ont pour inspiration que Jules Verne et H.G. Wells ou Léonard de Vinci, rien que ça.

Ce recueil mené par Xavier Mauméjean (à la craie) et Didier Graffet (au silex) nous offre ici un panorama complet du genre en revisitant, sous forme d’un journal de bord illustré, plusieurs évènements vus sous le prisme de l’anachronisme.

Mêlant subtilement mystère, aventure et humour, chaque récit proposé par le livre deviendra presque une expérience shamanique qui vous emportera aussi bien dans des moments passés que futurs ; le tout divinement illustré par des dessins d’ambiance réalisés par Dider Graffet. Du coup, on se retrouve dans une multitude de petites histoires faisant la part belle à l’étrange.

Les textes quant à eux sont courts, rédigés avec brio du style très « chronique de l’étrange » et feront évidemment référence à une pléiade d’évènements historiques ou imaginaires, en passant des 20.000 lieues sous les mers de l’ami Jules, Frankenstein, la découverte des Amériques, des revisites de mégapoles, un Titanic insubmersible, un Tesla qui pétrifie une ville suite à une expérience ratée etc. Bref il y en a pour tous les gouts.

Graphiquement, les dessins sont superbes et collent à merveille à chaque anecdote, ce qui est un vrai régal pour les yeux.

Paradoxe, anachronisme, dystopie, la sensibilité du lecteur n’aura que l’embarras du choix en découvrant toutes ces altérations historiques richement illustrées.

Voilà donc un condensé assez trapu, difficilement lisible avouons-le d’un seul coup mais à savourer en épisodes, entre deux prises de tête ou quand vous le sentez tout en sachant qu’on peut entamer le livre à partir de n’importe quelle page.

C’est passionnant, audacieux, intriguant, intéressant et est une véritable invitation à l’imagination. Clairement un must-have pour tout féru de cet univers étrange, de SF, des voyageurs de l’étrange, ou tout simplement d’amoureux de beaux livres.

Alors faites comme moi, laissez-vous emporter et sortez toutes voiles dehors pour de nouvelles aventures. Du pur bonheur !

Débordée, moi ? plus jamais !

Série : Mes psycho BD
Publié par wolfiz le 2014-07-07 09:38:54

http://lacasebd.overblog.com/2014/07/debordee-moi-plus-jamais-pauline-perrolet-pacotine.html

(NDM : Mes Psychos BD Tome 1 , une série à l'impression très domestique éditée par Jungle en format 48 pages.)

Bien que légèrement divertissante,n'attendez pas de cette BD qu'elle vous offre des solutions magiques quant à l'organisation... Aucune révélation surprenante ici,mais une somme de "conseils" qui ne sont autres que du bon sens en fin de compte (NDM : oui mais c'est bien de s'en rappeler) ... Bref,un peu léger à mon goût.

Tiens et si jamais en suivant ce petit lien vous pourrez lire toutes les autres critiques de Jiji : http://livrecommelair.blogspot.be/2014/07/debordeemoiplus-jamais-pauline.html

Coup d'envoi

Série : Louca
Publié par wolfiz le 2014-07-01 11:20:03

http://lacasebd.overblog.com/2014/07/louca-coup-d-envoi.html

Qu’est ce qui intéresse un garçon ado de nos jours ? Le sport, les filles, faire la fête et ses amis. Bien échu pour notre héros du jour puisqu’il n’excelle (de cheval) dans aucun de ces domaines.

Mesdames et messieurs, welcome en plein drame prépubère !

Louca, notre protagoniste principal, est un ado comme tous les autres ; déjà il n’est pas dans la moyenne standard (quoique, mais là c’est mon côté grincheux qui parle), il est spécialement paresseux en classe avec une tendance vers le cancre professionnel, en foot ses joyeuses prouesses sonnent plus la maladresse qu’autre chose, et quant au côté relationnel (comprendre les filles) c’est le désert Tchernobyl total tellement il est gauche… Tel un pèlerin en quête du Graal, Louca se cherche et se pose des tonnes de questions plus échevelées les unes que les autres et pour faire bref, il a un paquet de soucis. Et que celui qui n’a jamais vécu cela meurt dans d’atroces souffrances, les autres vous pouvez lever votre doigt (le doigt j’ai dit ! Manu tu sors !).

Pourtant Louca aimerait bien s’affirmer, réussir à jouer comme un pro au foot, ramener de bonnes notes et surtout attirer le regard de la jolie Julie. Mais là, tout de suite, il y a vachement plus urgent comme genre réussir cette foutue interro qui est prévue dans quelques heures… Quoi de mieux dés lors que de s’enfermer au sein de l’école pour y vagabonder après les heures afin de chercher les copies d’examen (pas con hein !) ? Et là, quelque chose de fou va arriver en croisant au détour d’un couloir le jeune et talentueux Nathan. Le mot « croiser » est assez mal choisi en fait, j’aurais plutôt dû dire « apparaitre » genre comme la Vierge Marie ou la bite à Manu vous voyez (voir plus haut pour ceux qui suivent) ? Parce que Nathan, en plus d’être un Adonis et un footballeur spécialement doué, c’est aussi un revenant catégorie fantôme-mort mais sans la chemise délavée (rien que ça).

Nathan comprendra vite que Louca est le seul capable de le voir et l’entendre, et pour un mec mort c’est hard de rester ignoré de tous. Du coup un copain, ça ne se refuse pas.

Content de cette nouvelle amitié et passé le coup de la crise cardiaque (aaaaaah, un fantôme !), Nathan décidera de le coacher afin qu’il puisse devenir un poil meilleur au foot et emballer la petite Julie au passage. Parce que soyons francs, il a encore besoin de quelques heures d’entrainement avant de taquiner Ribéry (aka « Je pense qu’on espère qu’on va gagner »).

Premier épisode d’une série actuellement en cours (3 épisodes publiés), Bruno Dequier nous offre ici pour son premier album une belle et rafraichissante surprise sur le thème du ado-movie au sein d’un collège.

Editée chez Dupuis, cette bd pur jus d’ado pose les bonnes questions avec un style de dessin très Disney-ien, voire assez proche de l’animation ce qui n’est pas étonnant vu que Bruno (tu permets que j’utilise ton prénom ?) a travaillé dans le domaine (Le Lorax, Moi Moche et Méchant 2, etc. pour n’en citer que certains).

Visuellement c’est assez épuré, avec des visages très animés et expressifs, des découpes d’images dynamiques et bien rythmées, des situations et un scénario qui feront sourire ; les personnages sont assez attachants avec notamment un petit coup de cœur personnel pour son petit frère Antin qui idolâtre son grand frère alors que ce dernier simule la vérité.

On pourra faire rapidement le parallèle avec le manga « Olive et Tom » qui tourne essentiellement autour du Foot et du dépassement de soi-même mais ce serait une erreur vu que le scénario est plus touffu et le thème du foot n’est ici qu’un des éléments reliant les différentes pièces du puzzle entre les personnages.

Au final, une bande dessinée qui n’a pas plus d’ambition que de tenir le lecteur en haleine et qui remplit, ma foi, son but. Si vous êtes jeune d’esprit, un peu fou fou, pas trop élitiste et cherchez une histoire sympa pour tout public (même les non-footeux)… Go Go Go !

Sur ce, je prends fissa un petit cachet et un pack de six et on se revoit à la prochaine critique ? Tchussss

Ps : M’étonnerait pas qu’un de ces quatre on retrouve une version animée de la bande-dessinée.

1917 : Le soldat inconnu

Série : L'Homme de l'année
Publié par wolfiz le 2014-05-15 13:31:24

http://lacasebd.overblog.com/2014/05/1917-le-soldat-inconnu.html

Calme. Tout est calme et serein sauf que non ! Sérieusement, il faut arrêter avec les bonnes séries TV à regarder. Il y a tellement d’épisodes que je n’ai même plus le temps d’écrire une petite bafouille afin d’agrémenter ma culture littéraire de simple profane que je suis. Que ce soit The Follow (macabre), Revenge (Dallas), Vampire Diaries (Sans gland), TBBT (humour), Walking Dead (mortel) et tant d’autres… C’est dingue comme c’est une pompe à temps incroyable… et ça me gonfle de perdre du temps (et pourtant je connais des moyens plus agréables pour me les gonfler).

Mais vous me connaissez, j’ai toujours un poumon sur ma main et histoire de faire simple, court et circoncis, on reprend rapidement nos bonnes habitudes, on enfile un joli maillot couleur « kaki-treillis » et on se jette à l’eau avec « L’homme de L’année : Le Soldat Inconnu », une collection éditée chez Delcourt.

Soit dit en passant et avant de plonger sur le sujet, ce premier opus intitulé « 1917 » est un one-shot , une histoire complète donc, faisant partie d’une collection mettant en avant des moments de l’Histoire dans lesquels des Hommes ont réussi, par leur présence ou leurs actes, à marquer ces instants oubliés. Évidemment, avec une date pareille, ça veut aussi dire aussi qu’on va causer sérieux puisque l’on va parler de la première guerre mondiale, époque où l’on se torchait encore le cul avec des feuilles de salade et des ronces ; et je vous garantis, ce n’est pas agréable du tout.

L’histoire repose sur la vie diamétralement opposée de deux hommes qui, par le truchement d’épreuves, vont vivre ensemble la première guerre mondiale. Tout commence en 1910, dans un village en Côte d’Ivoire, où Boubacar N’Dore, jeune Africain, exploité et travaillant dans une plantation de cacao, va être recruté par un colon blanc du nom de Joseph, et ce afin de devenir un soldat. Malheureusement pour nos deux amis, la guerre en Europe les rattrape et ils sont tous appelés au front pour combattre l’armée allemande, en passant par l’Afrique et ce jusqu’aux terres boueuses de Verdun. Nos deux lascars, à travers des moments forts, des questionnements et des combats aveugles au fin fond des tranchées, vont rapidement voir le lien « maitre-esclave » les unissant, se transformer petit à petit pour devenir bien plus que de simples compagnons d’armes, au péril de leur vie.

Une bd qui prône un cinglant hommage à l’amitié et à tous ces hommes et femmes qui ont combattu pour un idéal qui n’est parfois pas le leur ; s’ensuivra évidemment une réflexion morale sur la guerre, le racisme latent, une page d’histoire sur les tirailleurs africains, etc. Mais là n’est pas forcément le sujet de la critique et je m’abstiendrai de m’étaler comme un étron sur le sujet vu que primo, ça pue ; et deuzio cela risque d’être hors-sujet et subjectif.

Pour ce premier opus, c’est Duval et Jean-Pierre Pecau (pas l’animateur télé) qui sont de corvée de patates, avec à la gâchette un certain Mr Fab ; ce dernier faisant un boulot graphique et esthétique en adéquation avec l’histoire grâce notamment à un découpage et un dessin classique, parfois crayonné, avec des couleurs soignées, sombres et parfois chaudasses contrastant avec la noirceur de la situation.

J’avoue pourtant qu’à la base ce genre d’histoire ce n’est pas trop ma came. Parce que déjà je l’avais reçu pour Nouvel An (quand je vous dis que j’ai du retard dans mes lectures) et surtout après avoir vu les trois premières pages de la bd ; mais l’histoire change radicalement dès la 4ème planche et nous emmène directement dans une autre vision des choses.

C’est fichtrement bien dessiné donc même si assez classique dans l’approche, et c’est surtout accompagné d’un scénario solide et une narration impeccable sur un contexte historique bien réel. L’émotion est au rendez-vous et ce drame transpire le vécu au quotidien. Petite cerise sur le gâteau : une fin brutale, tragique… et ironique.

Pour finir, voilà donc un premier volume surprenant, nous rappelant la dureté de l’époque et remettant en abîme là où nous en sommes aujourd’hui. Je ne sais pas vous dire si les autres numéros de la collection sont de la même qualité ou du même gabarit mais celui-ci est plus que recommandable (on me souffle aux tympans que c’est le meilleur de la série).

Pour le reste, faites comme moi, emboitez le pas sur cet épisode car c’est du bon. Sur ce, on me salue ! Rompez !

Ps : Me ferais bien un cacao chaud sur le coup, il fait frisquet non ?

Le building

Série : Le building
Publié par wolfiz le 2014-04-14 12:19:54

http://lacasebd.overblog.com/2014/04/the-building-will-eisner.html

Hello les amis,

Aujourd’hui j’ai l’esprit léger et le pas guilleret, un peu comme la floraison des cerisiers au Japon, car j’ai déterré pour vous un auteur figure de proue d’un renouveau bd aux US, j’ai nommé Will Eisner (ouais, rien que ça !).

Ne prenant que mon courage à deux mains je suis parti tirer les vers du nez de mon libraire, ce qui n’était pas une mince affaire vu son rhume, et j’ai déniché un « pas si vieux que cela » (1987) bouquin portant le nom de « Building ».

Pour la petite anecdote, Will Eisner est un gars genre bien mort (1917-2005) mais qui est devenu avec les années un pilier de l’art visuel de la BD américaine grâce notamment à une inventivité graphique en avance sur son temps, un style narratif unique et une vision des choses différente des us et coutumes de l’époque ; du coup il a été une inspiration pour pas mal d’auteurs underground et estampillé « bête de guerre » dans son genre. Il a même défini le concept du « roman graphique » tel qu’on le connait aujourd’hui c’est-à-dire des histoires bd sérieuses et pas forcément chiantes. Alors oui, aujourd’hui c’est presque du petit lait mais à l’époque les comics et bd avaient une connotation infantile et ça faisait un peu rétrograde quand un adulte un poil sérieux en lisait une (pointage du doigt, bonnet d’âne, ricanement, plumes et goudron, etc.). Bref, un auteur des plus célèbres outre-Atlantique à tel point que l’Oscar de la bande dessinée porte son nom.

On ne va pas se repasser tout son curriculum en vue mais si l’on doit retenir quelques œuvres notables du gaillard, je ne citerais que The Spirit, A contract with God, Fagin le Juif, The building et j’en passe.

The Building va nous téléporter à une époque où la longueur des jupes commençait à rétrécir et les pantalons à pinces étaient toujours à la mode ; nous voilà en plein sixties ! Quatre personnages complètement atypiques vont nous faire découvrir la vie d’un immeuble new-yorkais : un violoncelliste passionné, une femme infidèle éprise d’un poète, un homme aigri par l’argent ainsi qu’une personne ayant eu un traumatisme et qui s’est donné pour mission d’aider les enfants, voilà pour nos guides attitrés. Tous vont partager une histoire, leurs histoires ; parfois triste, mélancolique et avec des sursauts de joies ayant pour lieu commun : l’immeuble (The Building en VO) ; cet immeuble qui est justement l’élément central, et qui sera le témoin de cette tranche de vie, du temps qui passe et des liens entre les hommes. Un immeuble peut-il avoir une âme ?

Vous l’aurez compris, ici on ne cogne pas, pas de communistes en mal de destructions massives ni de terroristes palestino-indiens, et encore moins de tripes virevoltantes ne vous laissant pas le temps de faire marcher vos neurones. Au contraire, décapsulez une boisson gazeuse, respirez un bon coup et mettez-vous plutôt à l’aise sous la couette.

Visuellement c’est beau, sobre, agréable à lire et est un vrai plaisir à regarder avec sa mise en page hors-norme remplie d’audace graphique et au dessin épuré ; chaque planche est émouvante et emplie d’émotions et vous plongera dans le gris de l’existence comme un bon coup de pelle projetant du mortier dans les dents (désolé, c’est mon côté maçon qui ressort). Mitonné de second degré et d’un double niveau de lecture, vous verrez au fil de la lecture les cases s’effacer pour donner vie à cette histoire au thème humaniste et qui étudie le comportement humain et social sans pour autant porter un quelconque jugement, ni être moralisateur.

Non content d’être un excellent album se suffisant à lui-même, celui-ci fait partie d’une trilogie (The building est en fait le tome 2), et est composé de 80 pages nous montrant un instantané de la vie raconté avec une finesse poétique assez rare, à tel point qu’on le termine sans s’en apercevoir. Bref, c’est une lecture un poil étrange, qui sort des sentiers battus et qui est rafraichissante.

Au final, voici une œuvre intemporelle, originale et même novatrice vis-à-vis de tout ce qui sort actuellement et qui se résume trop souvent à un gros méchant, un complot et des boy-scouts qui sauvent la princesse à coup de semelle cloutée pointure 44. Alors, pardonnez mon hardiesse, somme toute pas subtile du tout, de vous suggérer la lecture de cette bd sous peine de passer à côté de quelque chose.

Si vous aimez les bonnes et belles BD avec une histoire intelligente qui vous ouvrira l’esprit, celle-ci est clairement pour vous !

L'immeuble

Série : New York trilogie
Publié par wolfiz le 2014-04-14 12:19:00

http://lacasebd.overblog.com/2014/04/the-building-will-eisner.html

Hello les amis,

Aujourd’hui j’ai l’esprit léger et le pas guilleret, un peu comme la floraison des cerisiers au Japon, car j’ai déterré pour vous un auteur figure de proue d’un renouveau bd aux US, j’ai nommé Will Eisner (ouais, rien que ça !).

Ne prenant que mon courage à deux mains je suis parti tirer les vers du nez de mon libraire, ce qui n’était pas une mince affaire vu son rhume, et j’ai déniché un « pas si vieux que cela » (1987) bouquin portant le nom de « Building ».

Pour la petite anecdote, Will Eisner est un gars genre bien mort (1917-2005) mais qui est devenu avec les années un pilier de l’art visuel de la BD américaine grâce notamment à une inventivité graphique en avance sur son temps, un style narratif unique et une vision des choses différente des us et coutumes de l’époque ; du coup il a été une inspiration pour pas mal d’auteurs underground et estampillé « bête de guerre » dans son genre. Il a même défini le concept du « roman graphique » tel qu’on le connait aujourd’hui c’est-à-dire des histoires bd sérieuses et pas forcément chiantes. Alors oui, aujourd’hui c’est presque du petit lait mais à l’époque les comics et bd avaient une connotation infantile et ça faisait un peu rétrograde quand un adulte un poil sérieux en lisait une (pointage du doigt, bonnet d’âne, ricanement, plumes et goudron, etc.). Bref, un auteur des plus célèbres outre-Atlantique à tel point que l’Oscar de la bande dessinée porte son nom.

On ne va pas se repasser tout son curriculum en vue mais si l’on doit retenir quelques œuvres notables du gaillard, je ne citerais que The Spirit, A contract with God, Fagin le Juif, The building et j’en passe.

The Building va nous téléporter à une époque où la longueur des jupes commençait à rétrécir et les pantalons à pinces étaient toujours à la mode ; nous voilà en plein sixties ! Quatre personnages complètement atypiques vont nous faire découvrir la vie d’un immeuble new-yorkais : un violoncelliste passionné, une femme infidèle éprise d’un poète, un homme aigri par l’argent ainsi qu’une personne ayant eu un traumatisme et qui s’est donné pour mission d’aider les enfants, voilà pour nos guides attitrés. Tous vont partager une histoire, leurs histoires ; parfois triste, mélancolique et avec des sursauts de joies ayant pour lieu commun : l’immeuble (The Building en VO) ; cet immeuble qui est justement l’élément central, et qui sera le témoin de cette tranche de vie, du temps qui passe et des liens entre les hommes. Un immeuble peut-il avoir une âme ?

Vous l’aurez compris, ici on ne cogne pas, pas de communistes en mal de destructions massives ni de terroristes palestino-indiens, et encore moins de tripes virevoltantes ne vous laissant pas le temps de faire marcher vos neurones. Au contraire, décapsulez une boisson gazeuse, respirez un bon coup et mettez-vous plutôt à l’aise sous la couette.

Visuellement c’est beau, sobre, agréable à lire et est un vrai plaisir à regarder avec sa mise en page hors-norme remplie d’audace graphique et au dessin épuré ; chaque planche est émouvante et emplie d’émotions et vous plongera dans le gris de l’existence comme un bon coup de pelle projetant du mortier dans les dents (désolé, c’est mon côté maçon qui ressort). Mitonné de second degré et d’un double niveau de lecture, vous verrez au fil de la lecture les cases s’effacer pour donner vie à cette histoire au thème humaniste et qui étudie le comportement humain et social sans pour autant porter un quelconque jugement, ni être moralisateur.

Non content d’être un excellent album se suffisant à lui-même, celui-ci fait partie d’une trilogie (The building est en fait le tome 2), et est composé de 80 pages nous montrant un instantané de la vie raconté avec une finesse poétique assez rare, à tel point qu’on le termine sans s’en apercevoir. Bref, c’est une lecture un poil étrange, qui sort des sentiers battus et qui est rafraichissante.

Au final, voici une œuvre intemporelle, originale et même novatrice vis-à-vis de tout ce qui sort actuellement et qui se résume trop souvent à un gros méchant, un complot et des boy-scouts qui sauvent la princesse à coup de semelle cloutée pointure 44. Alors, pardonnez mon hardiesse, somme toute pas subtile du tout, de vous suggérer la lecture de cette bd sous peine de passer à côté de quelque chose.

Si vous aimez les bonnes et belles BD avec une histoire intelligente qui vous ouvrira l’esprit, celle-ci est clairement pour vous !

Secrets de famille - TL

Série : Hellboy en enfer
Publié par wolfiz le 2014-03-27 12:41:13

http://lacasebd.overblog.com/2014/03/hellboy-in-hell-n-b.html

Salut les lecteurs et haut les cœurs. Alors ça biche ? Tenez-vous bien et sortez la bouteille de Champomy car on va s’intéresser à une BD qui déglingue sa race au canif, on va parler d’une série qui aura pour thème : douleurs, larmes, philosophie et baston (je vous avais bien dit de vous accrocher) ; bienvenue dans l’univers d’Hellboy.

Hellboy c’est une histoire éponyme sortie il y a belle lurette et qui va justement fêter son 20ème anniversaire en juin 2014. Comme tout merchandising qui se respecte, c’est à coup de promotion et pubs diverses que l’on va en bouffer ; l’on démarre les hostilités en force par les Éditions Delcourt et sa sortie collector-noir-et-blanc-paillette de Hellboy In Hell (en anglais dans le texte).

Ouais mais avant toute chose, qui est Hellboy ? Parce que tout le monde ne connait pas forcément.

Hellboy, pour les deux du fond qui ne suivent pas, c’est un démon. À la base, il a été invoqué par les nazis durant la seconde guerre mondiale histoire de leur donner un petit coup de pouce. Manque de bol, ça foire grave et ce dernier est sauvé in extremis pas une bande de militaires-archéologues-ricains genre X-File. Du coup ils sauvent Hellboy, bottent le cul aux nazis et s’en retournent aux States afin d’éduquer comme il se doit le démon, lui inculquer les bonne valeurs de l’oncle Sam et l’intégrer dans leur département paramilitaire en charge de, je vous le donne en mille, investiguer et nettoyer tout ce qui est paranormal. Voilà bien un prétexte fallacieux pour nous emmener évidemment visiter tous les contes et légendes, mystères, et anachronismes de l’Histoire.

Tout va passer à la moulinette dans le cerveau de l’auteur Mike Mignola surtout que c’est son bébé , son œuvre maitresse , qu’il a quasiment piloté tous les scénarios de la série et en a illustré une bonne moitié. Bref vous l’avez compris, c’est tout un univers onirique qui a été créé et c’est très bien ! Ça c’est pour la partie préambule de la série, ici on parle de l’édition Collector. Alors de quoi ça cause bon sang ? ( Et la je vous répondrai Woozzzaaaahh !!! )

Dans ce nouvel opus qui a commencé en 2013, Hellboy, histoire de sauver l’humanité et promouvoir la démocratisation du poulet grillé (nan je déconne), affronte un Dragon dans un combat titanesque qui ferait repousser les cheveux sur le crâne de n’importe quel chauve brûlé au 30ème degré ; du coup il se prend une rouste du tonnerre qui l’envoie fissa en Enfer (bouh) manger les spaghettis par les racines. Et justement l’Enfer c’est surtout pour lui un retour aux sources, à ses origines puisque c’est là que son père est mort, là où il a été créé et là aussi où Hellboy a bafoué sa destinée préinscrite parce que c’est un gros facho-rebelle « qu’on lui dit pas ce qu’il doit faire ».

Au premier coup d’œil, on comprend rapidement que l’on n’est pas à Disneyland, que l’Enfer ce n’est pas celui de Dante, que son père était un gangsta (gangster ?) démoniaque et qu’on risque de se faire pincer les tétons, bouffer du chien et j’en passe… Bref rien à voir avec vos fantasmes S&M et l’iconographie du genre. Mais l’Enfer c’est aussi un monde qui manque cruellement d’un roi car son Lucifer de père est mort et le trône est vide. Hellboy voyagera du coup vers le Pandémonium où sa destinée semble inexorablement le conduire et où de nouveaux dangers et aventures l’attendent. Peut-on échapper à un si lourd fardeau ? Quelle est vraiment sa destinée ? Et qui sont ces créatures qui veulent tellement l’aider ?

Voilà donc une édition bien Collector comme il faut qui mettra au garde-à-vous tous les fans de la saga. Une saga très attendue et qui signe notamment le retour de Mike Mignola au scénario mais aussi aux dessins puisqu'il déléguait pas mal cette partie à d’autres auteurs depuis un certain nombre d’années. Du coup le retour de son style graphique est un vent de fraîcheur pour tous ses fans, un trait justement très peu académique qui, en quelques lignes, arrive à créer par de subtils jeux d’ombres une ambiance du diable qui n’est là que pour supporter une histoire bien tortueuse.

Graphiquement épurée, techniquement et esthétiquement très beau, on reconnait le style si caractéristique de l’auteur. L’histoire est, ma foi, assez intéressante car on se plonge, comme à l’accoutumée et au-delà de la baston basique du « je vais t’exploser » , de plus en plus loin dans la psychologie complexe de cet anti-héros en ouvrant des portes et des questionnements philosophiques voire même religieux, le tout teinté d’obscurantisme et de gothisme.

On admire la mise en scène et la narration imposées par l’auteur, et les méchants vont comme d’habitude voir leurs plans chier dans la colle. L’histoire, elle, est très bien montée (oui je sais, merci) même si parfois un peu trop confuse pour le lecteur néophyte mais là j’y reviendrai.

Le tout est un beau bouquin cartonné d’une bonne centaine de pages qui couvre les 4 premiers épisodes de ce cycle déjà paru aux US (en fait, le 4e venant à peine de sortir là-bas et le 5e est prévu pour mai 2014). Petit bonus à la fin du bouquin : les couvertures non pas des 4 mais des 5 numéros de la série (ouais, même celui qui n’est pas encore imprimé).

Moi, avec mon œil critique, j’ai apprécié moyennement ce sympathique objet car le manque de couleurs m’a clairement gêné. Je trouve justement que les jeux de couleurs donnent une dimension supplémentaire et complémentaire à l’histoire, chose que la version monochrome n’a pas, et ce, même servie avec des Chipitos.

En plus c’est destiné à ceux qui connaissent bien l’histoire vu les références, flashbacks et ce genre de trucs… Bref faut pas commencer par celui-là.

Pour résumer, cet objet sera indubitablement à cataloguer pour les collectionneurs, fans et les puristes. Et pour toi, ami et commun des mortels, sache que cette série est excellente mais attends d'abord la version couleur, c’est vachement mieux.

ps : Pour résumer, et pour vous montrer la densité du machin et le succès de celui-ci, j’ai mis ci-dessous une photo pour savoir comment lire les BD de cet univers, si ma foi vous décidez de vous y lancer… Mais vous savez déjà quoi faire.

 Suivant