Collection de Hectorvadair


Les avis de lecture de Hectorvadair

Golden west

Série : Golden west
Publié par Hectorvadair le 2024-01-02 20:47:05

La course se terminait, l'indien perdu son challenge et fut renvoyé. Celui qui l'observait des tribunes vint le voir dans l'écurie où il se changeait. Tous deux les cheveux courts, le premier ne reconnu d'abord pas le second lorsqu'il l'appela "Ta-nah" ! Les deux avaient été guerriers lors de batailles auprès de Geronimo et s'étaient insérés dans le monde des blancs. (...)
C'est dans ces termes là en moi et avec une réelle émotion que je referme ce très grand album de Christian Rossi, dédié à la vie et à la résistance du peuple Apache. Grand album par la taille : 44 x 25cm et 174 pages, mais surtout par sa narration solide et majestueusement menée, avec rigueur et passion, auréolée de planches et cases magnifiques, telles que l'auteur nous en a habitué depuis déjà longtemps. Le Geronimo de Christian Rossi, dans les traits, rappelle beaucoup celui de Jean Giraud, dernière époque Blueberry, mais il n'est pas le seul Apache à habiter ce récit inédit, mettant davantage en avant Woan, guerrier solitaire banni en introduction et dont le souvenir sert de voix off tout du long. "Ouest doré", à l'image de cette lumière brûlante envahissant le désert et les sierras de l'Arizona, superbement rendus dans les détails et les couleurs, mais aussi à celle de la fièvre jaune qui a précipité le déracinement de ces tribus autochtones. De l'or, c'est bien de cela dont il s'agit, avec ce grand album maitrisé de bout en bout.
Historique, passionnant, juste, sauvage, violent, émouvant. Précieux donc.

L'Iris blanc

Série : Astérix - Une aventure d'Astérix le Gaulois (série principale)
Publié par Hectorvadair le 2023-11-18 17:34:33

De tous les albums d'Astérix, celui-ci n'est sans doute pas le moins bon, mais c'est loin d'être non plus le meilleur. S'il avait suffit que le nouveau scénariste talentueux par ailleurs s’attelle aux deux personnages les plus emblématiques de la bande dessinée française pour que la série connaisse un chef d’œuvre, cela aurait été tellement facile...
Ce que j'attendais au minimum de Fabcaro sur cet album c'était qu'il me fasse rire.
or.. je n'ai pas ri. Jamais. j'ai même trouvé ce nouveau personnage principalde Vicevertux assez méprisant (c'était voulu), mais rien n'a amené un déséquilibre franc en comparaison. Et on revit la traversée de la Gaule comme auparavant, et on revisite certains autres albums.. Peut-être juste le fait d'utiliser Assurancetourix au départ comme moyen de discorde/esprit d'équipe était bien venu... (mais vite oublié) Je suis donc déçu. Bof bof bof...

L'affaire Chaland

Série : L'affaire Chaland
Publié par Hectorvadair le 2023-10-31 17:24:28

Sixième épisode d'une série désormais bien installée dans le paysage bédéphile francophone, cette « affaire » était attendue avec impatience par les amateurs. Pensez : un chapitre évoquant Yves Chaland ! On avait déjà eu droit à un faux Hergé… mais là, seulement trois ans après le collectionneur (on avait dû attendre sept ans entre Lucia au Havre et cet avant-dernier tome), c'est à un véritable tour de force que notre duo de passionnés nous invite. Partant d'une intrigue classique liée à la librairie, et l'intercalant entre les deux précédents tomes, Alep nous embarque, par le truchement d'une sorte de mise en abime, dans un scénario où se mêlent phantasme et réalité, révélateur de la passion sans borne que voue le duo d'auteurs à Yves Chaland. Connaissant bien l'histoire locale et ayant été mis en contact avec Isabelle Beaumenay-Joannet, la veuve de l'auteur devenu culte, celui-ci arrive à faire basculer l'onctueuse fiction vers le documentaire en nous proposant un cahier fourni de documents rares en fin d'ouvrage, appuyant sa démonstration. Un vrai régal scénaristique. « L'Affaire est dans la sac », comme on dit. Un tome indispensable à tout amateur. (Ma chronique pour Planete BD)

Le troupeau de Carla

Série : Le troupeau de Carla
Publié par Hectorvadair le 2023-05-17 15:13:50

Un bon album se déroulant en Laponie, où l'aventure nous emmène à la suite d'un frère et d'une sœur en mission pour rapatrier un troupeau de rennes. Alain d'Orange et son trait fin et élégant si particulier, bien connu des lecteurs d’Âmes vaillantes et Formule 1 entre autre, ravira les amateurs.

Contrition

Série : Contrition
Publié par Hectorvadair le 2023-05-17 15:10:58

Fabuleux thriller traitant de pédophilie, ce Contrition est une réussite totale.
Carlos Portella, surtout connu en France pour des récits de Sword and fantasy matinés de sf, (les Hérésiarques avec Das Pastoras et Gorka avec Iglesias et San Julian ; non traduit), nous a déjà habitué à une appétence pour la violence sous-jacente, presque étouffée. Plutôt impliqué dans le milieu audio visuel avec de nombreuses émissions ou scripts pour des séries télévisées telles Las chicas del cable, Velvet collection, Hierro, Bajo Sospecha, Padre Saczres ou Matzlobos, il est aussi directeur adjoint du festival de bande dessinée Vinetas Desde o Atlantico, à la Corogne. Dans Contrition, il écrit un scénario tendu, quasi documentaire, au suspens et aux ambiances maîtrisés, réalisant un excellent thriller qu'on ne lâche à aucun moment, nous emmenant au cœur des problématiques que soulèvent ce genre de crimes. Il analyse finement le devant et l'envers du décor, arrivant à instaurer une émotion palpable.

Le dessin de Keko - plusieurs fois primé de son côté pour la série Moi... avec Antonio Altarrriba, chez le même éditeur - à la fois réaliste et "souffreux", entendez : réalisé avec une mine de charbon aiguisée, tout en parties ombrées, hachurées et aux faces cachées, instaure le malaise nécessaire au suivi de ce fait divers glauque. L'auteur narre son histoire grâce à une belle figure de style, par le biais de Marcia, journaliste et héroïne du quotidien, ayant réussi à rassembler tous les éléments du puzzle et à résoudre l'enquête que personne ne voulait mener. Dialogues, mise en page, dessin, tout est au top dans ce qu'il faut bien reconnaître comme étant un chef d’œuvre de narration graphique. Bravo.

(Issus de mon blog : https://leblogd-hectorvadair.blogspot.com/)

Le poids des héros

Série : Le poids des héros
Publié par Hectorvadair le 2022-12-27 15:01:45

Traitant avec justesse de filiation, de mémoire, d'engagement, de résistance, de Shoah et d'enfance, ce Poids des héros, paru en janvier 2022, nous cueille comme le vent du soir arrache les feuilles d'automne.

De temps en temps un roman graphique original (pas une adaptation de roman) paraît et surprend par sa force. David Sala émeut, tant dans la forme que dans le fonds, avec un album longuement mûri, dont, on le sent, il a porté durant toute sa vie les traces et les affects. C'est de culture et d'humanisme dont il nous parle ici, arrivant à exprimer, avec, paradoxalement, beaucoup de silences, le socialisme venant de la guerre, celle d'Espagne et contre l'Allemagne occupante, dont ses parents ont hérité. Comme il se plait à le rappeler : pas des communistes, mais plutôt des Libres penseurs, voire des anarchistes, plus portés à citer lors de leurs soirées : Brassens, Aragon ou le pasteur allemand Martin Niemöller avec son poème "Quand ils sont venus chercher..." David lui, peu enclin à tout comprendre à l'époque, écoute Renaud sur l'album Le retour de Gérard Lambert et lit Strange, tel qu'on peut le constater sur les cases de certaines des superbes planches aquarellées très colorées que l'artiste d'aujourd'hui nous transmet. C'est d'ailleurs un des points fort essentiel de ce dernier album, après le déjà excellent Joueur d'échecs (Casterman 2017) : sa faculté à offrir une magnificence de Camaïeu graphique coloré, digne des plus beaux tableaux et des plus belles Historietas, tel que l'on n'en voit que peu à vrai dire. Tout cela dans la lignée des plus grands artistes argentins ou espagnols, le tout en gardant une lisibilité totale sur le fonds, et en touchant le lecteur à coup sûr, tout du long. Une gageure.

...Ce Poids des héros pèse sur nos frêles épaules de lecteurs, avec une rare force vive, mais c'est avec une reconnaissance toute légère que nous le recevons pourtant. Et nous aussi dés lors nous pouvons partir, une fois seulement le livre achevé.
Un "poids" vivant, pleinement vivant !

Apache delivery Service, Issue#1

Série : Apache Delivery Service (2022)(V.O. Anglais)
Publié par Hectorvadair le 2022-12-27 15:01:13

On n'avait pas revu le duo Matt Kindt -Tyler Jenkins depuis Black Badge (Futuropolis 2020) et surtout l'excellent Grass Kings (même éditeur français, 2019) même si une mini serie Fear case a paru aux États-Unis l'année dernière et reste non traduite à ce jour. Celle-ci, parue de janvier à avril 2022 vaut le détour.

Acheté sur la seule foi des noms des auteurs, ce comics "de guerre" commence effectivement avec la tonalité des récits du genre, tout en glissant un ou deux indices d'étrangeté dans trois de ces couvertures : lingots d'or, squelettes, silhouette fantomatique. Mais le fantastique ou plutôt l'horreur s'installent assez rapidement. La jungle est un endroit se prêtant d'ailleurs assez bien aux contexte. Sans dévoiler toute l'histoire, on peut dire que Matt Kindt, lorsqu'il travaille avec Tyler Jenkins, s'autorise des approches scénaristiques davantage portées sur le Pulp. Des histoires plus tordues, plus sombres, mais aussi moins longues, moins "intellectuelles".
Le format mini série convient bien à ces récits serrés d'où le mystère et la peur sourdent. Aussi on est ravis que le duo puisse produire de tels titres. A contrario, Tyler Jenkins délivre pour sa part un dessin moins abouti que dans Grass Kings, où de belles aquarelles nous captaient. Là, il se contente d'un trait lâché que sa femme colorise assez "simplement". Tout cela n'empêche pas l'attrait de ce comics alternatif, bourré d'atouts, que je vous recommande.

La revanche des bibliothécaires

Série : La revanche des bibliothécaires
Publié par Hectorvadair le 2022-12-27 14:59:51

Revoilà l'écossais Tom Gauld avec un petit bijou d’humour, recueil de strips consacrés aux livres, aux auteurs, et...un peu aux bibliothécaires.
So british !?
"On les croyait vaincus, mais on les avait seulement repoussés sous terre. Puis un jour, les bibliothécaires revinrent...dotés de compétences organisationnelles supérieures, ils s'emparèrent rapidement du pouvoir. Chaque bâtiment devint une bibliothèque, chaque mur une étagère, chaque passeport une carte d'abonnement. Le monde entier fut structuré sur le système de classification décimale Dewey. On aurait jamais du déconner avec les bibliothécaires..."
"Chut !"

C'est sur ce constat ironique et à l'humour ouvertement troisième degré que Tom Gauld ouvre son nouveau recueil de strips. Ceux ci étant méticuleusement réalisés chaque dimanche dans le cahier littéraire du quotidien anglais The Guardian. Si la communauté des bibliothécaires donne son titre à ce beau volume in Octavo cartonné de 160 pages, ils ne sont pas les seuls à en être le sujet, bien au contraire. Et ils ne sont pas vraiment "moqués", cela serait d’ailleurs ne pas rendre justice à la finesse de l'auteur, qui se sert exquisement de sa connaissance du milieu de l'édition, pour s'amuser et nous amuser avec des pensées anecdotiques pleine de saveurs. Les auteurs par contre n’étant pas les derniers dont il se moque gentiment ; bien qu'à ce jeu là, les éditeurs passent aussi de nombreuses fois pour de vrais goujats. Deux couples de fermiers observant d'une colline quelques personnes rassemblées plus bas dans un grand enclos, se mouvant au sein de tables et de chaises : "on est en mars Brian, et aucun d'entre eux n'a envoyé le moindre chapitre à son agent. On aurait du s'en tenir aux vaches". (Un point.)
Autre strip : une femme s'adressant à son mari, une feuille en main et ayant lu le texte manuscrit écrit dessus : " ...un monstre informe, tout droit sorti de l'ombre qui jacasse horriblement dans une langue chaotique et inintelligible "
- j'en ai la chair de poule, dit-elle.
Mais tu n'écrivais pas un roman d'amour ?
Lui : - C'est le cas. C'est l'avis de mon éditeur sur le manuscrit ". (Égalité).


Tom Gauld nous offre aussi l'avis des livres eux-mêmes, comme dans ce strip façon Contes de la crypte, nous montrant l'intimité d'un papa livre avec ses deux enfants, dont l'histoire du soir se termine par le pilonnage d'un ouvrage, comportant des coquilles... Les acheteurs compulsifs ou collectionneurs sont aussi brocardés, comme Les différents genres d'écriture, abordés brillamment, permettant des clins d’œil à de nombreux noms fameux du policier, de la poésie, de la science-fiction, du roman d'amour, de la philosophie. Des jeux sont même proposés : suggestions de rééditions improbables (« Avec de plus modestes ambitions », « les livres d'images pour milliardaires », ceux « audio soporifiques pour insomniaques »...), ainsi que des générateurs de romans thématiques.



Bref, si Tom Gauld a été révélé depuis 2005, entre autre aux États-Unis grâce à la revue spécialisée Kramers Ergot, son premier petit roman graphique Vers la ville a été proposé en France dès la même année chez le petit éditeur Bülb Komics. Depuis, l'éditeur l’Association a proposé Goliath en 2013 avant que les éditions 2024 ne l'invitent dans leur catalogue. C'est donc son septième album français, et il fait partie de ces auteurs dont on n'hésite pas à prêter le dernier ouvrage tant il est attachant (et toujours de petite taille), à sa famille ou son meilleur ami. Et vous, resterez-vous sans un livre de Tom Gauld dans votre bibliothèque ?

L'entrepôt

Série : A Walk Through Hell
Publié par Hectorvadair le 2022-12-27 14:56:59

Un nouveau Garth Ennis devrait être un gage de bon comics. Celui-ci, proposé par ce nouveau label français surtout spécialisé en adaptation de licences de jeux vidéo, laisse cependant un sentiment mitigé.

Partant d'un pitch hyper intéressant, original et prenant (on retrouve l'étrangeté propre aux scénarios de l'auteur anglais bien connu), avec un zeste ici de démence toute lovecraftienne, dans les traces d'Alan Moore et Jacen Burrows, Walk Through Hell dérape cependant vite dans un amalgame de ficelles scénaristiques, pouvant laisser le lecteur très perplexe. Reconnaissons un talent à Garth Ennis, mais il fait cela dit partie de ces scénaristes pris dans leurs propres jusqu'au-boutismes. A vouloir toujours étendre ses limites, d'étrangeté, d'horreur, "d'originalité " !? celui-ci propose des histoires loooongues, alambiquées, tirées par les cheveux, voire : mortelles ...d'ennui. Ce premier tome serait réussi si la réalisation ne donnait pas envie de passer des pages...toutes les quatre pages, nous montrant les agents échangeant autour d'une tasse de café. Bien dommage, parce que ce récit associant thématique de Serial killer, horreur psychologique et fantastique aux dessins réussis de Goran Sudzuka et à la couverture très réussie d'Andy Clare, est plutôt engageant au premier abord.
A...suivre, pour la dernière cigarette, ou bien une seconde chance ?

Zombie World - Le champion des vers, Tome 1

Série : Zombie World - Le champion des vers
Publié par Hectorvadair le 2022-12-27 14:54:36

25ème anniversaire de la parution de cet album clé dans la carrière de l'auteur d'Hellboy et réédition aux petits oignons et en couleurs.
Paru une première fois en 1997 chez Albin Michel dans un format souple et en Noir et blanc, ce récit écrit par Mike Mignola mais dessiné par son ami Pat Mc Eown est à resituer dans son contexte. En 1997, si le personnage culte de Hellboy est déjà connu des lecteurs français, c'est seulement avec quatre premiers albums publiés par Dark Horse France, où le démon cornu travaille encore en solo et s'adresse à un public encore bien spécialisé. L'univers très particulier de Mignola et ses références lovecraftiennes n'étaient de plus pas encore ce qu'ils sont devenus depuis, tout comme la mode des Zombies, devenue tellement évidente depuis la série Walking Dead débutée seulement en 2005. D'ailleurs ce récit mêlant les deux univers, plus celui de Robert Howard, avec la référence Hyperboréenne, amène une première tentative de travail en équipe que le scénariste développera seulement à partir de 2002 avec la série parallèle à Hellboy : BPRD. Ici, il ajoute un ton teinté d'humour, ne permettant qu'à moitié de prendre au sérieux son histoire et en tous cas son personnage de sorcier, mais aussi l'équipe le combattant lui et ses zombies, menée par le major Damson. L'auteur l'explique d'ailleurs sans détour dans la postface de l'album, arguant qu'il s'est davantage agit d'une boutade, d'un défi auprès de son éditeur, que d'un projet plus conséquent. Cette histoire, s'étalant au long de trois comics et 66 pages, est en effet assez simple en fin de compte, et nous laisse un peu sur notre faim. Il est par contre évident qu'il s'agit d'un tremplin
pour le Mignola Verse à venir. Concernant son collègue Pat Mc Eown, qui avait fait ses preuves de dessinateur et créateur à l'époque avec la série Grendel, il nous surprend avec un dessin souple et tout en rondeur, se référant beaucoup, d'après ses dires, à Yves Chaland, Roy Crane ou Steve Guarnaccia.


Effectivement, celui-ci s'inscrit pleinement dans les canons américains de l'époque et de chez Dark Horse, où des auteurs influencés par l'Europe donnaient à voir autre chose du comics. On pense plutôt, et entre autre, à Dean Haspiel et Paul Chadwick. Le fait de bénéficier des couleurs très agréables de Pamela Rambo, apporte un plus indéniable sur cette édition cartonnée particulièrement soignée, au papier épais et aux bonus nombreux, dont un cahier graphique de Pat Mc Eown annoté mais aussi les dessins de couvertures noir et blanc et couleur de Mike Mignola et ses pages de garde magiques. Si vous aimez ces ambiances, ces auteurs, n'hésitez pas un instant, car au delà de son importance historique, ce récit est présenté dans une édition quasi bibliophile (et à prix sympa) imposant le respect et prouvant que la forme peut valoir parfois autant que le fond. Bravo.

L'ère des Palladions

Série : We Live
Publié par Hectorvadair le 2022-12-27 14:50:28

Au-delà de toute facilité et de toute attente, ce second tome d'une série amenée à devenir culte, déjoue les pronostics et pousse plus loin le challenge et la prouesse artistique.

Qu'est-ce qui différencie une série de comics SF d'une autre série dans la même catégorie ? Les frères Miranda, auteurs espagnols tous deux issus du milieu culturel populaire (cinéma pour Roy et dessin pour Inaki) sont aussi passionnés par le jeux vidéo. S'ils ont déjà une carrière professionnelle bien entamée, Inaki ayant déjà réalisé de nombreux travaux pour DC, 2000AD et une belle série entre 2013 et 3015 : Coffin Hill, chez Vertigo, avec Caitlin Kitredge, c'est leur association qui les a révélé en duo avec la série We Live, nominée aux Eisner Awards en 2020. Le premier tome recueil paru en novembre 2021 chez 404 comics a défrayé la chronique, grâce à un scénario, mais aussi et surtout un ton, et une patte graphique très originale et séduisante. L'histoire de cette fratrie composée du petit Hototo et de sa plus grande sœur Tala, baignés dans la culture du super héros et des valeurs de serments, pris dans les soubresauts d'un monde qui s'effondre, a conquis un large lectorat. D'autant plus que l'univers graphique d'Inaki possède tous les atouts qu'un comics grand public peut rêver de posséder : dessin numérique précis et fluide à la fois, mise en page dynamique et aérée, scènes de combat efficaces ne se substituant pas aux passages plus introspectifs, couleurs magnifiques...le tout au service d'un scénario puissant où l'émotion est toujours palpable.

On avait laissé à la fin du premier tome, nos deux enfants rejoindre d'autres "choisis" au sein de l'arche, et on les retrouve certes un tout petit plus âgés, mais avec des responsabilités énormes, dans un monde devenu si complexe, violent et sans espoir que leur charge est quasi inhumaine. Tâchant de faire fi de ces difficultés et se rappelant leurs promesses, leurs serments, ainsi que conscients de la charge qui leur incombe au niveau du monde des adultes, qui a placé tout ses espoirs en eux, ils partent au combat, sûr de rien, et vont en baver.
"Voilà le monde dans lequel nous vivons", semblent nous expliquer les frères Miranda, qui auraient pu se contenter d'une suite tranquille à leur début de scénario de We Live. Cependant, cette vie, qu'il faut protéger, a un coût, souvent élevé, et super héros ou pas, le tribut peut être douloureux. Ayant vécu des drames familiaux durant la réalisation de cette histoire, les auteurs ont été rejoint par la réalité qui a influencé leur fiction, donnant encore plus de force à un récit déjà bourré de vérités, de sensations très humaines. Voilà le monde que nous laissons à nos enfants : une ère de sacrifices.
Un comics philosophique bourré de talents, à la très belle finition cartonnée, et donc essentiel.

Phénix Spécial Tarzan (Edition couleurs)

Série : Phénix, Revue internationale de la bande dessinée : les hors-série
Publié par Hectorvadair le 2022-11-10 13:54:11

Indispensable pour tout amateur de Tarzan.
Ce numéro Hors série contient l'intégralité des premiers strips noir et blanc de Harold Foster accompagnant le premier récit illustré du héros de la jungle (et trouvables nul par ailleurs en Français), ses premières pages couleur, sur papier glacé, et un important travail éditorial.

Babel, Tome 2

Série : Babel (David B.)
Publié par Hectorvadair le 2022-11-10 13:46:31

Deuxième et malheureusement dernier tome pour ce comics introspectif de David B très beau, parmi ses meilleurs, où il donne à voir et lire des souvenirs de son enfance, dans l'esprit de son classique "L'Ascension du haut mal". "Malheureusement" car une suite était prévue, pas parue en tous cas dans ce beau format souple mais au papier épais et aux rabats illustrés. Peut-être ailleurs ?

Intégrale Ernie Pike : Chroniques de guerre (n&b)

Série : Ernie Pike
Publié par Hectorvadair le 2022-11-10 13:42:23

Un noir et blanc sublime, un papier épais, les trois volumes rassemblés, une postface historique conséquente. Ce gros pavé d’histoires de guerre d'Ernie Pike, inspirées d'Ernie PYle, reporter de guerre, est un must pour tout fan d'Hugo Pratt.

Snakeman

Série : Tex (En italien - Editions Sergio Bonelli)
Publié par Hectorvadair le 2022-11-10 13:38:29

Non seulement cet album mérite pour son traitement graphique et ses couleurs, mais le scénario, semblant simple au demeurant, est traité avec talent et offre au final un bon western fantastique. Les personnages sont nombreux et bien "animés". Well done.

Bernie Wrightson

Série : Artifact edition (V.O. anglais)
Publié par Hectorvadair le 2022-09-13 22:59:55

Un must-have absolu pour tout fan de l'auteur. Planches originales reproduites en grand format, et en couleur, avec les collages, annotations...et des histoires complètes.

Alerte au Nimbus

Série : Alerte au Nimbus
Publié par Hectorvadair le 2022-08-17 14:19:45

Un récit d'aventures fantastique de qualité superbement dessiné par un auteur ..oublié.
La chronique détaillée complète ici :
https://leblogd-hectorvadair.blogspot.com/2009/11/pierre-koernig-perdu-entre-feu-terre-et.html

Une étude en émeraude

Série : Une étude en émeraude
Publié par Hectorvadair le 2022-07-01 15:34:29

N’en révélons pas trop. Ce comics, adapté de la nouvelle de 2003 du grand Neil Gaiman, mixant univers Holmesien et Lovecraftien, considéré par l'auteur de Sandman comme un hommage de fan aux univers de Conan Doyle et Lovecraft a obtenu une poignée de prix, dont les prestigieux Hugo, Locus et Bram Stocker Awards en 2004. Son titre étant lui-même un hommage au récit de Sherlock Holmes : A Study in Scarlet. L'intelligence et la grande classe de l'auteur réside dans sa faculté à nous mener en bateau dès le départ, et jusqu'au bout, donnant à ses 72 pages, complétées par dix de bonus graphiques, tout le charme et l'attrait du meilleur du comics alternatif.


Pour ceux suivant Neil Gaiman, nul doute que ce récit superbement troussé et au rebondissement malicieux n'aura pas été omis depuis sa publication DarkHorse en 2018 ; pour les autres, il ne faudra pas manquer cette belle adaptation française. D'autant plus que le dessin exquis de Rafael Albuquerque, déjà apprécié, entre autre sur American Vampire ou encore Batman année zéro, sert superbement les ambiances du vieux Londres fantastique. Les couleurs douces de Dave Stewart apportant la touche si typique du label Dark Horse, réceptacle original du comics. Un grand petit comics, et l'un des meilleurs titres, sûrement, du tout jeune catalogue Black River.
"Incontournable, mon cher Watson !?"

Par Toutatis !

Série : Les nouvelles aventures de Lapinot
Publié par Hectorvadair le 2022-06-27 14:21:58

Quel plaisir de retrouver Asterix et Obélix dans cette histoire succulente concoctée comme un hommage de fan par le génial Lewis Trondheim. "Ceci n'est pas un album d'Asterix" précise avec humour le sticker collé sur la couverture, et pourtant, on retrouve bien des ingrédients d'un bon album du génial Goscinny, même si la patte Trondheim défrise, avec ses propres règles, évidemment.
...Intelligent, dynamique et plein d'émotion. Excellent, par Toutatis !

Hugo Pratt, Lignes d'horizons

Série : Hugo Pratt, Lignes d'horizons
Publié par Hectorvadair le 2022-06-25 13:53:51

Cette édition abrégée propose le catalogue sous forme d'un papier bouffon loporello (en forme d'accordéon). Très classe.

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