Collection de nicersatz


Les avis de lecture de nicersatz

Le grand pouvoir du Chninkel

Série : Le grand pouvoir du Chninkel
Publié par nicersatz le 2007-03-27 17:18:10

Van Hamme ou l'histoire d'un auteur sans imagination qui repompe tout ce qui a pu être écrit, dit, fait, pensé, imaginé ailleurs que dans son esprit (étroit ?). Un livre pathétique où même le dessin est loin de la virtuosité des plus grands Rosinski. On a envie de pleurer de rire toute la lecture tellement c'est naïf. Un véritable ersatz de la Planète des singes ; et encore c'est un euphémisme.

Crazyman

Série : Crazyman
Publié par nicersatz le 2007-03-20 18:32:17

Crazyman, superhéros, est encore un enfant comme ses lecteurs (mise en abîme), autant physiologiquement que psychiquement. La puberté le guette et il entre dans une phase de dépression, c'est ainsi qu'il va s'humaniser. Crazyman, l'être naïf, prude et vierge, va apprendre à devenir Paul, l'homme dans sa plus juste définition. Avec ses peurs, ses faiblesses, ses envies, etc.
Il va découvrir le sexe et ainsi satisfaire ses obsessions les plus anciennes (la copine d'enfance), tomber amoureux de chaque conquête, puis comprendre l'infantilité de cet attachement, et ainsi essayer de construire avec celle qui l'a le plus séduit. Il n'y a ni bons ni méchants, il y a juste des êtres qui vivent ou survivent.
Ses histoires de sauveur du monde ne le font plus rêver, car il croyait en un idéal qui s'effondre au fur et à mesure de son apprentissage, de son exploration extérieure (le monde) et intérieure.
Baudoin marie aussi les cultures avec une confrontation manga-comics sans atrocité et se finissant dans la luxure, une véritable ode au cosmopolitisme.
Le dessin de Baudoin ne se juge plus, il s'apprécie. Par moment, ses traits peuvent rendre surréaliste une scène sans en altérer sa compréhension ; ce qui est gage d'élégance.
Bref, Crazyman ou les pérégrinations de Clark Kent qui aurait fait l'acquisition d'un cortex.

Au point de devant

Série : La guilde de la mer
Publié par nicersatz le 2006-06-05 22:07:21

Sûrement très passionnée par le jeu du chat et de la souris -elle adore aussi les costumes-, Nancy Peña met en place un monde où les personnages font tous partie d'une race animale, ou sont des bâtards (gibbeux selon les murides). Pour déterminer nommément par le physique les différentes civilisations, elle utilise judicieusement les radicaux latins ou grecs de termes zoologiques définissant un type animalier. Pour exemple : les sinois sont des chats (simiens) ; d'ailleurs elle mélange dans cette terminologie sino, élément désignant un chinois.

Elle prête les traits d'une chatte aux coutumes "chinoises" à la mère du futur héros Gib (diminutif de gibbeux, il est né d'un père muride), celui-ci ressemblant plus à un campagnole qu'à un chat.
Elle aime le mélange et fait ainsi un parallèle avec le monde qui est le nôtre, dans sa mixité et son rejet des autres ethnies.

Le seul reproche à lui faire est au sujet des mains, qu'elle dessine comme bon lui semble, entre 3 doigts et 5 doigts -4 étant tout de même le plus courant- il semble que ce soit une décision difficile à prendre.

Avec ce 1er tome, elle plante le décor et assume un monde fort complexe, où les tenants et les aboutissants ne nous sont pas encore dévoilés. On sait tout juste qu'on est en train de lire le conte le plus populaire de la Grande Mer.

La mise en couleur peut paraître trop criarde, mais elle aide à la lecture détaillée. La plus grande réussite de l'auteure (elle tient au -e) repose sur les planches où elle magnifie le décor format A4 et elle montre ses personnages y évoluer pour passer à la case de la planche suivante.

Un début très réussi pour une oeuvre qui pose des nombreuses questions et laisse percevoir une grande épopée. Espérons-la en plus de 3 tomes...

David Boring

Série : David Boring
Publié par nicersatz le 2006-06-03 17:28:05

Le titre, du moins le personnage éponyme, démontre l'impression laissée par l'anti-héros qu'on va découvrir et connaître au fil de la lecture.

Il n'est finalement pas si ennuyeux que cela, comme l'auteur (ainsi que le traducteur) souhaite le faire entendre en s'adressant, par le biais de la narration voix off, au lecteur. C'est ingénieux -d'autres l'ont déjà fait- de casser le rythme lancinant du récit par quelques interventions malicieuses de Clowes. L'artéfact ne dénature pas absolument pas l'histoire, il prête plus à sourire alors que le sujet tendrait à faire pleurer.

J'exagère, de larmes on n'en verse point, mais il est vrai que les événements relatés, s'enchevêtrant autour et avec David Boring (et son perpétuel air désinvolte), étouffent par leur plongée dans les abysses de l'inconscient collectif. Pourtant, le trait est on ne peut plus réaliste. On imagine se voir conter une historiette à l'américaine, et on ferme l'oeuvre lavés de nos soi-disant pêchés et enclins à s'adonner à la vie : s'en imprégner.

La couverture est le parfait résumé de l'album : un personnage principal en proie au doute ; une amie trop protectrice ; un ennemi peu recommandable et nonchalant ; un rival, tueur mystérieux, n'étant plus que l'ombre de lui-même ; et une icône fantasmée, trouvée, perdue, retrouvée, abandonnée et finalement adoptée.

Enfin, le parallèle entre le comics écrit par le père de David et ses aventures, est dans un premier temps difficile à établir. Cependant, comme le puzzle, les cases se rassemblent et s'ordonnent d'elles-même.
Reste au lecteur à y trouver son intérêt, le tout en trois actes !

Onulf le marin

Série : Collection X
Publié par nicersatz le 2006-05-31 22:47:54

Un très bon moment, où on rit aux éclats. Les doubles strips de Schlingo sont d'abord parus dans un journal à diffusion très irrégulière, c'est pourquoi le trait varie énormément au fil des pages.

Ceci est dû au concept de répétition d'activités non maritimes ; car le marin n'aime pas l'eau. Le cybernéticien aux allures de mulet est son seul ami et amant, qui aimerait lui aussi profiter de l'eau... de vie.

Le langage pouvant paraître vulgaire, ainsi que le dessin, ne le sont finalement pas du tout. C'est un humour osé, rustre et bien cervelé. A lire de toute urgence !

Tenu par les couilles

Série : Les aventures de Sergeï Wladi
Publié par nicersatz le 2006-05-24 16:02:56

Ah, le troisième volume des pérégrinations de l'ami Sergeï et de son fidèle accolyte Ralph, sans oublier Zina sa tendre chatte (ou genette plus exactement !). Un vrai régal, même si le détail du graphisme inspire plus le dégoût. C'est là qu'interviennent les archi doués Cromwell et Riff Reb's, où dans un monde crade, sanglant et nauséabond, ils arrivent à magnifier la moindre moisissure.

Cet opus est dans la lignée des précédents (et en appelle d'autres, je l'espère !), qu'il commence, comme d'habitude, par une mise en bouche - moins sertie, il est vrai - d'un improbable personnage (en fait, c'est un ami à eux qui fait plus un avant-propos qu'un prélude). Dommage ! Mais, c'est le constat navrant de la politique éditoriale de Soleil (j'en veux pour preuve Shaman, qui, aux éditions Nucléa, alimentait ses deux premiers albums de récits de 8 pages supplémentaires ; Soleil a tout supprimé).

Hormis ce fait, le contenu est toujours aussi riche, les couleurs de Casadeï salissent encore mieux le dessin : c'est une preuve de réussite pour les albums de Sergeï Wladi. Quant au scénario, il est toujours aussi déjanté et le découpage, entremêlant parfois 4 évènements différents, respecte une narration claire et vive.

Que dire de plus ? Il faut découvrir immédiatement, pour les non-initiés, cette série ; ou, pour les connaisseurs, se précipiter sur ce nouvel opus qui n'a rien à envier au 2 autres, vieux de plus de 15 ans. A vos libraires !

Du cidre pour les étoiles

Série : Spirou et Fantasio (Editions Dupuis - série classique)
Publié par nicersatz le 2006-05-24 15:22:55

Fournier est un bon artisan, il a su reprendre la série à son compte et s'approprier ses personnages. Le graphisme est moins exceptionnel que celui de Franquin. Mais bon, il s'en tire à son avantage lorsqu'il s'agit de laisser pérorer le maire de Champignac (son personnage favori probablement), ou encore de faire sombrer dans la confusion, due entre autre à des visions d'alcooliques, tout un village ; celui de Champignac-en-Cambrousse plus particulièrement.

Fournier est surtout bon dans sa folie et sa démesure scénaristique, où il lui importe peu de s'attacher aux raisons du comportement ou de la présence de chacun. Il préfère plutôt faire participer un maximum de personnages secondaires, chacun caractérisé par un état d'esprit propice au burlesque ou à l'ironie.

Pour exemple, le personnage du colonel qui apparaît comme un cheveu sur la soupe, barbu, le béret avec une sorte de Smiley le décorant, une véritable caricature d'un soldat de haut commandement qu'il n'est pas. Le personnage est, et restera moqueur. Il sera à dix mille lieues de ressembler à un probable colonel de l'armée française, ne serait-ce que satiriquement. Pour excuse, imaginons que Fournier avait son idée là-dessus ; néanmoins, elle reste plutôt sibylline pour le lecteur.

Mais bon, ne lui en tenons pas rigueur, on sent bien que les 44 planches du bon vieux standard ne l'ont pas forcément aidé à mieux développer son intrigue, ses seconds couteaux, voire même les protagonistes.

Tout se veut risible, malheureusement le sourire s'arrache difficilement, car les gags sont incongrus en règle générale. L'album vaut tout de même le détour, pour savourer le cidre en compagnie des extra-terrestres, qui offrent aux lecteurs les meilleurs moments, ainsi que Spip.

Les pis rennais

Série : Le Poulpe
Publié par nicersatz le 2006-05-22 09:52:06

Un opus du Poulpe qui n'est pas essentiel, mais qui se lit idéalement un dimanche soir, au trône ou dans son bain, pour passer un moment agréable et se divertir en faisant le lien entre chaque personnage (8 pour être précis et 2 figurants aussi : économie de moyen ?) rencontré par le poulpe. Car, ils auront tous un rôle déterminant dans son enquête. Il faut dire qu'il se trouve dans un coin très reculé de l'Ariège, dans une période pas forcèment propice au tourisme.

Là où l'auteur bluffe le lecteur, c'est pour l'identité de l'assassin. Il nous le donne en mille dans la première moitié du récit ; mais on n'ose pas y croire. Chapeau pour cette surprise annoncée !

Sinon, le trait est bon, suffisamment descriptif, or, il n'a rien de révolutionnaire avec son utilisation perpétuelle du nez patte de canard (comme Larcenet le fait si bien !).

Enfin, c'est une enquête du Poulpe qui respecte les codes ; après tout, c'est tout ce qu'on lui demande.

[avant]...

Série : Le ciel au-dessus de Bruxelles
Publié par nicersatz le 2006-05-20 21:24:01

Comme chacune de ses oeuvres, Hislaire, ou Yslaire, ou encore Sylaire recherche la perfection. Pour cet album, on sent qu'il relâche du lest, ce qui le valorise d'autant plus. Mais attention, le fait qu'il se détende dans sa manière de dessiner ne signifie pas que son oeuvre est moins bonne ; elle est tout aussi réussie que peut l'être le XXème ciel, autant graphiquement que scénaristiquement. En terme de recherches, on sent bien qu'Yslaire sait où il met les pieds.

Il nous en apprend ainsi plus sur un peuple juif méconnu, les Khazars et ose confronter le juif et la musulmane sur un fond d'Imagine' de John Lennon. Une confrontation qui s'orientera vers la copulation. Et, c'est dans ces moments qu'Yslaire se révèle au sommet de son art. Il n'a pas son pareil pour illustrer les corps enlacés et insuffler aux cases la sueur de l'étreinte.

Cet opus laisse présager une fin intelligemment critique et novatrice dans la manière d'appréhender les grands problèmes de société, tels que la religion, la politique, l'identité ou encore le sexe ; tout cela par le biais du terrorisme, sujet qu'il traite avec discernement et pour lequel il pose des bases critiques solides et des questions pertinentes. Cela reste bien sûr en attente de développement.

Il crée comme toujours un pont avec ses oeuvres passées ; en particulier avec le XXème ciel et la famille Stern qui s'agrandit d'un nouvel ange. Le début traitant des camps de concentration est un exemple de symbolisme abouti, où, en quelques images, il retrace certains événements marquants de la seconde guerre mondiale et leur octroie des moments inoubliables (le papillon prend son envol...).

En attendant la suite qui devrait confirmer le chef-d'oeuvre promis. Après cela, je réviserai ma notation. Bravo !

Lobo, le roi des loups

Série : Seton, le naturaliste qui voyage
Publié par nicersatz le 2006-05-19 10:59:24

Comme toujours, Taniguchi maîtrise parfaitement son dessin et son découpage. Il remplit les cases de belles photos. Grâce au format manga, il peut s'attarder sur les paysages et donner au lecteur la sensation de voyager dans les grandes plaines du Currumpaw.

Les premières pages peuvent laisser circonspect, le faciès des cow-boys japanisés surprend. Elles sont loin les gueules de dur-à-cuire des westerns de Sergio Leone. Il semblerait, qu'avec Taniguchi, la vie rude ne laisse pas de traces sur les visages. Hormis cette quasi-anomalie, le trait de l'auteur est toujours aussi expressif et finalement très approprié pour narrer cette magnifique fresque animalière.

Dans les premiers chapitres, la présentation se fait un peu longue et il n'est pas forcé que le lecteur accroche. Ensuite, après la 100ème page, on rentre dans le vif du sujet : le combat à distance entre Seton et Lobo. Le récit bat la mesure. On sent le drame poindre. Comme un Jack London, Imaizumi saura nous nouer la gorge et gravera dans notre mémoire de lecteur, retombé en enfance et en extase devant ce conte merveilleux et âpre, la destinée de Lobo, le roi des loups.

A noter que l'histoire est peu romancée, un point supplémentaire pour adhérer à cette chronique humaniste et en parfaite adéquation avec la nature (philosophie japonaise). Le ton réaliste, la vision du narrateur-héros qu'est Seton et la supposition comportementale de Lobo et sa troupe sont un choix propice à la plongée mentale, dans les contrées sauvages et inaltérées de la fin du XIXème siècle.

Morphologie variable

Série : Morphologie variable
Publié par nicersatz le 2006-05-02 19:42:41

Après fermeture du livre, on pourrait se dire qu'il est plutôt du genre fainéant l'auteur. 11 pages dessinées et on colle le reste à l'envers, cela fait 22 planches ; bien joué !

N'empêche que le concept oubapien vaut le détour. La narration inversée est complètement cohérente, qui l'eût cru ? Aucune anicroche n'est laissée en jachère.

Le graphisme de Blanquet vaut son pesant d'or (en particulier la case de la liposuccion). Un travail d'orfèvre, et donc pas si fainéant que ça.

Forcément l'histoire finit là où elle se commence, la vie est un éternel recommencement.

L'important, c'est de participer !

Série : L'important, c'est de participer !
Publié par nicersatz le 2006-05-02 18:14:01

Des strips d'artistes pour lesquels le sport n'a d'intérêt que sa pratique (et encore à faible échelle). Le journal Le Monde avait vraiment envie de se faire chier pendant les J.O. L'idée était bonne, cela permettait de démocratiser une bd dite d'auteurs. Il aurait fallu pour cela qu'ils y prennent un réel plaisir ou qu'ils aient envie de le communiquer.
Il y a tout de même quelques strips sympas et utiles (merci à De Crécy, Blutch, Winschluss et Capron ; ainsi qu'à Blanquet tout de même !)

Heureusement, l'album est offert par la maison...

La clef des champs

Série : La clef des champs
Publié par nicersatz le 2006-05-01 12:00:50

Voici un album qui ne laisse transparaître que peu de sa signification à sa première lecture. Soit on n'y comprend rien et on passe son chemin, soit on est médusé et on s'y attarde pour en retirer un maximum de sens. Ou encore, on préfère après lecture laisser tomber : sans intérêt.

J'ai pris la deuxième option. Killoffer cherche à montrer que la quête perpétuelle de la liberté n'est qu'un leurre qu'on s'impose soi-même. On sera toujours contré par plus fort que soi, le temps nous sera toujours compté et en résultera la fatalité propre à l'humanité toute entière : la mort.

L'autre point fort de l'oeuvre est son graphisme, ultra-détaillé, par moment proche de l'abstraction (symbolisme de l'artiste, contrôlé, mais en marge par nécessité mentale.)

En conclusion, le maître de tous, le surveillant, se perdra lui-même dans sa quête. La clef des champs ne scellera jamais la destinée inéluctable.

Le monde de Lucie 1

Série : Le monde de Lucie
Publié par nicersatz le 2006-05-01 11:07:04

Décidément, la nouvelle collection 32 de Futuropolis atteint des sommets d'ingéniosité. Avec des univers pré-apocalyptiques où tout devrait exploser d'un instant à l'autre, Le monde de Lucie s'inscrit dans cette droite ligne.

A la différence des autres, l'intrigue n'est pas vraiment lancée, le personnage éponyme n'apparaît que furtivement et le but de ce premier opus est de faire une présentation succincte des protagonistes que nous verrons probablement tous évolués, et dont le passé nous sera dévoilé par bribes, dans les 17 tomes suivants.

Les auteurs déversent donc des litres de mystère sur leurs planches aux graphismes et aux couleurs corrects et en adéquation avec la collection. Dessinées rapidement, les cases laisseraient s'extasier le moindre pinailleur.

Un début prometteur qui peut complètement piquer du nez, comme étonner habilement, si la suite ne tient pas ses promesses (attention, la barre est haute !)

L'idole dans la bombe 1

Série : L'idole dans la bombe
Publié par nicersatz le 2006-04-28 20:21:45

Une autre série de la nouvelle collection du néo-futuropolis qui devrait faire parler d'elle.

Le choix est clair, on va nous dépeindre l'absurdité de la guerre. Sujet maintes fois traité, qui pourrait reproduire les poncifs du genre. C'est sans compter sur le dessin de Jouvray qui se prête habilement à l'univers loufoque mais très cohérent qui est dépeint.

La couverture annonce tout de même la couleur, ça va être sanglant. Il n'y a d'ailleurs pas de guerre sans homicide (ou génocide ?).

L'artiste, Tho-Radia, réfractaire à la politique du pays, est croquée de manière à la rendre sublime et peut en faire saliver plus d'un. Trois, voire quatre (le quatrième plus mort que vivant) personnages, et quelques seconds rôles croustillants, devraient vivre des aventures qui gangrèneront le parti actuel.

Tout est réussi pour faire passer au lecteur des moments de franche rigolade. Mais aussi, ne pas le laisser devant un fatras d'aberrations aisées. La suite s'annonce sûrement très sensée et raffinée.

Crescendo

Série : Idoles
Publié par nicersatz le 2006-04-28 20:01:12

L'histoire continue de tenir la route. Gabella ne déçoit pas, chapeau !

Cette fois-ci, le vétéran, qui laisse totalement aller son penchant pour la destruction incontrôlée, s'en donne à coeur joie dans le massacre du quidam qui l'empêche de mourir en paix. Paix qu'il ne trouvera d'ailleurs pas. Les retrouvailles seront autres. Les liaisons, un tantinet abstruses, entre les protagonistes deviennent aussi plus limpides.

Le dessin est de plus en plus plaisant, empli de petits messages et l'intrigue ne cesse de se complexifier. Un véritable bonheur que ce petit bijou Néopolis (rare dans la collection Delcourt pour être souligné).

Pour toi, public

Série : Idoles
Publié par nicersatz le 2006-04-28 19:50:59

Une série d'anticipation très surprenante, où les personnages ne sont pas manichéens et pour la majorité attachants. Malgré la standardisation 46 pages, Gabella prend le temps de développer chacun d'entre eux, de laisser le lecteur s'imprégner de leur souffrance, de leur désarroi et de leur moment de joie.

Rien ne laisse présager les rebondissements, le dessin est dans la veine du graphisme actuel de science-fiction ; ainsi que la colorisation. Du bon travail.

C'est définitivement l'histoire qui permet d'adhérer à cette vision fort pessimiste d'un avenir proche, voire présent, si le 21 avril 2002 avait été l'avènement tant redouté d'un parti politique désiré par une minorité (même si aujourd'hui, le climat n'est pas si différent !). Un très bel essai qui installe un univers riche et complexe.

Dieu(x) et idoles

Série : Dieu(x) et idoles
Publié par nicersatz le 2006-04-25 16:20:59

Comme tout album collectif, il y a de quoi jeter. Or, dans celui-ci, rares sont les saynètes qu'on essouche de la tranche interne. Les surprises innovantes sont plus fréquentes que les erreurs de casting. Tant mieux.

La récente maison d'édition, La boîte à bulles, a su lancer un sujet qui a véritablement inspiré ses auteurs maisons (la majorité a déjà publié chez elle). Certains en font une discussion de comptoir, pas forcément attractif et révolutionnaire. D'autres philosophent et posent des questions pertinentes. Enfin, plusieurs galèjent sur le sujet.

C'est un album qui se lit par à-coup. Les dessins sont généralement réussis, voire impressionnant pour quelques-uns (Norbert Gordon, Aurélien Bédéneau, Nancy Peña et son trait sfarien, etc.). Surtout, ne passer pas à côté de ~Comment j'ai rencontré dieu~, ~Dialogue avec dieu~, ~La visitation~, ~Une entrevue avec le diable~, ~Diétribus diétris~, ou encore ~Nourritures spirituelles~, ainsi que les auteurs cités plus haut.

Constellation

Série : Constellation
Publié par nicersatz le 2006-04-25 12:47:55

Peeters est un maître du noir et blanc au pastel. Ses représentations sont toujours précises et claires. Le récit nous entraîne dans un avion au-dessus de l'atlantique ; l'action se déroule sur 20 minutes et s'attache à trois personnages. Chacun à son tour laisse découvrir son point de vue sur l'événement ressort.

En 32 planches, il donne à chaque protagoniste un véritable tempérament. Tout cela rend l'ensemble cocasse, avec des moments particulièrement hilarants. Il n'oublie pas d'y insérer quelques critiques bien vues. Certains passages, qui seraient vulgaires venant d'autres auteurs, humanisent son trait et sa narration. Enfin son style lyrique magnifie le graphisme. Sinon, c'est un peu court (mais c'est la collection qui veut cela). L'ensemble vaut le détour.

Sur la terre comme au ciel

Série : Marzi
Publié par nicersatz le 2006-04-24 16:14:39

Le principe graphique et scénaristique reste le même. Avec son regard d'enfant observatrice d'un monde adulte qui, en quelque sorte, l'ignore (ses questions sont rarement résolues ou ses angoisses peu apaisées), elle se manifeste comme elle peut, parfois frondeuse, mais souvent raisonnable.

Une atmosphère exiguë la submerge (le catholicisme ambiant, une occupation russe persistante, ou encore une mère castratrice sont son pain quotidien), pourtant elle ne se laisse jamais abattre et imprégner fondamentalement par ces préoccupations, qu'elle considère adultes. Elle connait aussi de grands moments d'évasions et de découvertes, tel l'enfant contemplant le monde alentour et celui intérieur.

On traverse avec elle de jolis moments, empreints de nostalgie parfois et oniriques d'autres fois, pour terminer sur un suspense inattendu (même si l'Histoire est connue) au sujet d'une certaine usine qui aurait explosée en Ukraine. Ainsi, la suite de ses aventures se fait désirer. Bien joué Marzi...

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