Collection de Arkio


Les avis de lecture de Arkio

Le pays des cerisiers

Série : Le pays des cerisiers
Publié par Arkio le 2009-02-02 21:01:32

Un autre titre ayant pour thème Hiroshima et les répercussions de la bombe atomique lâchée sur la ville le 6 août 1945. Cela étant, c'est une lecture assez différente de "Gen d'Hiroshima". En premier lieu, le format est bien plus léger, il n'y a guère plus d'une centaine de pages, mais pourtant la lecture se révèle plutôt longue, car très riche en allers-retours pour revoir un lieu, un personnage, ou une phrase, qui ne prennent seulement tout leur sens que quelques dizaines de pages après.
Ce manga s'intéresse principalement aux "Hibakusha", c'est à dire les victimes de la bombes, de la première génération ou des génératiosn suivantes (nés de personnes irradiées, et qui ont un potentiel risque de développer un cancer assez jeune) et l'on suit donc le destin d'une famille sur trois générations, de 1955 à 2005. Le récit est très touchant, traité tout en finesse et en pudeur, et il atteint parfaitement son but de nous faire réfléchir à ce qu'a pu être la vie de ces personnes touchées par la bombe atomique, quelles ségrégations se sont mises en place envers elles, et cela même des dizaines d'années après (même sans raison "scientifique"). Et puis c'est aussi le temps de poser un regard sur son ascendance, quelle vie ont eu nos parents, ou nos oncles et tantes, quel lien on peut avoir avec eux, si proches et déjà si éloignés...
Ainsi, sans s'en rendre compte, "le pays des cerisiers" nous interpelle aussi sur nos relations avec nos proches et comment le passé nous poursuit à sa façon (le songe d'une amitié qui se réveille ou un amour compromis par la fatalité).
Le trait de l'auteur est parfaitement adapté pour retranscrire cette mélancolie de l'acceptation (du temps qui passe et des épreuves de la vie) avec des personnages frais, un peu enfantins hésitants et naïfs dans leur représentation, qui ne dépareilleraient pas dans un livre d'illustrations pour enfants, mais qui pourtant dégagent une grande force de caractère, et une douceur paisible fort agréable.
C'est une très belle lecture, très dense, un témoignage important qui nous est livré avec un soin particulier et qui ne demande qu'à être chéri et lu avec la solennité qu'il se doit. Libre à vous ensuite de reposer ce livre puis de fixer un ciel bleu, et de regarder l'esprit éveillé les nuages blancs qui expriment les mutations du monde.

Le château de l'aurore

Série : Le château de l'aurore
Publié par Arkio le 2009-02-02 21:00:41

Un Tezuka "gesticuleux" où l'auteur nous livre un récit bancal, peu ambitieux dans ses thématiques ou même dans une possible dimension épique (inexistante), sans âme, où les personnages n'ont pas de réelle présence (et un caractère superficiellement défini), un contexte historique (fin 16e siècle) peu exploité et qui ne se rattrape même pas en mettant par exemple en scène les personnages classiques et récurrents de sa comédie humaine. C'est un titre assez ancien de l'auteur, mais d'autres de la même époque ont une toute autre dimension et il semble plutôt là avoir bâclé vite fait bien fait une histoire passe-partout qui pourra (ou pouvait) plaire à un jeune public peu exigeant. On a en fait là l'équivalent manga d'une série Z, où tout semble sonner faux, et seule la très belle édition de Cornélius, à l'excellente restitution graphique, rattrape un achat pour le moins dispensable (à moins bien sûr d'être un collectionneur acharné des oeuvres du "Dieu des mangas" ) et même si la lecture n'est pas rebutante (le style graphique de l'auteur n'étant pas en cause ici), on peut au moins dire qu'elle se sera révélée bien fade...

Gen d'Hiroshima, Tome 8

Série : Gen d'Hiroshima
Publié par Arkio le 2009-02-02 20:59:54

Ces tomes 7 et 8, tous comme les 4 précédents, présentent la vie de Gen quelques années après la guerre, et c'est donc l'occasion d'une multitude d'aventures diverses pour subsister au quotidien et pour se rendre compte (et dénoncer au passage) les dysfonctionnements de ce monde d'après-guerre peu reluisant (d'autant moins reluisant à Hiroshima). C'est bien sûr déjà les répercussions des rayonnements de la bombe sur les habitants, et à chaque fois un quota de morts qui s'alourdit, même plusieurs années après, mais c'est aussi des exactions diverses, comme la gestion américaine et ses débordements "dictatoriaux", les japonais qui s'enrichissent de la misère, ou encore la question de la guerre de Corée et les manifestations pacifistes réprimées.
Le tome 7 est particulièrement poignant pour deux passages principaux, avec la mort de deux figures parentales différentes, sans compter un "roman" sur la Bombe, dont la lecture par Gen ne fera pas que faire pleurer les jeunes orphelins qui l'accompagnent, mais qui m'a réellement touché, et permet de remettre une couche sur les dégats directs de la bombe au cas où on commencerait à les oublier (et c'était peut être bien le cas, avec toutes ces péripéties de survie, ou de magouilles pour avoir de l'argent et ses multiples rencontres).
Par contre il est vrai, que la structure narrative (sans découpe claire en différents chapitres, puisque tout s'enchaîne sans interruption sur 2x300 pages) a du mal à tenir sur la distance, et que l'on saute souvent du coq à l'âne avant de revenir sur le coq. C'est aussi un aller-retour permanent entre le tragique, la révolte et les larmes contre la grosse farce, les chansons claironnées sur un chemin et les blagues de gamin (parfois très violentes d'ailleurs), mais c'est ce ton mi-lourd mi-léger qui donne aussi sa force à ce titre (après tout c'est aussi un shônen), qui dénonce encore et encore une bombe et surtout la guerre et son absurdité.
Le personnage de Gen est un révolté permanent qui ne se laisse pas marcher sur les pieds, et qui porte en lui tout l'espoir de la ville. A la fin du tome 8, où sa "conscience politique" s'est affirmée, c'est aussi le moment où il va prendre sa véritable indépendance et c'est donc un tournant du récit qui nous attend désormais.
De toute façon, lire cette série est un plaisir, d'autant qu'elle est servie par un graphisme très coulant, expressif et qui a une vraie présence, même s'il semble peu varié et que l'auteur réutilise beaucoup de ses gimmicks dans les divers expressions de ses protagonistes et que l'on a souvent l'impression de revoir la même scène
C'est du vrai plaisir de lecture, c'est instructif à bien des niveaux (historiquement parlant sur des points d'histoire méconnus, mais aussi sur la psychologie des gens touchés par ce genre de drame et comment ils les surmontent) et bien au delà c'est un témoignage qu'il faut garder à l'esprit, vraiment!

La ville des enfants

Série : Mother Sarah
Publié par Arkio le 2009-02-02 20:59:05

Contrairement au premier tome dont l'histoire était auto-conclusive, ce second opus de cette mère qui recherche ses enfants, présente une nouvelle histoire qui ne verra sa conclusion que dans le 3e tome.
Néanmoins, si l'on devait encore une fois le comparer à un premier tome un peu trop introductif et qui développait une histoire finalement un peu cousue de fil blanc (malgré un univers attracteur), ce second tome est beaucoup moins superficiel, et il permet de comprendre ce qu'a subie Sarah en atterrissant sur terre (et accessoirement pourquoi elle a une plaque en fer sur la poitrine), ce qui engendre d'ailleurs des scènes chocs de violence et de viol (même s'il semblerait que certaines planches ont été censurées à l'époque par delcourt et n'ont donc pas été publiées). Le trait est fortement plaisant (une ligne claire, bien maîtrisée) le format BD est luxueux et l'histoire de cette ville dirigée par des adolescents qui veulent refaire le monde (à leur sauce militaire) est intriguante et permet d'ajouter une dimension plus réflexive au récit tout en développant le background de cet univers futuriste ainsi que celui de l'héroïne du récit. Une lecture plaisante, dont je ne connaîtrais sans doute la suite que dans un certain temps...

Assaut

Série : Hunter x hunter
Publié par Arkio le 2009-02-02 20:57:48

Chaque tome de HxH est un événement en soit, et bien sûr celui-là ce déroge absolument pas à la règle. Ce n'est pas seulement parce qu'il ne sort qu'un tome tous les ans, c'est bien plus que ça, c'est ce plaisir de lire un shônen atypique, exceptionnel dans sa capacité à maintenir une tension extrême dans l'action, exceptionnel dans le talent de l'auteur a savoir faire jaillir des pages une aura de sensations multiples, exceptionnel dans un graphisme que certains qualifient facilement de "gribouillis" et qui pourtant se révèle génial quand il faut rendre et envoyer à la "gueule" du lecteur une ambiance mortifère ou le déclenchement d'une attaque. Je ne louerais jamais assez ce trait si varié dans le design des personnages, ou cette faculté de rendre les sentiments complexes des protagonnistes sur leurs visages, avec pourtant une économie de trait, effectivement flagrante, mais qui sait par miracle s'oublier et se transcender si facilement que l'on pourrait presque dire que Togashi a atteint la quintessence de l'emploi des intensifs graphiques du manga afin de rendre l'action au plus près du lecteur et en phase avec lui (du moins pour celui qui est prêt à y être réceptif)

Dans ce tome, nous avons de plus le plaisir de voir le commencement de la grosse phase d'attaque sur le roi des Kimera ants et de sa garde rapprochée et les phase d'action "héroïques" ne manquent pas, avec en plus l'apparition du vieux Netero et d'un autre combattant exceptionnel dont je ne spoilerais pas la présence ici, mais qui est plutôt surprenante, tout comme son association avec le chef de la guilde des hunters. Aussi, dans ce tome, contrairement à d'autres passages de la série, il ne faut pas s'attendre à voir bousculer les poncifs du shônen, mais même si le tout paraît plus classique dans son déroulement, quand le combat débute, l'auteur n'use pas des artifices habituels pour nous expliquer le déroulement de ce qui se passe (en gros les personnages témoins) mais choisit presque exclusivement d'employer un descriptif extérieur à l'action, la source d'un narrateur unique.
C'est en fait très audacieux (et inattendu, bien dans l'esprit iconoclaste de la série), car ainsi l'action ne perd jamais en intensité, au point d'avoir moi-même véritablement tremblé d'excitation à la lecture (et de frustration de ne pas savoir lire assez vite pour ne pas me faire "bouffer" par ce qui arrivait devant moi, devant ces pages ouvertes). Cela évite aussi le ridicule (que l'on trouve souvent) d'explications sur une action pas évidente par des personnages omniscients (qui comprennent tout à la seconde même où ça se produit, et ont la soudaine envie de faire partager leur grande science à tout le monde), alors que la moindre fraction de seconde compte dans ce combat, et que toute action (on le sent véritablement, presque physiquement ici) se joue bien plus vite que n'importe quelle "parlotte". En tant qu'auteur, même si cela paraît peu élégant de transmettre soi-même ce qu'on veut que le lecteur comprenne, cela apparaît pourtant comme un choix parfait pour traduire une phase d'intense activité mais qui ne se limite pas à une succession de techniques martiales (ça aussi, ce n'est pas si courant) tout en permettant d'accéder à encore plus de détails sans alourdir le récit, et puis si c'est fait en découpant sa page dans une composition quasi orchestrale, ça devient tout de suite très naturel de laisser le chef d'orchestre s'exprimer sur son oeuvre

Cela étant, après autant de temps entre les tomes 24 et 25, on aura tout de même oublié quelques détails du plan d'attaque ou certains personnages, ou même encore certaines techniques, mais en parcourant rapidement quelques passages des derniers tomes, le tout revient très vite en mémoire, et ce n'est alors plus que du plaisir, surtout après avoir attendu si longtemps cette confrontation à NGL. En plus dans ce tome, on aura le plaisir de voir le passé de Netero, et comment il est devenu ce qu'il est, et puis encore une fois on se dira que vraiment dans HxH, c'est une des rares séries où après 25 tomes, on sent très bien que les jeunes héros sont loin d'être les "meilleurs" et où l'on sent un monde infini rempli de gens exceptionnels, aux capacités exceptionnelles, un monde d'une diversité rarement égalée ailleurs où la part d'inconnue est toujours présente en toile de fond. Un régal!

Zetman, Tome 10

Série : Zetman (série)
Publié par Arkio le 2009-02-02 20:57:04

Avec ce tome, on voit pour la première fois un combat en commun entre le ZET et "Alpha" (autrement dit entre Jin et Kôga) pour se débarasser d'un player particulièrement fort (qui plus est boosté afin de tester les capacités du ZET), puis le reste du tome verse davantage dans l'expectatif : Jin s'interroge sur les relations et les sentiments qu'il nourrit pour sa colocatrice, Kôga qui boucle la boucle de son destin par la rencontre avec son "héros" Jin, ou encore Kôga qui se confronte à son grand-père et apprend tout de Jin.
Dis comme cela, effectivement rien de bien palpitant, mais pourtant tout est travaillé avec un soin impressionnant : la mise en scène du combat est un modèle de clarté, de restitution de la violence des coups ou de la complexité des mouvements et des diverses techniques, les décors sont ultra détaillés et réalistes, les visages, expressifs, sont d'une très belle profondeur et les perspectives choisies donnent toute leur force à l'occupation des personnages sur la page. C'est donc un très beau combat que nous pouvons lire et vivre, et la maestria du trait de l'auteur n'a jamais été si évidente, atteignant un niveau remarquable. Pour le reste, l'univers gagne en cohérence et en profondeur petit à petit, et l'on a réellement droit à une phase de transition ou à la fois Jin et Kôga vont passer un cap de leur vie (l'un en ne fuyant plus ses désirs et la chaleur humaine, et l'autre en comprenant l'ampleur du combat qui l'attend, et en justifiant ce qu'il est par sa rencontre avec Jin) sans compter la promesse d'un plus grand pouvoir pour tous les deux très bientôt.

On ne peut pas dire que la série avance très rapidement, ni qu'elle soit particulièrement dense, c'est plutôt le contraire qui ressort à la fin de chaque tome, mais pourtant on se plaît à lire ce récit d'anticipation et de "super-héros", pas seulement à cause d'un graphisme léché, mais surtout grâce à des personnages charismatiques que l'on a vraiment envie de voir évoluer, "Evolution" c'est là vraiment le mot clé de Zetman.
A ce point du récit, et le rapprochement très net entre les deux héros, on se demande encore davantage (pour ceux qui s'en rappellent) "mais qu'est ce qui diable a pu se passer pour aboutir à la situation des premières pages du premier tome ?" le suspens se renforce, la lecture de la série devient donc indispensable par les ressorts même de sa narration. Très intéressant.

L'arme absolue, Tome 3

Série : Cobra the space pirate (Editions Taïfu Comics - Originale de luxe)
Publié par Arkio le 2009-02-02 20:55:58

La fin de la saga de l'arme absolue en version deluxe (pages en papier glacé, pages couleurs ou bichromiques d'origine restituées) et à vrai dire un passage obligé pour les fans de Cobra. Cela étant, deux points pourront quand même être mis en exergue pour modérer l'enthousiasme de cette édition.
D'une, la première partie de ce tome est le passage bien connu de l'histoire des Sodès (ces épées vivantes qui manipulent des armures), et malheureusement on commence à en avoir marre de lire cet épisode des aventures de Cobra, tout simplement par le fait que cette histoire était déjà (malheureusement) présente dans le dernier tome de "Cobra couleur" paru (le tome 9) il n'y pas très longtemps, et que le fan de Cobra, hormis le fait de relire la même histoire à quelques mois d'intervalle, préfèrera de toute façon la version couleur, avec des effets remaniés et un "gommage" des défauts graphiques, puisque tout le reste est identique (les dialogues notamment) et puis pour celui qui a toutes les versions de Cobra parues jusqu'à maintenant, ce ne sera donc que la 4e fois qu'il lira le combat de Cobra contre le roi Babel
De deux, c'est le problème du manga de Cobra en lui même qu'il faut pointer du doigt. En effet, le scénario est sympa, c'est cool, c'est bien si on veut, mais c'est surtout bourré de défauts, de facilités de scénario, et malheureusement, lorsqu'on compare avec la version animée sur ce même passage (ne parlons pas du graphisme, de toute façon en défaveur de la BD d'époque), on se rend compte à quel point cet épisode est bâclé, et combien les scénaristes du DA l'ont transformé en rajoutant un tas de bonnes idées, absentes du manga, mais qui rendent ce passage dantesque, culte, génial, fantastique en animation alors que c'est tout juste "mouaif" en manga.

Bref, pour apprécier ce tome, il faut laisser son cerveau de côté (et ses souvenirs) et se prendre au jeu de l'action pure, sans temps mort, sans chercher un récit trop ambitieux. L'avantage tout de même de ce tome est de nous présenter 2 courts récits (10 pages) de Terasawa en couleur (coloriage classique et non en CG, comme pourtant il était déjà coutumier du fait à l'époque), avec un design moderne de Cobra, des histoires vites expédiées mais pourtant assez denses et bien menées, parfaitement dans l'esprit du personnage, bien que plus matures, d'autant que le rendu graphique est unique dans l'univers du pirate au cigare, et se rapproche bcp plus de celui de certains comics américain, que des codes habituels du manga. Ce qui est étrange c'est aussi que les planches se lisent bien de droite à gauche, mais pourtant les bulles et les cases doivent se lire de gauche à droite ! (et ça ce n'est pas précisé par l'éditeur Taifu)...assez déstabilisant.
Et puis il y a aussi une interview de l'auteur assez longue et intéressante en fin de volume, ce qui justifie aussi la dénomination "deluxe" pour ce tome.
Les 3 tomes de "Cobra deluxe" c'est donc pour les fans, mais aussi pour ceux qui voudraient commencer à connaître le héros et son univers particulier, pour ensuite embrayer ou non sur la suite, si ça leur a plu. Pour les autres qui possèderaient déjà Cobra dans d'autres version et qui n'y voient pas plus d'intérêt que cela (ou qui n'ont pas d'argent supplémentaire à dépenser) passez votre chemin

Bokurano, Tome 4

Série : Bokurano - Notre enjeu
Publié par Arkio le 2009-02-02 20:54:32

La fin de l'histoire plutôt (très) glauque entamée dans le tome 3, qui s'accompagne d'un chapitre supplémentaire un peu hors du temps, puisqu'il présente l'héroïne de ce combat et sa famille quelques mois auparavant. Cela permet de mettre en évidence de façon flagrante le concept de "fin de l'innocence", mais aussi de s'attacher a posteriori à une fille qui ne nous était présenté que d'une seule façon (une fille qui ne croyait plus à rien, détruite dans son corps et son âme et prête à tout pour pouvoir se venger), mais aussi de s'attacher à sa soeur et de rendre la réaction de celle-ci - quand elle protège le violeur de sa soeur - moins bêtement moraliste (sans compter un côté femme qui protège son fiancé, complètement indécent dans le contexte) et inscrite dans une logique antérieure, mais aussi, pour finir, c'est un bon moyen de reprendre son souffle à la lecture et c'est une astuce narrative pour ne pas faire sombrer définitivement le récit dans un gouffre de désespoir et de nihilisme. Bref, c'est peut être un peu naïf, mais ce passage "champêtre" tient un rôle multiple qui donne donc de la profondeur à la lecture.
Cependant la majorité du tome s'attache à un nouveau combattant et à son background particulier, une histoire de nouveau complexe : un triangle amoureux contrarié par une maladie cardiaque et une greffe possible si le nouveau héros meurt, mais dont la mort ou la vie ne rendront de toute façon personne heureux (en très résumé). De nouveau le fatalisme est plus que jamais présent ici et de plus en plus les jeunes protagonistes qui doivent se battre avec zearth acceptent leur destin. C'est un récit très dur mais pas vraiment malsain que l'on lit avec bokurano, servi par un graphisme assez éthéré et proche de l'esquisse qui empêche sans doute d'ailleurs de sombrer dans le noir (au propre comme au figuré), et qui commence avec ce tome à s'écarter du schéma : un enfant-un combat-il meurt, puisque que l'on sait désormais que tous n'ont pas signé le contrat et que des rebondissements verront certainement le jour très bientôt (mais certainement aussi, que ce ne sera pas avec des larmes de joie...) même si la trame générale est finalement assez étroite et n'arrive pas à prendre des proportions dantesques (pas comme la structure des "robots" ) ni complètement intimistes (bref, ce n'est pas Evangelion, dont ce titre s'inspire sur bcp de points d'"apparence")
Tristesse, Ô tristesse, es-tu là ?

A noter quand même une recherche dans le mecha design des véhicules futuristes (notamment les voitures) qui est plutôt intéressante et qui nous est détaillé en fin de tome.

Good bye

Série : Good bye
Publié par Arkio le 2009-02-02 20:53:52

On a affaire ici à un recueil de 4 nouvelles du père du "Gekiga" Yoshihiro Tatsumi, pour un tome au format particulier (le grand format des Gen d'hiroshima, ou du Sommet des dieux par exemple) avec seulement une centaine de pages au compteur. 4 nouvelles qui ont été dessinées entre 1970 et 1998, et il est certain que l'on ne voit pas vraiment d'évolution graphique entre les différents récits. Le trait est très simple, le design fluctuant d'une case à l'autre, les décors peu détaillées... Cependant l'atmosphère qui se dégage de la lecture nous renvoit une calme mélancolie, mais très marquée et qui subsiste comme une fragrance vaporeuse dans la tête, avec des récits qui mettent en scène des personnages pas adaptés à la société ni à l'époque où ils évoluent. Au final des nouvelles, plutôt (réellement) pertinentes avec un goût de l'absurde toujours en filigrane, et qui s'érige d'ailleurs comme postulat dans le dernier récit, avec un homme qui a trouvé la recette de l'immortalité en décidant de marcher à l'envers.
Seule la première histoire distille un véritable goût de malsain à la lecture, avec l'évocation d'un fait divers réel (le meurtre d'une jeune hollandaise à Paris par un japonais "cannibal") mais que ce soit là ou bien dans l'histoire qui donne son titre au recueil (l'évocation d'une prostituée japonaise après la fin de la seconde guerre mondiale), il y a toujours cette représentation métaphorique de l'enfermement et un spleen lancinant qui l'accompagne. Et pourtant on ressent quand même de la part de l'auteur de la tendresse pour ces personnages misérables. On lit, on s'interroge, on continue à vivre : une pause dans le tumulte ambiant.

A noter par contre (une particularité "Vertige graphic" comme Gen d'hiroshima d'ailleurs) une restitution des planches un peu limite au niveau de la résolution (trop faible), ce qui amène des planche floues qui manquent de netteté et des traits pixellisés ; un peu dommage, surtout que le reste est irréprochable.

Ciel nuageux avec risque de chutes d'os

Série : One piece
Publié par Arkio le 2009-01-29 01:21:12

Si Le tome 45 était une bouffée d'oxygène, un tome de pure transition, mais un banquet final arrosé de réjouissances, après la tension du précédent et très long arc de Water seven/Ennies lobby (où l'auteur a pu élargir son horizon, en nous faisant saliver par la découverte de plusieurs personnages importants et une multitude de révélations, qui vont d'ailleurs certainement rester en stand-by pour un bon moment), les deux tomes qui le suivent profitent assurément de ce nouveau souffle assumé pour nous offrir certainement l'un des meilleurs passages (si ce n'est le meilleur) de la série depuis le début de sa publication, et après autant de tomes ce n'est pas un mince exploit!

- D'une, l'univers présenté est une splendide (et complètement inattendue, vu le parti pris "piratesque" de la série) mise en scène d'un classique "horror show" avec tous les éléments habituels du genre en profusion (zombies et monstres en tous genre, fantômes, manoir, tableaux hantés, savant fou, architecture gothique etc...) avec en plus le génie (c'est peut être même la première fois que je peux employer ce terme pour cette série) de replacer tous ces éléments hétéroclites dans la cohérence habituel de l'univers de One piece (fruits du démon et pirates) et d'ainsi rendre une dimension proprement captivante à ce qu'on y découvre.
- De deux, c'est surement la première fois qu'autant de "personnages" nouveaux sont introduits dans cette série (et peut être même dans n'importe quelle autre), c'est un véritable feux d'artifice de tronches, de corps, de corps fusionnés, de bestioles en tous genres, qui ont chacune une existence assumée et qui n'ont aucun mal à exister par elles-même. Combiné à l'univers de maison hanté présenté, cette stupéfiante diversité fait saliver et donne des perspectives vertigineuses, au point d'être happé par ce qui nous est montré (en gros, l'auteur ne se fout vraiment pas de notre gueule :D )
- De trois, pour finir, l'humour n'a jamais été aussi présent que dans cette toute nouvelle partie, et ça n'arrête pas de fuser à chaque coin de page. Comme en plus l'équipage de luffy compte maintenant franky dans ses rangs, c'est encore un moyen supplémentaire de développer les sources de gag (on sent vraiment que l'auteur aime ses personnages, et ça fait vraiment plaisir à lire) et même sans cela, avec les caractères loufoques des (nombreux) nouveaux entrants, c'est d'une telle fraîcheur, d'une si belle inventivité (même si tous les ressorts comiques utilisés ne sont pas nouveaux dans la série) que l'on se marre sans restriction dans ces 2 tomes, et si l'humour a toujours été présent dans la série, là c'est du haut niveau. Après 47 tomes, on se dit vraiment que la série ne sera jamais inusable à ce compte là!
Bref, c'est un arc foisonnant que l'on tient là, à tous points de vue, et comme en plus il n'y a pas bcp de combats pour l'instant, le tout est très lisible (c'est le gros point noir habituel de One piece) et la langue pendante s'il vous plaît :p

En outre, et suprême délice pour celui qui n'en aurait pas encore assez, l'auteur nous livre les plans du nouveau bateau de luffy et de ses compagnons, le thousand sunny (tome 46), et celui qui, un jour, a rêvé de faire un voyage dans le Solaris ("des mystérieuses cités d'or") ou bien tout simplement dans le nautilus du capitaine Nemo, celui là retrouvera les mêmes palpitations quand il découvrira la géniale organisation de ce navire! ça fait vraiment rêver et le goût étourdissant de l'aventure est plus que jamais là. Rahhhhh lovely!!!!

Zipang, Tome 24

Série : Zipang
Publié par Arkio le 2009-01-29 01:19:05

Ce tome de Zipang se révèle encore une fois un véritable plaisir de lecture, pratiquement sans restriction du début à la fin. On salue avec un sifflement admiratif la documentation et les connaissances de l'auteur sur la guerre du pacifique, dont la plupart des événements et protagonistes nous sont inconnus (offrant un intérêt historique supplémentaire à ce titre pour nous pauvres béotiens, simplement habitués au versant "hitlérien" de la seconde guerre mondiale, et cela même si ça demande un certain travail de concentration parfois) et on vibre toujours après plus de 20 tomes aux aventures des hommes du futur projeté 60 ans en arrière! Dans ce tome, le suspens est parfaitement mené, et difficile de savoir comment vont s'en sortir les hommes du Mirai, cette fois ci plus isolés que jamais, emprisonnés sur une île déserte et séparés de leur navire (dont l'arrivée à cette époque a déjà tellement conduit à modifier l'histoire...).
De plus, on ne sait toujours pas comment l'énigmatique Kusaka compte utiliser la bombe atomique qu'il a réussi à faire fabriquer, mais qui se révèle incapable d'être utilisée comme il l'entendait au départ. Tout semble néanmoins converger vers une très prochaine grande bataille et une issue particulièrement épique (mais bon, il faut nuancer cette impression quand on sait que la série est en cours au japon, avec 14 tomes d'avance sur la France...)

Il n'y a pas grand chose à jeter dans "Zipang", qui se vit davantage qu'il ne se décrit, et l'heure est loin d'être au bilan, mais il est certain que de purs moments de tension, d'action trépidante (peut être trop rare) et surtout de stratégies en tous genres, rondement menées, seront encore au programme, et franchement ça fait saliver rien que d'y penser.
Si l'on veut tout de même chercher un point négatif dans cette histoire ce serait davantage à trouver du côté du graphisme de l'auteur (par ailleurs très détaillé dans les décors et tous éléments d'époque), dont le style "à machoires carrées" pour les visages pourra gêner certains (sans compter une faible diversité de design), ou même de se sentir oppressé par certains personnages charismatiques un peu trop omniscients, qui semblent avoir tout prévu, le sourire constamment aux lèvres. Mais tout cela ne semble affaire que d'esthètes au final devant l'ampleur et l'ambition du récit entamé! Impressionnant vraiment que cette fresque qui s'est dessinée sous nos yeux :)
Une bonne pioche indéniablement, et difficile de trouver ailleurs un autre auteur, ou un autre récit (à part ceux du même auteur justement : lire "Eagle" en parallèle de l'élection d'Obama est édifiant à ce propos :) ), qui soient autant portés sur la (géo)politique moderne, et sans que ce soit rébarbatif, bien au contraire. Sans compter, et il faut le signaler, que ce tome 24 comporte une longue interview de Kawaguchi en fin de volume, avec des indications plutôt intéressantes. Pourquoi alors (continuer de :D ) s'en passer ? ;)

School rumble, Tome 8

Série : School rumble
Publié par Arkio le 2009-01-29 01:17:51

Comment dire...Essayons cela : pour la première moitié du tome, il suffit de se référer à ce que je disais plus haut sur le tome 7, la série excelle quand il s'agit de se concentrer sur ses deux héros complètement à la masse (chacun dans son genre) Harima et Tenma, et on passe d'excellents moments à rire de sains quiproquos (c'est à dire qui ne frustrent pas le lecteur, en tournant sans cesse autour du pot, juste pour ne pas faire avancer l'histoire, ici ce n'est pas le but recherché, on se fout complètement en fait que les deux héros finissent ensemble ou pas) de réactions exagérées et de l'emballement d'espoirs miroités au pinacle qui sont jetés l'instant d'après en enfer.
Le problème survient alors quand l'auteur décide soudainement de partir dans un trip halluciné (en l'occurence, un jeu de type "survival" la nuit en plein lycée entre deux fractions de la classe pour décider quelle activité sera choisie pour la fête du bahut, entre le théâtre et un salon de thé) qui cumule tout ce qui rend parfois ce manga extrêmement lourd à lire. En clair, on a là du délire pour la simple envie de dessiner du délire, une sorte de délire qui finit par se prendre complètement au sérieux en permettant à l'auteur de caser des situations qu'il croit sans doute drôle (des phrases types de films de guerre décalées dans un environnement scolaire) mais à pousser le bouchon jusqu'au vrai n'importe quoi (au niveau du comportement des persos) sans arriver à faire preuve en même temps d'une bonne humeur jubilatoire qui serait de rigueur pour faire passer la pillule, on attend juste que ça se termine avec impatience. Malheureusement, ça dure, ça dure et ça dure encore, au point que ça ne se terminera d'ailleurs pas avant le prochain tome, et on se réjouit même que ce tome ne comporte pas plus de 130 pages (il reste encore une trentaine de pages sur des petites histoires annexes, complètement anecdotique au passage), pour éviter à notre cerveau une saturation délétère, qui aurait pu écourter grandement l'envie prochaine d'acheter la suite de la série :mad2:
Dans ces cas là, c'est un peu du Bobobo-bo-bobobo light, mais ça relève des même ressorts de lourdeur et de rire que l'on veut nous imposer au forceps. Comme si pour faire apprécier un bon gâteau à ses invités, on leur faisait bouffer la farine et les oeufs pour avoir plus vite les félicitations au cuisinier. il faut vraiment être un goinfre (ne pas regarder trop près ce qu'on nous donne à manger) et singulièrement manquer de goût ou boire beaucoup d'eau (dans son vin) pour réussir à terminer le repas, réellement repu.

Ce qui n'arrange pas davantage les affaires, c'est aussi que la situation décrite frise l'incompréhensibilité, et cela pour trois raisons principales. D'une, la propension de l'auteur à ne pas assez distinguer ses personnages, par des dessins de visage trop ressemblants, ou bien en introduisant des gars/filles qu'on ne voit qu'une fois tous les 3 tomes sans arriver à retenir un trait quelconque de leur personnalité, ni simplement leur nom, n'arrange pas à comprendre qui fait quoi, qui est qui et qui se bat pour quoi. De deux, les "tactiques" de guerre présentées sont absconses et quasi impossibles à suivre (à cause notamment du premier point, mais aussi d'une mise en scène tiraillée et mal foutue), les faisant plus passer pour du bavardage stérile qui plombe une ambiance déjà pesante, que pour une fine analyse à saluer des deux mains. Et enfin, comme si tout cela ne suffisait pas, l'éditeur Pika s'en mêle en mélangeant ses traductions et en nous placant par exemple le QG des afficionados du salon de thé, une fois au 2e et une autre fois au 4e. Bref, on ne comprend rien à ce qui se passe, et rien n'est fait pour nous donner envie de comprendre quelque chose.
Il ne reste plus qu'à soupirer de ce beau gâchis et à attendre que ça passe, si possible avec un bon aspirine. (ou alors essayer de conjurer le mal en se calant bien au fond de son canapé, un verre de Coca à la main, et on reprend une situation similaire, mais cette fois parfaitement maîtrisée en regardant certains épisodes de "Fumoffu", pour se rappeler que les bonnes recettes ça existe encore).

Love & collage, Tome 7

Série : Love & collage
Publié par Arkio le 2009-01-29 01:15:24

Après avoir usé les plus improbables domaines des fascinations fétichistes en tous genres (et pour notre plus grand bonheur avec un humour incisif et jamais vulgaire), provoquant très souvent un rire franc dénué de tout sentiment coupable :D, l'auteur fait maintenant évoluer son histoire, enf...
Et non! je ne dirais pas "enfin", étant donné qu'il était jusque là plus qu'imaginatif pour toujours nous surprendre, au point de nous avoir fait oublier complètement les craintes d'un "love hina" like des débuts et d'arriver à grandement apprécier de pouvoir lire une sorte de manga harem, mais en en détournant complètement les poncifs habituels, plutôt d'ailleurs en les exagérant sans complexe, pour atteindre à la fois une sorte de quintessence parodique du genre, mais aussi pour créer un monde totalement inhabituel (par exemple comment arriver à ne pas faire de fan service, en mettant en scène des héros qui ne vivent en quelque sorte que pour le fan service), en soit une grandiose réussite!
Bref, dans ce tome 7, l'histoire ne change pas vraiment de cap, à ceci-près que la relation Hachibe/Sakurako (la fille aux yeux pers) est redéfinie (ou définie une bonne fois pour toutes au choix) comme une relation amoureuse réciproque, ce qui est un bouleversement important du point d'un vue d'un héros, pour qui n'a de valeur dans la vie que la beauté physique idéale (suivant des critères très précis de "maniaque") et non pas un sentiment difficilement appréciable objectivemet. Les convictions du héros (qu'il n'a jamais manqué de revendiquer fièrement) sont donc remises en question, même s'il trouve très vite un compromis entre son "amour" et ses "trésors corporels".

Ainsi, la plupart des histoires qui composent ce tome, s'articulent autour des 2 protagonistes principaux (inutile de se cacher en passant, que Sakurako avait dès le début une place privilégiée parmi les filles de la pension, et que son caractère typique, dit "tsundere" ("la fille colérique, mais si sensible au fond") la prédisposait, aux yeux de nous autres, lecteurs avertis, à la voir se rapprocher de Hachibé : le karma ou la bête réponse aux attentes des lecteurs ?) en gardant un gros pied dans le monde déjanté et sympathique des fétichistes made in Inoue Kazurou - qui ne sont finalement rien d'autre que des "geeks" de parties corporelles, et des gens qui assument ce qu'ils aiment, sans porter atteinte à l"objet" de leur adoration -

- Ce qu'on y gagne :
* On retrouve des séquences de pure émotion romantique, dont on était plus coutumier dans la précédente série de l'auteur ("midori days"), et même si c'est loin d'y être très développé, on renoue ici avec les émois adolescents d'une comédie romantique shônen classique, plutôt bien menée et touchante.
* L'histoire suit maintenant une direction plus précise, moins chaotique, et celà va permettre aussi de creuser le passé de sakurako (visiblement la seule dont on a encore bcp à apprendre et qui a bénéficié d'un background plus fouillé dès le départ), dont on avait eu quelques bribes d'aperçu les tomes précédents, pour probablement verser également dans un registre un peu plus dur par la suite (donc moins superficiel)

- Ce qu'on y perd :
* En recoupant une pente plus classique, l'histoire perd quelque peu de son ton iconoclaste, et ses fétichistes complètement barrés, sans remords sur leur passion, ont donc de fait moins d'espace pour s'exprimer pleinement (sans compter bien sûr le fait de se concentrer davantage sur 2 personnes).
* Des personnages sont maintenant un peu trop mis de côté, et les gags potentiels qui résultent de leur utilisation/mise en scène par l'auteur se flétrissent.
La preuve, même l'introduction d'un nouveau personnage avec un nouveau "trésor coporel" de maeda (les mains) n'est pas exploité au delà d'un chapitre.
* L'histoire a peut être maintenant une vision plus nette, mais on y perd dans le délire foisonnant, où l'on peut se permettre plus de choses : à voir si l'auteur va vraiment assécher son récit ou pas.

Quoi qu'il en soit, Love & collage reste une lecture très agréable et hautement recommandée, servie par un graphisme clair, très lisible, et un trait chaleureux, avec une vraie présence expressive, qui emporte tout de suite le regard, et si l'on ajoute de l'humour (toujours) et des personnages plus que sympathiques, que demander de plus en somme :)

Keroro, Tome 11

Série : Keroro
Publié par Arkio le 2009-01-29 01:14:32

Que dire de ce nouveau tome de Keroro ? La phrase la plus simple pour le résumer serait celle-ci (et on pourrait l'utiliser avec talent pour à peu près tous les autres tomes de la série) : "sitôt lu, sitôt oublié"
Ce n'est pas que la série soit particulièrement mauvaise, mais si l'on excepte les petites référence "otakistes" qui font sourire de temps en temps au fil des pages (oh! rien de méchant, un soupçon d'X-or et un autre d'Evangelion au milieu des courantes de Gundam), les histoires restent tout de même très répétitives, assez gamines (avec en plus un fan service "boops et culotte" de surface complètement inutile) et les personnages humains sont plutôt très fades et peu attachants.
Heureusement, il y a aussi des personnages "humains" insupportables (remarque, vu le faible nombre de personnages, tout cela apparaît bien faiblard) Heureusement ? oui, car ils n'apparaissent que peu dans ce tome :D, tout comme la disparition progressive de cette aberration lourdingue de perso qu'est Angol mois, introduite en début de série, et qui s'accroche au récit comme un poux tenace à une chevelure récemment shampouinée (elle n'a jamais servi à rien, n'a pas de personnalité, les scénarios qui la mettent en scène sont accablants de bêtise et surtout n'a pas une tête de grenouille :petard2: , donc c'est une vraie tâche dans le décor, qui s'accroche pourtant on ne sait pas pourquoi. Grossière erreur de l'auteur, qu'il laisse peut être en place en tant que mesure expiatoire ? je ne vois que ça)
Bref, la série vaut surtout pour les caractères de ses grenouilles E.T, leurs inventions débiles et l'intervention parfois d'éléments extérieurs de leur planète d'origine. Mais, après 11 tomes, force est de constater que tant qu'à se payer des inventions en tous genre et des mascottes kawaïi, on aurait mieux fait de rester tranquillement avec doraemon en fond d'écran de son PC.

Bon, le ton déjanté et dynamique est souvent agréable, mais franchement, à force de facilités de scénario, j'en reviens à ce que je disais plus haut, aucune histoire ne marque l'esprit, tout devient plat finalement, et puis ce n'est pas un graphisme néoténique sans vrai génie (mais on lui reconnaîtra tout de même sa lisibilité, une certaine vivacité et des tronches (parfois) marrantes) qui va réhausser le tout.
Circulez, il n'y a rien à voir...

P.S : note pour plus tard (©Parker Lewis): penser à arrêter d'acheter cette série (mince j'avais déjà dit ça à la parution du tome 5, cette fois essayons de ne pas oublier avant de rattraper l'édition japonaise )

Sumomomo Momomo, Tome 6

Série : Sumomomo Momomo - La fiancée la plus forte du monde !
Publié par Arkio le 2009-01-29 01:13:22

Comme annoncé (et craint ?) par la lecture du tome précédent, une grosse moitié de ce tome s'attarde sur de purs combats et principalement celui contre le "boss de fin de ce niveau", Tenga, le nouveau chef de la fratrie Koganei (le tigre). En somme, rien de bien nouvateur dans tout cela que cet affrontement Momoko/Tenga (si ce n'est la corpulence chétive de la fille qui se bat en face du balèze :D ) : vagues d'énergie titanesque à la DBZ (avec combats aériens), chacun terrassé puis se relevant encore plus fort (avec l'introduction du concept d'une force antique invincible), sans compter le visiblement pouvoir caché (double personnalité) du héros, qui se réveille juste assez longtemps pour faire basculer le combat, et l'apparition dans l'ombre de prochains adversaires encore plus puissants. Bref, n'en jetez plus...
Par contre, même si ce n'est pas très original, ça a au moins le mérite d'être bien retranscrit par un graphisme nerveux et lisible (et nul doute que ça plaira aux amateurs du genre, qui ne recherchent rien d'autre de spécial)

Plus intéressant sont les moments quasi intimistes qui précèdent ce combat, où le déchirement du choix de qui va vivre ou mourir (une tristesse désespérée mêlée à du respect "amoureux") est presque palpable (dans les regards, les gestes hésitants et l'expressivoté générale) sans compter la surprise (finalement prévisible, mais pourtant inattendue, après l'échange entre les deux jeunes héros) du choix que fait Kôshi Inuzuka concernant l'utilisation de l'unique antidote au poison, qui le ronge, lui et Momoko.
De fait, la relation Kôshi/Momoko aura clairement avancé d'un (petit) pas dans ce tome, tout comme d'ailleurs les sentiments de leurs autres amis martialistes, certes amours à sens unique, mais assumés désormais (on s'amusera de voir de quelle façon cela influera (ou pas...) sur l'évolution de leurs caractères respectifs)
Pour le reste du tome, on retrouve l'ambiance bon-enfant habituelle, et des gags qui font mouche, avec une Momoko exagérèment "Moé", fleur bleue à l'extrême et aux tournures de langage d'un autre temps (effet irrésistible garanti!)
Après le terrible combat qui a eu lieu, cette dichotomie de ton semble tout de même artificielle à ce point du récit, mais on espère toujours que l'auteur saura garder par la suite la fraîcheur originelle de ses personnages et leur décalage parodique, même quand elle aborde des passages plus "belliqueux". Espérons mes frères et prions Thalie, la muse de la comédie : pas trop de combats qui se prennent au sérieux SVP.

Dr Kotô, Tome 13

Série : Dr Kotô
Publié par Arkio le 2009-01-29 01:12:42

On retrouve ici peu ou prou ce que j'avais déjà dit sur le tome 12 : la série se stabilise (enfin) à un niveau correct, sans que ça soit réellement transcendant (vraies définitions médicales notamment). Mais tout de même, on finit par parvenir à ressentir ce que l'auteur voulait depuis le début nous faire "avaler" sans jamais, pour le moment, réussir à entraîner une empathie qui ne soit pas feinte et aller au delà du discours bien pensant (sinon par pitié pour les efforts qu'ils se donnaient ?), c'est à dire la beauté hors du temps de l'environnement naturel de l'île, son calme reposant, voire nostalgique. En laissant du temps à sa première histoire de se développer, cette fois-ci bizarrement ça marche, et on commence à réellement apprécier cette île, à en voir les possibilités, à se laisser le temps d'en imaginer l'histoire (humaine et "naturaliste"/géologique et biologique) via ses reliefs, le vent et les nuages tout simplement, et tout cela par le truchement des interrogations d'un homme qui fait le point sur sa vie et qui perçoit la vraie valeur des choses (dis comme ça j'ai conscience que cela fait très nunuche et cliché, du "Dr kotô" habituel quoi. Me serais-je fait happer dans les méandres sectaires et bien cachées de la série ? ou tout simplement cette histoire serait le parfait exemple d'un chemin qui m'aurait touché plus directement ?).
Celà étant, on est tout de suite rassuré de voir que l'on lit bien du Dr kotô et qu'un homme en phase terminale d'un cancer finira par guérir miraculeusement sans aucune séquelle à la fin :D (histoire de laisser le Dr kotô devenir plus humble que humble, vu qu'il avait eu l'audace de croire qu'il n'y avait plus rien à faire! oui en effet, comme il le dit lui-même, qui est-il pour croire qu'il n'y avait plus rien à faire ? (même si dans 99.9% des cas, c'est le cas (mais pas le K de Kotô pour ceux qui ne suivraient pas :D ) alors que la force des miracles existe comme chacun le sait :euh: ça au moins ça lui apprendra à ne pas encore être parvenu à atteindre l'état de Saint comme Charles Ingalls dans la petite maison dans la prairie (bonne leçon en vérité :lol: )
Mais bon, pour cette fois, cette non-mort n'entraîne pas vraiment un soupir d'accablement devant tant de facilité scénaristique, mais plutôt davantage une satisfaction que le personnage puisse continuer sa vie avec sa famille (et de continuer sa contemplation de l'île, entraînant sans doute avec lui le lecteur (moi) bien content de la petite évasion rêveuse que l'histoire a suscité en lui ;) )
Pour le reste, on sera toujours de plus en plus fâché avec les personnages de fond dessinés par le fameux assistant prolifiquement terne, et aussi tout de même par une dernière histoire légèrement surenchérie par l'apparition d'une fièvre hémorragique sur l'île (ebola).
Quoi qu'il en soit, il faut tout de même noter que la série Dr kotô, toute guimauve - et scénario rocambolesque - de sortie en ordre de bataille, est très (très) loin d'égaler sur ce point une série comme "Angel heart", qui est pour le coup une insulte à l'intelligence d'un lecteur lobotomisé, mais c'est un autre débat.

Un point très novateur à retirer de ce 13e tome, se dégage néanmoins très nettement, et il me faut donc féliciter le fait qu'ENFIN, les différents protagonistes des histoires précédentes (qui n'avaient donc eu qu'un ou deux rôles ponctuels dictés par les besoins d'un scénario quelconque) acquièrent dorénavant une vraie valeur de personnalité (et d'évolution) et que l'auteur arrive maintenant à manipuler une bonne pléiade d'anciens personnages avec cohérence et surtout bcp plus naturellement. Enfin, les personnages semblent avoir trouvé une force de vie propre qui permet de les imposer sur la scène du manga (y avait-il besoin d'"une masse critique" de personnages ou de leurs actions avant de pouvoir obtenir ce résultat ? ) et le qualificatif de "comédie humaine" pourrait commencer à prendre sens si ça continue dans cette voir réjouissante. C'est sans doute le premier tome où autant de personnages déjà utilisés sont réapparus, et franchement, ajouté au reste des évolutions positives du manga (même si subtiles) cela n'augure que du bon pour la suite (et "pour une fois" serait-on même tenté de dire perfidement)

Dr Kotô, Tome 12

Série : Dr Kotô
Publié par Arkio le 2009-01-29 01:11:48

L'amélioration constatée depuis deux tomes sur cette série se confirme encore ici, même si ce titre reste encore, à bien des égards, insuffisant pour prétendre s'approcher du qualificatif de "bon" seinen, mais bon saluons les efforts avec notamment :
*On a enfin droit à des scènes d'opération qui essaient d'alimenter/de créer une certaine tension de lecture, donc fini pour cette fois une opération chirurgicale sensément extrêment dur (sauf pour le docteur kotô) bâclée en 2 pages ("ouais, j'ai réussi, je lui ai enlevé sa tumeur et la moitié de ses viscères, c'est bon il va bien") mais développée sur presque un chapitre. Ca reste néanmoins basique dans la façon de créer le suspens (et avec toujours les phrases lénifiantes de personnages témoins, abasourdis par la dextérité du médecin de campagne : "c'est un génie, je n'ai jamais vu qqn distribuer autant de pains à la seconde!" ahhh non désolé je me suis trompé c'était plutôt : "c'est un génie, ses mouvements sont si rapides pour une opération qu'il n'a pourtant jamais pratiquée") et puis de toute façon on sait que dans ce manga personne ne meurt (sauf à l'abri des regards et on n'en parle pas).

*Les meilleures histoires des précédents tomes étaient celles où le docteur Kotô n'apparaissait pas ou n'avait qu'un petit rôle ; on pouvait alors développer la vie et la personnalité d'autres personnages, et ça donnait parfois de petites histoires sympathiques (à défaut d'autre chose). Cette fois, même les histoires où le docteur est le héros tiennent la route, et sont sensiblement débarassées (sensiblement j'ai dit, n'exagérons pas non plus) d'un moralisme facile et d'une éloge de la ruralité comme terre des vraies valeurs (en passant, ça a toujours été le seul point contestataire que se permettait ce manga, pour dénoncer "avec courage et pertinence" (ironie, pour celui du fond qui n'aurait pas compris) combien nos sociétés actuelles sont corrompues : allez sur une petite île et vous trouverez le bonheur (et aussi la capacité d'opérer simultanément en Dolby surrond THX par le simple fait de brandir son glaive magique en criant : par le pouvoir du crâne ancestral, je détiens...(oups je m'égare, je disais donc : ) par le simple fait de se confronter à l'humanité des patients qui comptent sur vous.

*Les scénarios faciles se sont améliorés, maintenant il y a toujours un des deux gosses qui a une grave blessure, mais ça entraîne plus de répercussions sur l'île et il n'y a pas d'opération à la mac gyver à la clé pour le sauver : "je l'ai opéré dans l'oeil du cyclone avec une seule main et une rage de dents" (mais non c'est dans un simple hôpital pour une fois), et il y a toujours un aigri (une aigrie en l'occurence) qui arrive sur l'île, mais au moins cette fois, elle y reste en tant qu'infirmière et ne repart pas en ayant compris la leçon et prête à prêcher la bonne parole, Biennnn.

*Les notes pour nous expliquer la vie se font bien plus discrète (genre :
- Dr Kotô : il a une migraine!
Note : le docteur veut dire par là que ce patient a mal à la tête) mais on retrouve quand même la définition de l'intraveineuse (et oui on sait que c'est une injection dans une veine...) et pour une fois des définitions qui servent à quelque chose avec des termes techniques moins évidents (qui d'habitude ne sont pas expliqués, et allez comprendre pourquoi on considère ce titre comme un seinen pour jeunes garçons...)

Par contre, ce qui ne va vraiment pas en s'améliorant, c'est la propension du mangaka à déléguer presque tous les dessins des personnages en fond de vignette (ou de foule, ou même des personnages au même niveau que les héros) à un assistant, dont le style n'a rien à voir avec celui de Takatoshi Yamada, qui nous livre des têtes au rictus figé, d'un trait trop maladroit (ou plutôt incompatible avec le graphisme délié et expressif de l'auteur) pour ne pas choquer à chaque fois (et ça arrive malheureusement de plus en plus souvent). Ces personnages semblent alors n'être pas dans le même temps que l'histoire (bizarrement l'âme de la sensation de mouvement, que peut susciter le manga en général, ne semble pas leur avoir été insufflée), l'impression est très dérangeante, et donne en sus un cachet de facilité qui ne réhausse pas le niveau général moyen.

Au final je me serais bien moqué de ce tome, mais il faut reconnaître que ça se lit bien finalement (me serais-je familiarisés avec les habitants de l'île ?, sans doute aussi ont-ils donc été suffisamment développés), et que les occasions de se gausser de l'inanité de ce qu'on lit ont réellement presque toutes disparues, même si ce n'est pas une lecture très ambitieuse, voire plutôt gentillette (mais c'est un beau progrès). Si ça reste à ce niveau et que ça continue même à s'améliorer, il sera sans doute véritablement agréable de se plonger dans les histoires de l'île de Koshiki ;)

Keiji, Tome 11

Série : Keiji
Publié par Arkio le 2009-01-29 01:10:54

C'est une nouvelle histoire qui débute avec ce tome, et bien entendu une nouvelle page de l'histoire du japon à la fin du 16e siècle. L'intérêt de ce titre repose toujours sur le graphisme serein et très détaillé de tetsuo Hara, sur la découverte de pans d'histoires/batailles méconnues de cette époque (même si à la sauce de l'auteur) et bien sûr à la personnalité du héros. En somme, peu de renouvellement à attendre ici, les ressorts scénaristiques sont plus ou moins les mêmes à chaque histoire (honneur, abnégation, larmes, boutades de Keiji, plan de batailles, personnages gentils forts et fragiles à la fois, méchants sans cervelle ridiculisés...). Même si la violence se fait présente, ça reste péri de bons sentiments, de compréhension innée du coeur de l'homme et de regards azurs pleins de commisération (avec les petites larmes, nimbées d'un rayon de soleil, qui vont bien, si besoin) même si ça n'atteint pas la niaiserie/guimauve d'un "Ken, fist of the blue sky". Une éloge de la pureté fantasmée en définitive (la pureté du combattant et son égo, à qui tout doit être soumis, même à l'excès et peut importe les morts en face...), qui se loge ici dans le corps de grosses brutes peu avenantes au premier abord. Mais bon, il est indéniable que la clarté (plutôt manichéenne) de ce qui nous est présenté, couplé à un graphisme très agréable, rend toujours la lecture de ce genre de titre assez plaisante et facile, même si ça ne déclenche pas des montées de pur plaisir au final.

Ce qu'il est intéressant de retrouver dans ce tome est plutôt à chercher du côté des nouveaux personnages introduits, qui raviront (peut être) les lecteurs assidus de "Samurai deeper Kyo", qui pourront se confronter ici avec des noms plutôt bien connus (et donc de les resituer dans l'histoire avec un grand A), tels que Yukimura sanada (le héros de cette nouvelle partie), Sarutobi sasuke, ou encore Masamune Date, même si leur nouvelle image aura peut être de quoi les déstabiliser quelque peu (notamment sasuke, qui devient ici un clone de l'héritier du Hokuto ryûkaken du dernier tome paru en france de Sôten non ken :D )
En bref, un travail honnête de l'auteur (une alternative très valable à "Hokuto no ken"), peu imaginatif et répétitif certes, mais qui se lit sans déplaisir si l'on ne cherche pas l'exigence absolue (et ça fait du bien de trouver des lectures "détente" au fil des tomes avalés :D )

Sumomomo Momomo, Tome 5

Série : Sumomomo Momomo - La fiancée la plus forte du monde !
Publié par Arkio le 2009-01-29 01:10:01

Voici une série assez légère, où même si l'on a perdu quelque peu l'humour parodique des premiers tomes, permet de retrouver des situations qui arrachent sans mal un rire (le combat de la "jument" contre le "tigre") avec un graphisme qui s'est nettement amélioré depuis le début. Exit les corps aux proportions trop carrés, ou difformes, tout est maintenant très agréable à l'oeil, sans compter une dynamique des combats bien plus lisible, et des expressions plus convaincantes (plus sérieuses aussi, mais c'est l'arc en cours qui le veut pour l'instant). Le ton général est plus adulte, plus tendu, plus en phase avec ce que l'on pourrait attendre de ce titre si l'on ne le considérait que comme un banal "seinen de baston" (ce qu'à bien des égards, il n'est pas encore rendu heureusement). De plus, les sentiments des personnages s'écartent notablement d'une vision à l'eau de rose pour réaliser les barrières qui existent réellement, et qui deviennent des poids réels influençant leurs choix de vie. Le tome 6 (qui sort là aussi très bientôt), s'annonce vraiment porté sur le combat, mais si c'est pour voir une momoko au mieux de sa forme et un kôshi qui se réveille, pourquoi pas finalement, si ça ne s'éternise pas dans cette direction. Une très bonne série, qui ne perd en tout cas pas son peps avec le temps.

Charisma, Tome 1

Série : Charisma
Publié par Arkio le 2009-01-29 01:08:50

Disons le tout de suite, cette histoire d'enfant, traumatisé par un drame familial (une mère embriguadée dans une secte, qui l'a conduira à la folie) et qui devient lui-même un gourou sans scrupule 30 ans plus tard, n'est vraiment pas à mettre entre toutes les mains. Ce n'est pas tant à cause de sa violence ou des quelques scènes de sexe explicites qui parsèment les tomes, mais plutôt parce que les techniques de manipulation mentale qui y sont décrites (même implicitement ou bien justement parce qu'elles sont implicites) sont particulièrement dérangeantes et que pour un esprit un tant soit peu dénué d'esprit d'analyse (ou qui ne fait pas l'effort d'analyser la limite des discours du gourou, ou de quelle façon il arrive à ses fins et à transformer la psyché d'une personnne en exploitant diverses faiblesses et autres), il pourrait bien, au choix ne rien comprendre (ou trouver exagéré) les situations de ce manga (ce qui serait un moindre mal) ou bien alors adhérer à des phrasés ou des techniques, ayant l'aspect de la cohérence (et semblant, mais semblant seulement s'inspirer d'une liturgie bouddhiste du renoncement au désir plus ou moins considéré comme base de la doctrine dans un imaginaire collectif superficiel) et sans conduire bien sûr à des comportements inspirés par la suite, cela pourrait tout de même induire un trouble nauséeux pour certains esprits "faibles" qui liraient ce manga sans prendre de distance. (et même si l'on voit à quel point ce gourou est un escroc et se fout de ses fidèles).
En tout cas, ce titre prête à la réflexion et fait partie de cette mouvance "glauque" de seinen, qui s'en prennent aux tares de nos sociétés modernes (et ses corollaires : moutons en pertes de repères, recherche loup qui dévore du plaisir immédiat argent/sexe) et nous en livrent une vision fortement désabusée. Si vous cherchez un titre gai, passez votre chemin, mais si vous recherchez une oeuvre parlant d'un fait de société, mettant de manière très travaillée l'embrigadement et l'isolement (la destruction) social via une secte, ce manga est fait pour vous, c'est terrifiant de crédibilité. Le graphisme est par contre assez passe-partout, sans effet particulier, mais très lisible, même si l'on pourrait regretter quelque peu (en étant jusqu'au boutiste de la noirceur :D ) qu'il n'accentue pas davantage le glauque des situations présentées (celà étant cette sobriété va de pair avec une crédibilité, déjà contestable, quand on se demande vraiment si l'esprit humain est si influençable que cela...). La psychologie du gourou est un plus ici, et son background particulier permettra (le permet déjà partiellement) sans doute de décrypter cette logique de volonté de domination, même si 4 tomes pour terminer la série seront peut être un peu justes, mais sans doute suffisants pour ne pas aller trop loin dans des abysses de désespoir.

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