Collection de smurz


Les avis de lecture de smurz

Le retour de Lagaffe

Série : Gaston Lagaffe (Editions Dupuis - 22 Tomes, 2018)
Publié par smurz le 2023-12-19 16:45:45

Bon album, la reprise est globalement réussie, l'on y retrouve l'univers mis en place par Franquin. Les gags s'enchainent,l'on sourit.
Mais il manque de mon point de vue la poésie, l'humour provocateur / loufoque et le grain de folie que Franquin introduisait dans ses planches et le montage de ses gags.

Le Bébé des Buttes-Chaumont

Série : Adèle Blanc-Sec (Editions Casterman)
Publié par smurz le 2022-10-13 12:09:28

Album que j'attendais depuis longtemps pour clore le cycle.
Salmigondis des albums précédents, mâtinés des considérations anars de Tardi (gouvernement capitaliste, police à la botte, hagiographie de la commune, guerre de 14, paternalisme et sexisme etc...) et des chansons de sa chère et tendre, je n'adhère plus et n'y trouve plus ni plaisir, ni intérêt, cela m'ennuie et j'ai eu beaucoup de mal à aller au bout de cet album. Rien de nouveau dans l'univers de Tardi, et c'est dommage!
A réserver de mon point de vue aux inconditionnels de Tardi.

Renaissance

Série : Le grand Mort
Publié par smurz le 2019-01-30 17:58:21

Enfin la conclusion d'une série qui promettait beaucoup à la lecture des deux premiers tomes et dont les deux précédents me semblaient plus un moyen d'allonger la sauce (demande éditoriale ?) qu'une réelle nécessité scénaristique.
Sur ce dernier tome où tout s'accélère, je ne suis pas rentré dans le feuilleton proposé, curieux mélange fantastico - politico - sociologico - écologico - existentialiste (rayez la mention inutile).
Trop d'invraisemblances sur l'évolution des personnages, trop de caricatures que l'on peut relier à des événements récents en Europe.
Dommage, le dessin, la mise en page et les couleurs sont toujours aussi agréables et servent bien le scénario (hum!, disons la narration), voila une série que je vais ranger et sans doute oublier au fond de mes étagères.

Bons pour l'asile

Série : Les vieux fourneaux
Publié par smurz le 2018-11-17 15:45:56

La série s'essouffle vraiment, dans la mesure où les personnages deviennent totalement caricaturaux et non crédibles dans leurs actes et leurs discours. Le fait de les dissocier (chacun vit un peu sa vie et ses aventures) fait perdre de son charme et de son intérêt à cette série. Beaucoup de "bons sentiments" à travers du (pseudo) politiquement incorrect qui simplifie un des problèmes majeurs de notre époque (les migrants), j'aurais aimé un peu plus de lucidité et de combativité dans le discours,une ouverture un peu plus large sur le monde de ceux qui y sont impliqués, y compris les pouvoirs publics ou le politique. Tout y est présenté de façon trop manichéenne pour pouvoir traiter d'un sujet aussi complexe, on reste sur discours simpliste et réducteur.
Un (tout) petit moment d'auto-dérision de la part du scénariste mettant en scène éducateur anar et une jeune fille devenue policière, permet de sauver un peu la légèreté du scénario, mais bon, cela reste vraiment pauvre.
Enfin, l'histoire entremêlée de la petite fille d'un des personnages est un peu hors sujet vis-à-vis des protagonistes et n'apporte pas un plus évident à cet album.
Pour largement modérer mes propos, j'ajouterai que la lecture permet de bien rire sur certaines planches, l'album fait donc passer un bon moment de lecture, mais on l'oubliera quand même rapidement après l'avoir refermé...

L'avancée des travaux

Série : L'avancée des travaux
Publié par smurz le 2018-11-14 12:54:07

Album très décevant, Davodeau rassemble diverses historiettes qui devaient traîner dans ses cartons, les aligne sans qu'il y ait (à mon sens) une suite logique voire une chronologie et nous les enrobe avec des pages de dialogue /interview.
Chaque historiette prise individuellement est intéressante, mais le tout donne une impression de bazar inachevé.
Cela ressemble quand même à une initiative d'éditeur qui racle les fonds de tiroir. Au prix affiché, album réservé aux inconditionnels de Davodeau, sinon passez votre chemin.

La malédiction des trente deniers, Tome 2 (La porte d'Orphée)

Série : Blake et Mortimer (Editions Blake et Mortimer)
Publié par smurz le 2010-11-30 18:45:35

Je crois que cet album aurait pu s'appeler "Blake et Mortimer" sont dans un bateau...Ce tome 2 me paraît bien pauvre du point de vue scénario, avec des rebondissements convenus voire des facilités de scénario dignes d'un débutant, des personnages oscillant entre la caricature et le simplisme, une action qui se traîne, se traîne jusqu'au dénouement final bâclé et condensé sur quelques planches, où l'on mélange un soupçon de magie, de théologie, de cinéma (un relent des films d'Indiana Jones est perceptible) et le politiquement correct. Bref, les méchants sont méchants, nazis et assimilés, étrangers (un soupçon de xénophobie, voire de racisme ?) mais finalement stupides, risibles ! Olrik oscille entre le génie et l'idiot du village, et B&M sont capables de résoudre des énigmes de haute volée, mais s'avèrent incapables de repérer le moindre comportement louche...Mention spéciale pour la gent féminine qui oscille entre "Lara croft" et "Martine chez les méchants" selon les personnages. Bon sinon, rien à se mettre sous la dent si ce n'est un peu de tourisme sur les iles grecques, ce qui n'est pas totalement désagréable par ces températures hivernales !
Bref, tout ce qui faisait le charme d'une série datée années 50' a disparu ou s'avère ici un mélange indigeste au goût bien fade! Jacobs, au secours ! A quand le retour d'un vrai scénariste ?
Le dessin, dans la tradition B&M, bien léché, sauve toutefois la mise d'un album dont j'ai fort heureusement déjà oublié la trame.
A n'acquérir que pour les inconditionnels du genre ou pour compléter le diptyque, ces deux tomes ne s'avérant pas incontournables de mon point de vue.

Château de sable

Série : Château de sable
Publié par smurz le 2010-11-08 11:57:40

Que dire de cet album, sinon qu'il est incroyable, réussi, abouti, extrêmement bien construit, tout en nous faisant rêver, flâner, nous laissant dériver dans les méandres du temps qui passe...
Fable, certes, sans prétentions philosophiques ou sociétales branchées, une simple réflexion sur le temps qui passe, nos désirs, nos besoins, la fragilité de nos vies. Ce château de sable n'est rien que l'ensemble de nos vies que l'on peut faire et défaire à souhait, tout peut recommencer avec de nouveaux personnages, à VOUS d'inventer la suite de votre récit, votre histoire pendant qu'il en est encore temps. A vous de goûter tout ce que la vie peut vous apporter de joies, de plaisirs, de surprises, à vous de ne pas vous mutiler, vous censurer.
Que vous soyez faibles ou puissants, semblables ou différents, le même souffle, les mêmes envies ou besoins vous animent et vous guident, écoutez-les. Quelle belle faible humaniste, quel message d'espoir alors que le récit tourne systématiquement vers le morbide, la déchéance !
Encore une belle réussite de F.Peeters and Co !



Page noire

Série : Page noire
Publié par smurz le 2010-09-22 18:03:15

"Page Noire" est typiquement le genre d'album dont la lecture me hérisse le poil !
A priori une bonne idée de base, une technique narrative originale sans être révolutionnaire, un dessinateur qui connaît son métier, un rythme soutenu, des rebondissements, un contexte complexe mêlant histoire et chronique sociale, bref tous les ingrédients sont réunis pour faire un album alléchant sur fond de thriller.
Eh bien, non ! Cela ne fonctionne pas pour moi, la faute au scénario qui accumule les invraisemblances et les raccourcis faciles. Le mystère qui entoure les trois personnages principaux vole en éclat au bout de quelques planches, les effets et rebondissements sont plus que convenus, attendus, bref, l'on s'ennuie ferme et l'on sent arriver le final de très loin. Tout bon lecteur de polar ou de thriller aura vite fait de lever les "pièges" et les incohérences du récit, ne goutant que le dessin de certaines planches, quelque peu gâché finalement par une bichromie volontairement antagoniste.
En résumé, un album fort bien fait techniquement, très flashy, très "BD haut de gamme", mais dont le fond aseptisé n'est vraiment pas à la hauteur de l'emballage chatoyant. Un album qui sent le" fabriqué pour cibler le lecteur passionné" et que j'aurai oublié très rapidement.

Lydie

Série : Lydie
Publié par smurz le 2010-06-05 09:51:59

Difficile de présenter et de parler simplement de "Lydie", tant Zidrou et Lafebvre abordent de thèmes dans cet album.
Au premier abord, à partir d'un sujet grave et douloureux, ils nous présentent et nous dépeignent le quotidien d'un village francophone des années 30, Zidrou a sans doute largement puisé dans ses racines, sa propre histoire ou ses souvenirs, tant les différents acteurs nous sont immédiatement attachants et proches. Quelques personnages sont particulièrement bien campés, représentatifs d'une époque sans ouverture facile sur le monde, où la vie sociale s'organisait autour d'un café ou d'une église.
Le récit prend ensuite progressivement des tons très humanistes, de chronique sociale, en développant des thèmes comme l'empathie, la solidarité et notre capacité à dépasser nos certitudes, nos préjugés dans l'adversité, quelles que soient nos origines sociales ou nos opinions politiques et religieuses.
Enfin, un soupçon de fantastique, de merveilleux accompagne le tout et nous propose quelques belles réflexions sur l'inconscient collectif, sur l'immortalité ou encore sur notre place dans ce bas monde. Existons nous par nos actes ou surtout à travers le regard des autres qui nous côtoient ? Belle piste philosophique à explorer en tout cas...
Sous une apparente facilité, toute la construction de l'album, de la justesse des dialogues à la rigueur de la narration, permet de lui éviter de tomber dans la mièvrerie, le politiquement, socialement ou religieusement correct. Les personnages débordent de spontanéité, de simplicité et nous font oublier nos carcans, nos œillères, nos préjugés sociaux et moraux.
Le trait semi-réaliste, parfois proche de la caricature de Jordi Lafebre permet d'apprécier toute la saveur des dialogues, la complexité des situations ou des sentiments qui animent les personnages, renforçant le caractère plausible du scénario. Les couleurs douces, délicates, induisent un soupçon de poésie et facilitent l'immersion du lecteur dans la richesse du scénario.
Au final, un album très abouti, plutôt intimiste (amateurs d'action,de fureur et autres héros bruyants, passez votre chemin) à ranger en bonne place au côté du très réussi "Exauce nous" de P.Makyo et F. Bihel .

Le dernier des mohicans

Série : Le dernier des mohicans (Soleil)
Publié par smurz le 2010-05-31 09:22:02

Difficile de définir clairement cet album, ce n'est pas vraiment une bande dessinée classique, ni un livre illustré ou d'illustrations.
Sa lecture se révèle ardue, exigeante, et peut perturber l'amateur de séries classiques, par ses textes parfois longs, son découpage, et ses citations collées aux magnifiques peintures de Cromwell, qui accompagné de Catmalou, signe ici une œuvre aussi grandiose qu'originale, à travers cette libre adaptation du roman éponyme de F.Cooper.
Bâti en trois actes et 14 tableaux, le récit nous fait percevoir pleinement les mutations qui se produisent dans le "nouveau monde", à travers les luttes sans merci que se livrent indiens, anglais et français.
Ce monde change, est en perpétuel mouvement, et ceux qui ne veulent ou ne peuvent s'adapter sont condamnés à disparaître de manière violente. Les nouveaux arrivants tentent vainement de s'adapter, souvent sans succès car ils ne font que transporter le monde qu'ils connaissent dans un monde totalement inadapté, les autochtones ne savent plus très bien comment se positionner vis-à-vis des envahisseurs et basculent d'un camp à l'autre au gré de leur humeur ou de leur intérêt. Seuls quels personnages forts, bien que désabusés, sans illusions, continuent de vivre et se battre pour rester libres et vivre en harmonie avec la nature qui les entoure. Au final, tous sont amenés à disparaître dans le sang, la nature garde ses droits et semble les observer avec quelque ironie.
Belle métaphore sur la course de la vie, sur la petitesse de l'homme ou sa place dans la nature et la société qui nous est ainsi livrée.
Tout le récit est transcendé par les peintures de Cromwell dont les tons sombres, le cadrage et les ombrages illustrent parfaitement la violence omniprésente, la folie, la fureur, les doutes et interrogations permanentes des protagonistes, et la grandeur, la beauté des paysages dans lesquels ils évoluent.
Une vraie réussite pour cette jeune collection dont cet album vient compléter le très abouti "A bord de l'étoile Matutine" de RIff Reb's .

Cinq mille kilomètres par seconde

Série : Cinq mille kilomètres par seconde
Publié par smurz le 2010-05-27 09:29:40

Ballade douce - amère centrée autour de trois personnages, cet album nous présente au premier abord quelques tranches de vie choisies situées en des temps et des lieux différents, nous permettant de comprendre le caractère des personnages, leur sensibilité, leurs attentes ... et leurs déceptions, leurs échecs.
Construit telle une boucle que l'on parcourt lentement - malgré son titre - de la rencontre initiale à la rencontre finale, l'ouvrage exhale un fort parfum de nostalgie, de mélancolie et nous renvoie au temps de l'adolescence, à nos amours de jeunesse, à la période cruciale de notre vie où les choix nous font basculer de l'insouciance, de la fraîcheur à un monde adulte, sans doute un peu plus triste, plus fermé.
A partir d'une simple histoire d'amour et d'amitié comme il en existe tant, sans évènements marquants, sans rebondissements prévisibles ni invraisemblances, Manuele Fior arrive à décliner une douce et agréable réflexion sur le temps qui passe, sur les choix que nous effectuons et qui conditionnent notre futur, sur l'amour, et sur notre besoin de découvrir le monde, notre tendance à l'errance, au voyage.
Le spleen, la tristesse qui se dégagent de l'ouvrage sont renforcées par le traitement graphique, de magnifiques aquarelles dont les couleurs illustrent parfaitement la tonalité des lieux et de l'humeur de chaque passage du récit. Le choix des ambiances, des lieux, du moment, des conditions météo, tout cadre parfaitement avec le discours, et permet de dévoiler des aspects insoupçonnés du récit, pour peu que l'on veuille s'y attarder.
Amateurs d'action, de bruit et de fureur, passez votre chemin, cet ouvrage plutôt feutré incite à la rêverie, à la réflexion, et nous plonge dans une douce mais mélancolique torpeur...

La carotte aux étoiles

Série : La carotte aux étoiles
Publié par smurz le 2010-05-12 09:53:42

Pour un livre destiné à un jeune public, il est particulièrement réussi et didactique, nous interpellant sur certains côtés peu ragoutants de nos sociétés modernes. A partir d'une fable légère, il aborde les problèmes de la consommation effrénée, de la finance, du monde du travail (exploitation, mondialisation, place de l''écologie...), des relations entre états (tensions, jalousies, conflits...), sans tomber dans la mièvrerie ni la caricature comme cela est souvent le cas dans les ouvrages typés "jeunesse".
Pas de dialogues dans cet album, il s'agit d'un récit enlevé qui oppose finement rêve, poésie et désintéressement à un matérialisme violent, régi par le pouvoir et l'argent. Le propos en est toujours explicite, se lisant à divers degrés selon l'âge du lecteur, ce qui fait toute sa force évocatrice. Attention, le discours en est désenchanté, désabusé et quelque peu désespéré, sans illusions, ce qui ne sera pas forcément aisé à faire passer à votre progéniture, si elle en vient à vous demander des comptes ou tout du moins vous poser quelques questions embarrassantes...
Côté graphisme, c'est du grand Riff Reb's, avec des personnages aux caractères volontairement et aisément identifiables. Une parfaite alliance de noir et de couleurs vives et de grandes cases peu chargées, permettent une lecture et une compréhension facilitées, les moments forts du récit étant ainsi parfaitement soulignés. Le côté sombre du récit est notamment très bien rendu par la bichromie principalement utilisée, et par les grandes ombres qui couvrent la plupart des cases.
La longueur de l'album (une trentaine de planches petit format) permet aux plus jeunes de suivre le récit sans rencontrer ennui ou fatigue, émerveillés par les images, les plus âgés et les adultes seront peut-être un peu frustrés, mais une deuxième voire troisième lecture leur permettra de mieux savourer toute la richesse tant graphique que « scénaristique » de l'ouvrage.
A recommander dans toutes les écoles primaires, en espérant que nos chers bambins viennent ensuite nous botter (gentiment !) les fesses …

Panique en Atlantique

Série : Le Spirou de...
Publié par smurz le 2010-04-26 09:07:37

Un nouvel album de Spirou et Fantasio reste toujours un évènement attendu qui déchainera les passions, ce nouvel opus ne déroge pas à la règle, tant il est l'objet d'un Buzz sur la toile.
Qu'en dire pour ma part ? Je dois avouer que le titre "Le Spirou de ..." m'a quelque peu interpellé, de même que l'absence des autres albums de la série "Une aventure de Spirou et Fantasio par...", je ne savais pas que Spriou "appartenait" à quelqu'un ou du moins que l'on pouvait se l'approprier aussi aisément ! Un peu osé, voire mégalo ce me semble ...
Côté dessin, le côté très cartoon (panthères rose, Pierrafeux, Mr Magoo) convient bien à un album dont le rythme se veut enlevé, les gags à répétition, l'esprit farfelu ou absurde. Parme réussit alors de nombreuses planches très vivantes, emplies de personnages et de mouvement. Par contre, dès que l'action retombe, que le décor devient plus minimaliste, plus intimiste, les limites de son dessin et des couleurs sont plus qu'atteintes et me rappellent certains albums de Spirou et Fantasio que je pensais avoir oubliés.
Côté scénario, Trondheim nous propose un croisement à priori alléchant d'un album des années 60', d'un film de Billy WiIder avec un opus des Marx Brothers, le tout entaché d'une saupoudrée de "La croisière s'amuse". A l'arrivée, c'est tout simplement affligeant ...Gags à répétition,éculés ou pompés ailleurs qui n'arrachent que des sourires, personnages inconsistants, falots, invraisemblances en tout genre, scénario que l'on tire en longueur, clin d'œil à Franquin dont on ne voit guère l'intérêt, règlement de compte dont se fiche le lecteur, bref finalement l'on s'ennuie ferme dans cette croisière.
Le côté satire sociale ne m'a guère convaincu, dans la mesure où la plupart des personnages sont trop caricaturaux, absolument peu crédibles, seul Spirou surnage par sa vivacité d'esprit et son esprit de décision. Le clin d'œil, la métaphore sur la bulle prête à exploser, me semblent trop éloignés de l'univers de Spirou pour faire mouche, et me rappellent un certaine fable de La Fontaine.
En comparaison, les albums précédents que j'évoquais plus haut me paraitraient presque cultes !
Dommage, la couverture était pourtant une sacrée réussite, mais ... retour chez le libraire pour ma part.
SVP M. Trondheim, faites du Trondheim, vous avez un public pour vos albums, mais laissez Spirou à d'autres, dont l'univers me paraît largement plus adapté.

La petite fille bois-caïman, Livre 2

Série : Les passagers du vent
Publié par smurz le 2010-03-01 14:38:50

Désolé M.Bourgeon, mais le charme n'agit vraiment plus et il me faut bien avouer que j'ai vraiment peiné pour finir cet album et que je m'y suis souvent ennuyé !
Pourtant vous avez pris un soin tout particulier envers les décors, les dialogues, les personnages, la mise en page, mais je ne me suis jamais vraiment senti concerné par les évènements narrés, et quelques semaines après la première lecture, il m'a fallu re-balayer l'ouvrage pour pouvoir écrire cette simple note. Le mélange de romantisme bon teint, de réalisme crû, et d'invraisemblances du scénario ne m'a guère convaincu.
Bref, j'ai le sentiment que cela reste un ouvrage de fort belle facture, où l'on sent que le technicien que vous êtes maîtrise totalement son domaine, mais sans génie, sans folies, sans surprises... bref, tout ce que j'attends d'un véritable travail d'artiste.
Ce second opus ne fait que confirmer mes doutes et craintes après la sortie du premier tome, qui m'avait laissé plus que dubitatif quant à l'intérêt de tenter de relancer cette série, même avec de nouveaux personnages.
Où s'est égaré (et perdu) le magnifique conteur des "Compagnons du Crépuscule" ?

L'empire de monsieur Joseph

Série : Il était une fois en France
Publié par smurz le 2009-11-16 14:33:08

Peu convaincu par cet album un peu mou, le suremploi de flash-back étant plus que lassant.
Une impression de déjà vu (à défaut de déjà lu, le thème n'étant que rarement traité), un dessin plat, passe-partout, un scénario prévisible qui lorgne du côté du salaud presque sympathique qu'a pas eu de chance quand il était petit mais qui sait s'adapter et à qui tout réussit (affaires, amour) avant d'être rattrapé par ses "combines", son passé, et qui va s'en sortir, ah non il finira dans la misère à défaut d'en prison (la morale est sauve), etc. tout cela sous couvert de chronique et réalisme historique (le personnage a réellement existé, son parcours est atypique et finalement assez mal connu).
Description sommaire, voire simpliste d'un monde glauque, malsain, particulièrement opportuniste et très complexe, mais traité ici sans recul, sans saveur, je n'y ai pas cru un seul instant ! Certains passages ou personnages sont presque risibles tels l'agression de la femme du juge, la surveillance qu'exerce ce dernier sur le principal protagoniste, la compagne du personnage principal ferrailleur appelée Lucie-FER, les règlements de compte ou truands à la petite semaine qui sentent le film noir ringard à trois mètres ...
Le contexte et les relations entre personnages, leurs comportements manquent de profondeur, de développement, juste un petit coup de vernis historique histoire de justifier les actes et hop ! Roulez jeunesse, pas la peine de s'appesantir, priorité à l'action.
Pour les amateurs de l'époque et du genre, dans la même veine, revoir plutôt "Lacombe Lucien" ou "93,rue Lauriston" nettement plus percutants, édifiants.

La guitare de Bo Diddley

Série : La guitare de Bo Diddley
Publié par smurz le 2009-10-06 11:19:21

Adaptation pour la BD d'un roman noir par son auteur (on n'est jamais si bien servi que par soi-même).
La guitare en question sert de prétexte à une ballade et à une rencontre de personnages principalement issus du Paris nocturne interlope. L'album s'articule autour d'une série de scénettes particulièrement noires, violentes et désespérées. Cet instrument, pratiquement surgi de nulle part et assez porte-poisse, passe de mains en mains dans une course effrénée, pour finalement revenir comme un boomerang dans les mains de son premier "acquéreur", et finir dans un état guère enviable. Guère d'optimisme ni d'humanisme à attendre à la lecture d'un tel ouvrage, mais un réalisme crû. Au passage, le mythe de Bo Diddley est égratigné (quoique ?!).
Le récit est fluide, passionnant, même si parfois l'on perd un peu le fil, étourdi par la foule de personnages qui défilent devant nos yeux. Dessin sympathique, aux traits simples bien servi par des couleurs pastel qui donnent de l'épaisseur aux personnages et décors.
Ma foi, tout cela est fort délicieux, une belle ode au Paris nocturne et à son petit monde caché !

Coronado

Série : Coronado
Publié par smurz le 2009-10-01 10:57:18

Une courte nouvelle où tout le talent de Lehanne transparaît pour nous peindre un pan de l'Amérique fort peu ragoûtant. Retrouvailles intéressées d'un père et d'un fils sortant de prison, chacun voulant soutirer à l'autre une information bien précise. Une succession de portraits et de flash-backs nous plante le cadre et et nous permet de comprendre les motivations et le caractère des différents protagonistes. Personnages pervers et sadiques, misère, crasse, le monde décrit y est sombre, désespéré et sans lendemain. Final bien noir comme il se doit, sans issue pour ces perdants et laissés pour compte du rêve américain.
Quant au dessin, c'est du Loustal pur jus, au meilleur de sa forme. Couleurs, ambiances, expressions, visages, décors, rien à redire ni à jeter pour ceux qui aiment son trait et son style plus proches d'une succession de tableaux vivants que d'une bande dessinée classique. Mise page adaptée au format utilisé (petit !), avec généralement deux cases par planche.
Une nouvelle qui se lit d'un trait, mais laisse un goût de trop peu. On en redemande !
PS: Coût quelque peu exagéré, malgré la qualité de réalisation de l'ouvrage.

La brigade chimérique, Tome 2

Série : La brigade chimérique
Publié par smurz le 2009-09-20 20:04:56

Très réservé à la lecture du tome 1 (voir mon précédent avis), j'ai mieux accroché pour celui-ci, un certain charme commence à agir. Les auteurs se décident enfin à rentrer dans le vif du sujet (la composition et l'historique de la brigade chimérique proprement dite), tout en poursuivant plusieurs histoires en parallèle. Les références littéraires restent nombreuses, ce qui gâche toujours un peu le plaisir si l'on n'effectue pas un certain travail littéraire (une impression de passer à côté de quelque chose, que ce soit un évènement essentiel, un trait de caractère d'un personnage, un détail dans les dialogues etc.) . De nouveaux personnages fictifs ou réels font ainsi leur apparition et vivent leur propres aventures, semblant décorrélées.
Côté graphisme, GESS fait toujours merveille dans un esprit sans doute très COMICS (je ne suis vraiment pas un familier du genre !), cadrage, ambiance, et découpage sont adaptés à la progression du récit , le tout bien servi par une colorisation somptueuse.
Il manque encore un petit quelque chose côté solidité ou rigueur dans la construction du scénario pour faire de cette série une réussite totale. Un certain flou entretient de la perplexité et un peu de frustration, mais excite par ailleurs la curiosité (l'album se clôt d'ailleurs sur une interrogation pour nous tenir en haleine)
Enfin, la qualité de l'édition reste à souligner, faisant de ces deux premiers tomes de bien beaux objets à manipuler et contempler, y compris couvertures et pages de garde ! Espérons une suite brillante....

Pachyderme

Série : Pachyderme
Publié par smurz le 2009-09-20 13:52:21

Mâtin, quel album !
Relectures indispensables pour saisir toute la subtilité du (des) scénario (scenarii) et la complexité du monde proposé par Frank Peeters, que j'ai immédiatement associé à celui de Bunuel ou de Raoul Ruiz, côté cinéma.
Plusieurs histoires se chevauchent, mélodrame, vaudeville léger, enquête policière/espionnage, quête existentielle, conte fantastique, onirique, le tout emballé dans un graphisme abouti, collant parfaitement avec l'univers décalé proposé. Impossible de se détacher du récit jusqu'à la chute finale qui ouvre de nouvelles perspectives et nous impose une relecture immédiate. Magique et incontournable, une totale réussite.

La brigade chimérique, Tome 1

Série : La brigade chimérique
Publié par smurz le 2009-09-15 16:38:54

Mouaaaisss..... N'est pas Alan Moore qui veut ! Alors que ce dernier sait distiller des histoires certes complexes mais abordables et prenantes, avec une narration très bien construite, cet opus reste dans le flou pour le lecteur moyen ... Si vous ne connaissez pas la SF et les feuilletonistes des années 30', impossible de saisir les nuances et subtilités du scénario, voire l'ambiance générale ! Il est conseillé (voire indispensable !) d'aller sur le site dédié pour comprendre la démarche et le fil conducteur des scénaristes.
De mon point de vue, un peu pédant, intellectuel (dans le mauvais sens du terme) et surfait dans la démarche, dommage... Pourtant l'idée de base est sympa (pourquoi les super-héros n'existent - ils pas en Europe - ce dernier statement se discute !) avec graphisme / mise en page de Gess éblouissantes et très dans l'esprit Comic voulu par les scénaristes.
Bref, plus que déçu par cet album qui regorge de références littéraires, mais qui me semble tourner un peu à vide, pour tout dire un peu creux et nombriliste.

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